Bénin/1er Mai : « Il faut nous mobiliser pour obtenir la satisfaction de nos revendications », dixit Appolinaire Affewe

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Aujourd’hui vendredi 1er mai est la fête du travail. Les travailleurs du monde entier sont donc à l’honneur dans un contexte particulier de crise sanitaire et économique généralisée. A la veille de cette célébration, le secrétaire général de l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb) Appolinaire K. Affewe nous a accordé une interview exclusive. Il aborde dans celle-ci la crise liée au coronavirus, les revendications des travailleurs, la reprise annoncée des cours et bien d’autres sujets.

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Le Potentiel : Nous sommes le 1er mai, la fête des travailleurs. L’Unstb a-t-elle prévu une activité pour marquer la journée ?

Appolinaire Affewe : Le contexte sanitaire actuel lié à la pandémie de Covid-19 oblige les travailleurs à observer des mesures de sécurité et de protection. C’est pour cela que les activités traditionnelles qui entrent dans le cadre la célébration de la fête du travail ne pourront pas être mises en œuvre comme elles ont l’habitude de l’être. Cependant, cette année, l’Unstb a voulu commémorer ce 1er Mai en se mettant dans le contexte de la pandémie. Nous avons donc prévu une déclaration qui sera lue en présence de quelques membres du bureau. L’Unstb a également prévu soutenir ses militants en lançant une activité de dons de matériels de protection constitués de matériels de lavage des mains, de masques de protection et autres. Ce serait donc l’activité par laquelle l’Unstb marquera le 1er Mai 2020.

La traditionnelle cérémonie de remise de cahiers de doléances des centrales syndicales a-t-elle eu lieu ?

Comme je le disais, la crise sanitaire actuelle a entrainé un certain nombre de restriction. La traditionnelle cérémonie de remise de cahier de doléances des confédérations syndicales n’a pas pu avoir lieu. Pour tenir compte du contexte, les confédérations ont décidé ensemble avec le Ministre du Travail et de la Fonction Publique de transmettre par écrit leurs cahiers de doléances.

Et quelles sont vos principales doléances ?

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Les principales doléances des travailleurs pour ce 1er Mai sont relatives à la question du dialogue social. A travers la charte nationale du dialogue social, le gouvernement a pris un engagement, celui de consulter les organisations syndicales dans le cadre de la conception et de la mise en œuvre des projets de réformes. Nous avons constaté que depuis la signature de cette charte, les organisations syndicales ne sont pas associées à ces réformes. Nous demandons que cela soit corrigé. Nous voulons également que notre système de protection sociale à travers l’Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (Arch) soit opérationnel. Qu’on puisse généraliser l’Arch à toute la population pour que nous puissions parvenir à la protection sociale pour tous. Nous avons également comme préoccupation, la relance du dialogue social pour discuter des questions urgentes des travailleurs. Le contexte de la pandémie doit être rapidement saisi par le gouvernement et les employeurs pour discuter. Avec la crise sanitaire, il y a une crise économique qui s’annonce. Il faut nécessairement une collaboration entre les travailleurs et les employeurs pour pouvoir sauver l’Economie. Nous avons également des revendications qui datent de très longtemps, à savoir l’augmentation du Smig, la hiérarchisation des salaires, la revue à la hausse du taux indiciaire pour les agents de l’Etat parce que le pouvoir d’achat des travailleurs est totalement faible, sans oublier les questions de carrière et autres.

Le gouvernement annonce la reprise des cours pour le 11 mai. L’Unstb est-elle pour ou contre ?

La position de l’Unstb est claire. Nous sommes dans la logique de sauver l’année scolaire mais il ne faut pas reprendre pour reprendre. La reprise doit se faire de façon progressive. L’Unstb pense que cette reprise doit commencer par les classes d’examen. Cela permettra aux candidats d’occuper l’ensemble des classes disponibles et d’observer la distanciation sociale. Quelques semaines plus tard, lorsqu’on aurait évalué l’évolution de la situation sanitaire dans notre pays, on pourrait amorcer la reprise pour les classes intermédiaires qui ont déjà exécuté une bonne partie du programme. Je ne vois comment le gouvernement pourra faire observer la distanciation sociale surtout dans les classes à effectif pléthorique comme dans le public. Il faut forcément observer une prudence. L’Unstb insiste sur le fait que la reprise doit se faire de façon progressive. Pour cette reprise, que le gouvernement mette à la disposition des écoles le matériel de protection qu’il faut, notamment le dispositif de lavage de mains et les masques de protection. Parce que le milieu scolaire est un milieu à haut risque pour la propagation de ce virus. Nous pensons que c’est nécessaire de réfléchir à ces mesures.

Un appel aux travailleurs béninois

Nous traversons un moment très difficile avec beaucoup de répercussions sur le monde du travail, les pertes d’emplois par exemple au niveau de tous les secteurs.
Dans le secteur de la Santé, nous avons l’anxiété liée au risque de contamination. L’Unstb saisit cette occasion pour féliciter les travailleurs de ce secteur pour tous les risques qu’ils prennent et pour tout l’effort qu’ils fournissent pour la prise en charge des malades dans cette période.
A tous les travailleurs, je souhaite beaucoup de courage pour traverser cette période sensible. Le monde du travail est invincible et lorsque nous allons rester mobilisés et unis, nous pourrons triompher de cette pandémie de la Covid-19. Il faut nous mobiliser pour obtenir la satisfaction de nos revendications. Je demande aux travailleurs d’observer les mesures de protection contre le coronavirus. Vive le monde des travailleurs. Vive le syndicalisme béninois, Vive l’Unstb, je vous remercie.

Réalisation : Louis Tossavi

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