Terrorisme au Sahel : Amnesty International accuse des soldats de semer la terreur

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Selon la même source, certains des homicides commis s’apparentent à des exécutions extrajudiciaires, et des personnes déplacées internes font partie des victimes.

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Le rapport, intitulé «Ils en ont exécuté certains et emmené d’autres avec eux» : Péril pour les populations civiles dans le Sahel, appelle les gouvernements du Mali, du Burkina Faso et du Niger à mettre un terme à l’impunité concernant les violations régulièrement commises par leurs forces de sécurité contre des populations non armées, et à veiller à ce que les opérations militaires soient conformes aux droits humains et au droit international humanitaire.

Au Mali et au Burkina Faso, où la situation est celle d’un conflit armé non international, les homicides délibérés de civils non armés par les forces de sécurité pourraient être constitutifs de crimes de guerre prévient Amnesty International. «L’insécurité règne au Sahel, où la population est piégée entre les attaques des groupes armés et les opérations militaires en cours», poursuit l’ONG de défense des droits de l’homme. «On sait que l’armée procède à chaque fois à des dizaines d’arrestations arbitraires, et que certaines des personnes arrêtées ne réapparaissent jamais, mais on ignore l’ampleur réelle des violations commises par les forces de sécurité», a déclaré Samira Daoud, directrice pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à Amnesty International.

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La responsable indique que «jusqu’à présent, les engagements des gouvernements du Mali, du Burkina Faso et du Niger promettant de remédier à ces violations n’ont pas été suivis des faits». «Les autorités de ces pays doivent de toute urgence enquêter de manière rigoureuse sur ces violences, dont beaucoup pourraient constituer des crimes de guerre, et veiller à ce que la population soit protégée pendant les opérations militaires contre des groupes armés», insiste Samira Daoud.

Le rapport d’Amnesty International dénonce les violations commises dans le cadre de la réponse militaire à l’insécurité au Mali, au Burkina Faso et au Niger, ces trois pays étant confrontés à la menace de groupes armés tels que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’Etat islamique au grand Sahara (EIGS). Ces violations, souligne Amnesty International dans son rapport, «se sont produites dans le sillage du sommet de Pau, en France, qui a réuni le 13 janvier 2020 les pays du G5 Sahel, dont les trois pays évoqués ci-dessus, et la France, et lors duquel ils ont réaffirmé leur partenariat dans la lutte contre l’insécurité au Sahel».

La répression militaire a contraint de nombreuses personnes à fuir vers les zones urbaines pour s’y mettre en sécurité. «Les autorités du Mali, du Niger et du Burkina Faso doivent mettre un terme aux homicides illégaux et aux disparitions forcées perpétrés par leurs forces de sécurité. Elles doivent faire libérer immédiatement toutes les personnes qui ont été arrêtées ou enlevées, à moins que celles-ci ne soient traduites devant un tribunal et inculpées d’une infraction dûment reconnue par la loi.

Elles doivent enquêter sur ces violations et en poursuivre les responsables présumés en justice. L’impunité ne fait qu’engendrer de nouvelles violences et atteintes aux droits humains», a prévenu AI. Réagissant à des accusations de l’ONU concernant de possibles exécutions extrajudiciaires de civils par son armée au Mali, le Niger s’est déclaré «indigné». Il s’est dit, samedi, prêt à accepter une «enquête internationale».

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