14 juillet 2014 – 14 juillet 2020: Émile Azandegbé rappelle une lutte de Djogbénou
L’homme a un parcours de militant. Sa profession d’avocat lui a assigné comme mission la défense des causes nobles et la défense des opprimés, marginalisés et vulnérables. Pendant plusieurs années, le professeur Joseph Djogbénou a été au-devant de plusieurs luttes surtout celles qui visaient à freiner les pouvoirs qui tentaient de torpiller les libertés publiques. Ce 14 juillet 2020, un citoyen béninois de la diaspora s’est donné à un exercice de devoir de mémoire.
(Lire son texte fait de commentaires et de citation)
14 juillet 2014 : il sonna 8h, Me Joseph Djogbénou était dans les locaux de l’Assemblée Nationale aux côtés des magistrats et syndicats pour marcher, dénoncer et mettre en garde l’Institution contre toute tentative d’encadrement ou d’interdiction des droits de grève des travailleurs en occurrence les magistrats.
Aux micros, Djogbénou déclare, je cite: …Et c’est pour cela que, il ne faut pas hésiter de revenir autant de fois que possible. Parce que, ce qui est en jeu, ce ne sont pas des magistrats, ce sont les citoyens. Ce qui est en jeu, ce ne sont les syndicats, c’est la justice. Et par les temps qui courent de fin de règne, Dieu seul sait que d’ici à là certains se retrouveront devant la justice. Et il faut marcher aujourd’hui pour protéger leurs droits de grève et tous leurs droits. L’indépendance que la justice réclame revendique, c’est pour protéger les droits de celles et ceux qui ont signé cette proposition de loi. Il faut le faire pour leurs intérêts, dans leur intérêt, il faut le faire dans l’intérêt des citoyens…
2 ans plus tard, c’est-à-dire en 2016, le pouvoir change de main. Me Djogbénou devient ministre de la Justice. En janvier 2018, Djogbénou initie avec les députés une proposition de loi pour supprimer les droits de grève des magistrats. Dans une ambiance chaude, caractérisée par les jets de gaz lacrymogènes pour disperser les travailleurs, la police a imposé le calme autour du parlement et les députés du BMP ont opéré le vote qui supprime les droits de grève des magistrats.
Défenseurs des droits des travailleurs le 14 juillet 2014 Djogbénou a pris une posture incompréhensible en 2018. DJOGBENOU a accepté et défendu avec force et vigueur en janvier 2018, ce qu’il refusait en 2014, c’est-à-dire la suppression des droits de grève des magistrats.
Monsieur le Ministre Djogbénou, aujourd’hui 14 juillet 2020 que tu fêtes 6 ans de luttes contre la suppression des droits des travailleurs et deux ans de lutte pour la suppression du droit de grève des travailleurs, je voudrais te demander comment tu célèbres ces deux événements.
Émile Azandégbé