Politique au Togo : Et si Gilbert bawara , l’éternel Ministre d’un régime contesté apprenait à se la boucler?

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Dans une récente intervention sur New World TV, le ministre Gilbert Bawara a lancé des critiques acerbes contre l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), notamment en raison de sa décision de boycotter le parlement après les dernières élections législatives. Ministre depuis 2005 et à la faveur des différents remaniements , Bawara a été régulièrement reconduit à la tête de portefeuilles divers.

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Il semble désormais se positionner comme un critique vigoureux de l’opposition politique en bon défenseur du coup d’État constitutionnel qui n’est pas encore totalement consommé par les togolais.
Cette analyse se propose de démontrer que les critiques de Bawara sont non seulement mal fondées mais également empreintes d’une hypocrisie déconcertante, compte tenu de son propre parcours et de la nature contestée de son régime.

Depuis près de deux décennies, Gilbert Bawara bénéficie des prérogatives et des rémunérations offertes par le contribuable togolais, tout en occupant des fonctions au sein d’un gouvernement que de nombreux observateurs considèrent comme ayant manipulé les institutions pour maintenir un pouvoir autoritaire.

Bientôt 20 ans en tant que ministre du poste de ministre , cela témoigne de son intégration dans les rouages d’un régime dont la légitimité est largement contestée. Bawara, en tant que bénéficiaire direct des avantages d’un tel régime, se présente aujourd’hui comme un critique virulent des choix stratégiques de l’ANC.

Le ministre Bawara se permet de juger la décision de l’ANC de boycotter le parlement, un acte de protestation contre ce qui est perçu comme une fraude électorale manifeste. Ce boycott est une forme de résistance face à un processus électoral dont la transparence est largement remise en cause par l’opposition et par des observateurs internationaux. La critique de Bawara à ce sujet, loin d’être une démarche objective, apparaît plutôt comme une défense de la position d’un gouvernement dont les pratiques sont dénoncées pour leur manque de légitimité et de transparence.

L’attitude de Bawara est empreinte d’une hypocrisie flagrante. Il est difficile d’ignorer que le ministre jouisseur, qui profite depuis près de deux décennies des ressources publiques tout en œuvrant au sein d’un gouvernement controversé, se pose aujourd’hui en juge impartial des actions de l’opposition.

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En tant que membre d’un régime qui a été accusé de plusieurs manipulations constitutionnelles et de fraudes électorales, Bawara n’a ni la légitimité ni la crédibilité nécessaire pour critiquer ceux qui choisissent de se retirer d’un processus qu’ils jugent illégitime.
La critique acerbe de Bawara à l’encontre de Jean-Pierre Fabre et de l’ANC, en réponse à leur boycott du parlement, révèle une tentative désespérée de détourner l’attention des véritables enjeux : la gouvernance opaque et les pratiques antidémocratiques du régime en place. En critiquant Fabre pour son refus de participer à un parlement qu’il considère comme une parodie de démocratie, Bawara cherche à occulter les véritables défaillances du système qu’il défend.

Cette manœuvre est d’autant plus insidieuse qu’elle repose sur une logique de diversion et de dénigrement, plutôt que sur une analyse honnête des problèmes structurels qui affligent le Togo.

En se positionnant comme un défenseur des réformes et du dialogue, alors qu’il est lui-même un produit du système controversé, Bawara incarne le type d’opportunisme politique qui nuit à la crédibilité de tout discours sur la gouvernance et la réforme.

Son maintien dans des postes de haute responsabilité au sein d’un gouvernement critiqué pour sa gestion des affaires publiques soulève des questions sur la légitimité de ses critiques à l’encontre de l’ANC. Ce phénomène illustre un modèle où les critiques sont souvent motivées par le désir de préserver ses propres avantages plutôt que par un véritable souci de réforme et de justice.

Ses interventions apparaissent davantage comme une tentative désespérée de déviation et de diversion face aux véritables enjeux politiques que comme une critique fondée et objective.

La situation met en lumière l’importance d’une réflexion critique sur les acteurs politiques en place et leurs motivations, ainsi que sur les véritables défis auxquels le Togo est confronté dans sa quête de réforme et de justice démocratique.

A.K.O

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