Les élections communales du 17 mai 2020 ont fragilisé l’influence de certaines personnalités proches du chef de l’État dans leurs différentes localités. Engagés dans ces communales en tant que soutiens aux candidats, elles avaient pour mission de conquérir ces localités au profit de la mouvance. Au soir des élections et à la lecture des chiffres partiels et provisoires, quelques-unes de ces personnalités ont mordu la poussière.
Au lendemain du scrutin pour les communales de 2020, les premières tendances ont remis en cause le leadership de quelques personnalités politiques de la mouvance sur leur territoire. Qu’elles soient de l’Union Progressiste ou du Bloc Républicain, elles ont connu de mauvaises fortunes au cours de ces communales battues dans leur fief.
Bruno Amoussou, le chef de l’UP
Le « Renard » de Djakotomey comme il se fait affectueusement appeler a perdu de sa verve dans la 11e circonscription après ces communales. Et pourtant, c’est dans cette circonscription que l’UP avait raflé la totalité des sièges (3/3) en jeu pour les législatives. Ce n’est plus le cas pour ces communales, Aplahoué a désormais quitté l’ombre du baobab pour le cheval cabré selon les premières tendances partielles et provisoires. L’Union Progressiste perd donc une commune dans le Couffo qui lui est dévoué.
Robert Gbian, le général du Bloc Républicain
Robert Gbian s’est retrouvé en politique à l’orée des législatives de 2015 et avait fait brillé le soleil de Sacca Lafia dans la 7e circonscription électorale où il s’est fait élire pour la première fois et s’est installé dans la deuxième manche du perchoir. Il a également participé à la prestigieuse élection présidentielle et depuis lors, il est devenu un leader incontestable de la commune Bembèrèkè. Réélu député sur la liste BR lors des législatives de 2015, il l’avait l’occasion pour ces communales de prendre au galop tous ses adversaires. Mais rien n’y fit. En attendant le verdict officiel de la CENA, les FCBE ont fait une promenade à Bembèrèkè en emportant la majorité des arrondissements selon les premières tendances partielles et provisoires. Selon toute probabilité, la mairie pourrait revenir à l’opposition.
Le bloc Gbadamassi-Toko des républicains, le ticket perdant à Parakou
Parakou, la troisième ville à statut particulier est une commune à grand enjeu politique. La paternité de la commune est pendant longtemps revendiquée par le premier maire de la cité des Kobourou Rachidi Gbadamassi. Depuis 2002 où il y a été élu maire, Gbadamassi est devenu le leader de la commune qu’il conduit toujours dans la mouvance depuis Mathieu Kérékou jusqu’à Patrice Talon en passant par Boni Yayi. Désormais allié du maire actuel Charles Toko ancien élu ABT, de l’avènement duquel il a largement contribué. Le ticket Gbadamassi-Toko promettait un raz-de-marrée pour le Bloc Républicain à Parakou mais le duo a été désillusionné par la bonne forme des Forces Cauris pour un Bénin Émergent qui a raflé la majorité des conseillers selon des chiffres provisoires. Le siège du maire sortant serait donc très menacé par la montée en puissance des FCBE.
Sabaï Katé fait mordre la poussière au cheval à Banikoara
L’ancien maire de Banikoara et ancien ministre de l’Agriculture est en train de connaitre un échec retentissant dans la ville de l’or blanc. Cet ancien ministre actuel est un vieux routier dans commune puisqu’il y a été élu maire en 2008 et y a connu de nombreuses victoires politiques notamment avec Boni Yayi. De retour au-devant de la scène, Sabaï Katé devrait démontrer au chef de l’État qu’il est toujours maitre de sa commune. Hélas ! C’était sans compter sur la rage des FCBE qui n’avaient dit leur dernier mot. L’ancien parti de Boni Yayi a arraché 8 des 10 arrondissements de Banikoara et peut prétendre contrôler l’hôtel de ville.
