Bureau d’embauche unique au Port autonome de Cotonou: Talon appelé au secours des sociétés de relevage exclues

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Quarante-quatre (44) sociétés de relevage unies par un même destin et mobilisées pour une noble cause. Un destin qui s’apparente à une mise à l’écart dans l’application de la réforme du Bureau d’embauche unique. Une mobilisation commune pour sauver des emplois menacés au sein des ‹‹ manœuvres ›› et ‹‹ tâcherons ››. En effet, dans ce qu’il convient d’appeler une crise de dialogue, de compréhension et de flexibilité dans les rapports entre Association des sociétés de relevage (Asr) et autorités administratives du Port autonome de Cotonou (PAC), le Président de la République vient d’être saisi. L’arbitrage de Patrice Talon et, mieux, l’expression de son autorité de décision sont sollicités par les sociétés de relevage victimes d’une exclusion systématiquement dans implémentation de la réforme du Bureau d’embauche unique. À travers un courrier en date du 23 mars et transmis le même jour au service administratif de la Présidence de la République, l’Association des sociétés de relevage du Port autonome de Cotonou (Asr-Pac) a formulé une doléance de leur intégration dans l’application du décret n°2022-528 du 14 septembre 2022. Au départ associées et engagées aux côtés de l’autorité portuaire pour la bonne conduite des réformes du gouvernement afin d’améliorer les conditions de travail et de vie des manœuvres, les sociétés de relevage reconnaissent le bien-fondé du décret sus évoqué. « Toutefois, dans l’application dudit décret à travers la mise en place du Bureau d’embauche unique- Gie, notre association, principal acteur du secteur du relevage, se trouve exclue du processus et de toute la chaîne de manutention portuaire », lit-on dans le courrier de l’Asr-Pac. Face à cette situation, les sociétés de relevage ont sollicité « un regard bienveillant » afin de leur permettre de jouer leur partition dans la réussite des réformes par « l’inclusion de l’Asr-Pac dans le processus de mise en œuvre du Bureau d’embauche unique -Gie ». Ce courrier ouvre une nouvelle page dans cette crise de réforme au Port autonome de Cotonou. Cette crise perdure déjà un peu trop. En effet, « depuis le 1er mars 2023, les intérêts des sociétés de relevage et ceux de leurs interfaces appelées les chefs d’équipes des sociétés de relevage sont menacés ». Les responsables desdites sociétés l’avaient fait savoir. Les syndicats des ouvriers évoquent le décret n° 2022/528 du 14 septembre 2022 portant organisation de l’embauche et de la gestion de la main d’œuvre docker dans les ports et les plateformes logistiques portuaires en République du Bénin. Alors que l’implémentation de cette réforme devrait mobiliser tous les acteurs de la chaîne portuaire, les sociétés de relevage qui géraient les tâcherons ont tout simplement été exclues. Dans la pratique, le bureau d’embauche unique qui n’était qu’un bras technique du Gie s’est transformé en société au mépris des dispositions de l’article 2 du décret sus évoqué. Il est en effet mentionné à l’article 2 du décret que « le Bureau d’Embauche, Unique GIE est le seul organisme chargé de l’embauche, de la gestion et de la mise à disposition des structures utilisatrices, de la main d’œuvre docker dans les ports, et sur les plateformes logistiques portuaires en République du Bénin, que ce soit les ports secs ou les plateformes logistiques portuaires ». Cependant, les sociétés de relevage ont été écartées dans le processus d’enrôlement des tâcherons. La situation perdure et crée une confusion. En résumé, les sociétés de relevage sont totalement exclues du GIE alors même qu’elles ont encore toute leur place dans les réformes en cours.

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Des conséquences dramatiques à éviter

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Dans cette affaire d’exclusion des sociétés de relevage agréées, c’est la survie de nombreuses familles qui se joue. Lesdites sociétés de relevage sont exclues dans la mise en œuvre de la réforme du Bureau d’embauche unique. Cette option des autorités portuaire est aura comme effet de les enrayer totalement du circuit. Tout ceci montre que les auteurs de l’exclusion ne prennent pas la mesure du drame social qui se joue avec la mise en hypothèque de milliers d’emplois du secteur portuaire. Si des emplois des manoeuvres et tacherons sont supprimés, la chaîne économique prendrait un coup et une crise sociale va naître. Le Président de la République, Patrice Talon, qui a annoncé le hautement social pour son second quinquennat ne verra pas d’un bon œil cette menace sur les emplois et avant, les risques d’un échec de la réforme du Bureau d’embauche unique juste à cause de l’exclusion l’Asr-Pac. Une intervention d’urgence s’impose pratiquement dans ce dossier afin de maintenir la dynamique des prouesses sur la chaîne portuaire.

L’Asr-Pac, une expérience à intégrer

Les sociétés de relevage ont fait leur entrée sur la chaîne portuaire dans la période post-conférence nationale des forces vives dans les années 90. Depuis le 24 août 1996, un bureau d’embauche unique pour les activités de relevage (Bear) a été créé pour réguler le fonctionnement des acteurs opérant dans ce sous secteur sur la chaîne portuaire. Ce bureau a pour objectif l’inscription, le recrutement, le déplacement, la paie des ouvriers au guichet et la formation. Les sociétés de relevage ont donc été toujours organisées. D’ailleurs, toutes les 44 sociétés de relevage se sont regroupées en association dénommée Association des Sociétés de Relevage agréées par le Port Autonome de Cotonou (ASR-PAC). Par le décret N° 2022/528 du 14 septembre 2022 portant organisation de l’embauche et de la gestion de la main d’œuvre docker dans les ports et les plateformes logistiques portuaires en République du Bénin, les sociétés de relevage ont plus que jamais scellé les liens en fédérant les forces pour mieux organiser les activités portuaires. Malgré les prescriptions du décret, la bonne organisation et l’expérience de sociétés de relevage, les autorités du port sont loin d’accepter les associer à la mise en œuvre de la réforme du Bureau d’embauche unique. Les recours adressés aux autorités du port pour corriger le tir sont restés lettre morte. Pendant ce temps, des ouvriers de relevage sont enrôlés par le Beu sans aucune concertation avec les sociétés agréées. La peur gagne les cœurs et des pertes d’emploi s’annoncent avec des conséquences sociales insoutenables. L’application du décret avec l’intégration de sociétés de relevage ne serait que bénéfique pour davantage booster l’essor des activités portuaires au Bénin. Les acteurs décisionnels qui ont le sifflet en main savent quoi faire désormais. L’association des sociétés de relevage a de l’expérience à revendre. S’en défaire au mépris du décret et des conséquences dramatiques, serait un choix irrationnel.

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