Crise au Niger : la thérapie de Emmanuel Golou pour mettre fin à la pagaille

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La crise au Niger née du coup d’État du 26 juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum continue de susciter des réactions allant dans tous les sens. Dans sa tribune libre publiée ce jeudi 17 août 2023, l’ancien ministre béninois Emmanuel Golou fait observer que « Le coup d’État intervenu à Niamey est un défi lancé aux partisans de la Démocratie » d’où la réaction de la Cedeao qu’il invite d’ailleurs à soutenir était bien à la hauteur de cette rupture à l’ordre constitutionnel dans le pays. « Si la Cedeao ne travaille pas pour décourager la tendance favorable au renversement des régimes démocratiques, c’est le développement de la région qui sera compromis », explique Emmanuel Golou. L’ancien président de la section Afrique de l’internationale socialiste voit deux impératifs pour une sortie de crise : libérer Bazoum et le rétablir dans ses droits de président élu. Et pour cela, les voies empruntées par la Cedeao méritent d’être soutenues.

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(Lire l’intégralité de sa Tribune)

La junte militaire a séquestré la démocratie nigérienne. Le coup d’État intervenu à Niamey est un défi lancé aux partisans de la démocratie. En « gardant » dans des conditions inacceptables un président élu, les militaires vont loin dans leur provocation. La réaction de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest était bien à la hauteur de cette rupture de l’ordre constitutionnel au Niger. Et les sanctions brandies sont sérieuses.

Dans une région frappée par le terrorisme et où la démocratie est mise entre parenthèses dans trois pays (Burkina Faso, Guinée, Mali), le coup du Niger est une mauvaise nouvelle de plus. Nous constatons que l’arrêt de l’ordre constitutionnel dans ces pays n’est pas la solution idoine aux défis auxquels ils sont soumis. Les coups d’État apparaissent donc comme une sortie de route des militaires dont le rôle est pourtant bien consacré dans les constitutions.

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Si la CEDEAO ne travaille pas pour décourager la tendance favorable au renversement des régimes démocratiques, c’est le développement de la région qui sera compromis. Portée sur les fonts baptismaux en 1975, la CEDEAO devrait être l’outil de l’intégration économique en Afrique de l’Ouest. Mais comment construire une intégration sans des régimes démocratiques et stables ? La floraison de régimes illégaux conduira à une disparition de la CEDEAO alors que cette communauté, malgré les gros chantiers devant elle, est considérée comme un exemple sur le continent.

Revenant précisément à la situation au Niger, j’aperçois deux impératifs : libérer immédiatement le Président Bazoum et le rétablir dans ses droits de président élu. Mohammed Bazoum, que je connais depuis près de 2 décennies, avec qui j’ai travaillé dans le cadre de nos réunions de l’Internationale socialiste, est un homme de paix qui aime profondément son pays. Son cheminement politique, sa grande connaissance de l’État font de lui un homme d’État qui ne mérite pas le traitement que des militaires, censés le protéger, lui infligent aujourd’hui.

Les voies empruntées, à commencer par celles diplomatiques, par la CEDEAO face à la crise nigérienne sont pertinentes. Et au nom de la stabilité de notre région, l’Institution mérite d’être soutenue jusqu’au bout !

Emmanuel Golou, Ancien ministre béninois, Ancien président de la section Afrique de l’Internationale socialiste.

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