Les novices apprennent la bataille électorale à leurs dépens
Jusqu’à sa nomination à l’économie numérique, Aurélie Adam Zoumarou était une parfaite inconnue du grand public. C’est d’ailleurs une surprise pour le commun des mortels de constater son engagement dans ces communales au profit du Bloc Républicain. Mais cet engagement ne fera pas gagner le BR à Nikki sa commune d’origine où les vieux briscards FCBE y ont la main mise. Par contre, Éléonore Yayi est bien connue dans le monde de l’enseignement. D’abord auprès des étudiants en tant que D/COUS, puis avec les petits enfants du primaire et de la maternelle sous Boni Yayi. Elle est très peu connue en politique puisqu’elle n’a jamais revendiqué son appartenance à un parti politique. Cette passivité a coûté la ville de Savè à la mouvance qui la laisse aux mains des FCBE.
Edmond Agoua perd le contrôle de Glazoué
À Ouèssè, le taulier Edmond Agoua de l’UP a perdu sur son terrain de prédilection au profit du BR. Même à Agouagon chez lui, l’UP dont il est le porte-flambeau a été devancée en chiffres par le cheval cabré.
André Okounlola perd ses repères à Savè.
Le député BR de la 10e circonscription longtemps plébiscité à Savè a vécu un dimanche noir des élections. Dans son fief, il n’a pas pu cabrer le cheval blanc laissant le boulevard aux FCBE qui renaissent de leurs cendres. Selon les chiffres sortis des urnes, l’élu de la 10e circonscription et son parti BR ont été battus à plate couture par le parti de Paul Hounkpè et laisse la ville aux mains de l’opposition.
Lucien Houngnibo battu par Cyprien Togni
Les deux éternels rivaux d’Allada avant un nouveau rendez-vous de challenge à ces élections communales. Les deux anciens maires et actuels députés se sont livré une bataille sans merci qui a profité au représentant du Bloc républicain Cyprien Togni. Lucien Houngnibo perd dans les crevasses de la lama en dépit d’une razzia de l’UP dans l’Atlantique qui contrôle 7 sur les 8 communes selon des chiffres partiels et provisoires.
Janvier Yahouedehou
Membre du Bloc républicain et député élu dans la 24e circonscription électorale, janvier Yahouedehou n’a pas pu tirer son épingle du jeu lors des dernières joutes électorales. Il n’a pas pu maîtriser son fief à Covè. Il a simplement laissé la commune sous le contrôle de l’Union progressiste.
Les deux ministres de Porto-Novo dépassés par le PRD
Adidjatou Mathys et Dona Jean Claude Dona Houssou ont prouvé à la face du monde entier qu’en termes de popularité, on ne peut compter que sur eux-mêmes et leurs ombres. Au cours des élections communales du dimanche dernier, le parti qui s’autoproclame leader à Porto Novo occupe difficilement la 2e position. Ils ont été malmenés par le Prd de Houngbedji Adrien.
Dominique Atchawé battu dans la 23e
Membre du Bloc républicain et député élu dans la 23e Circonscription électorale, l’homme n’a pas suffisamment mouillé le maillot lors des dernières communales et municipales. La preuve est qu’au soir du scrutin, le Bloc républicain dont il est le guide n’a pas pu gagner toutes les voix de la commune.
Deux députés BR perdent Dogbo
Dans la commune de Dogbo, la surprise est trop amère pour le Bloc républicain. L’honorable député David GBAHOUNGBA et le maire sortant Vincent ACAKPO sont tous du BR. Malgré cela, la commune censée être leur fief a tranquillement été arrachée par le parti au baobab, l’UP. La preuve qu’ils constituaient des ressources humaines inefficaces pour la victoire écrasante du parti au cheval cabré.
Le député du parti Union progressiste (Up), Sanni Mama fait partie de ces leaders politiques qui n’ont pas pu réussir aux communales du dimanche dernier. Et pourtant dans un passé récent, l’ancien premier adjoint à l’actuel maire de Bohicon Luc Atrokpo était perçu comme un acteur politique de premier plan. Malheureusement, au scrutin du 17 mai 2020, son parti a mordu la poussière, laissant le bloc républicain (Br) rafler la majorité des sièges de la ville carrefour.
Jean-Eudes Okoundé, député du bloc républicain (Br) n’a pas pu gagner la bataille des sièges à Dassa-Zoumè pour le compte de son parti. L’autre parti de la mouvance présidentielle Union progressiste a gagné la majorité des sièges. A cette allure, le parti du cheval cabré n’aura pas la chance de prendre la tête de la mairie de la cité des Omodjagoun.
Ange M’TOAMA