Atelier-bilan de la campagne médiatique : Presse privée bâillonnée, Takou déboulonne la Haac Moretti
L’une des voix du Cnpa à l’ouverture dudit atelier, Aboubacar Takou a fait savoir que la presse écrite privée »souffre du marasme, du VIH, de la Covid-19 et est orpheline… ». Le journaliste critique l’exclusion des organes de presse privée de la campagne médiatique et les maigres fonds finalement versés aux organes de presse réduits à ne publier que des messages officiels des partis politiques pendant la campagne. « Aucune régulation, (…) ne demande à la Haac de bâillonner la liberté de presse, (…) », a dit le journaliste Aboubacar Takou.
(L’intégralité de son discours moralisateur)
Avant toute intervention, j’aimerais si vous me le permettez, rappeler en deux mots les maux dont souffre la presse écrite privée béninoise.
Mesdames les représentantes de la Cena, du ministère de la Justice. Monsieur le président de Haac, messieurs et madame les conseillers. Votre presse écrite souffre du marasme, du VIH, de la Covid-19 et est orpheline depuis un certain moment, de père et de mère.
Elle n’a que des bourreaux, des gendarmes chichement armés pour la terroriser.
Monsieur le président de la Haac, vous nous avez rappelé en matinée à l’ouverture de ce séminaire, que la Haac et les médias étaient en couple et que la Haac comme épouse, ne pouvait donner que ce qu’elle a.
Seulement, si elle pouvait se contenter de bien dresser le lit sans chercher quotidiennement à nous refiler quelques gouttes de cyanure dans les repas, je ne me perdrais pas dans cette caricature qui vous surprend si tant.
C’est malheureusement la triste réalité. Pour revenir à la particularité de cette campagne exclusivement médiatique, je me fais le porte-voix de mes confrères de la presse écrite pour regretter l’interprétation abusive faite par la Haac de ses prérogatives à l’endroit des médias du service public, qu’on a malheureusement élargies à la presse qui, rappelons, si besoin en est, n’a jamais été logée à la même enseigne que ses confrères du service public.
En effet, les élections sont pour la presse écrite l’une des rares périodes d’activités et de marketing pour se refaire un peu financièrement.
Les partis politiques rappelons-le, étaient tous dans le cadre de cette campagne exclusivement médiatique, en train de proposer des contrats de couverture médiatique avec les journaux, quand telle une Hache, cette décision, est venue nous ôter toute liberté d’exercer cette passion au motif d’accès équitable des partis politiques aux médias.
Monsieur le Président, cette rigueur ne devrait pas être élargie aux privés que nous sommes.
Aucune régulation, si je ne m’abuse, ne demande à la Haac de bâillonner la liberté de presse au point de nous confiner même si nous sommes en Confinement dû à la Covid-19, à la publication des messages des partis politiques qui se sont fait, bien des fois désirer.
Heureusement monsieur le président de la Haac que nous sommes des partenaires sages et loyaux. Sinon qu’une requête en référé à la Cour suprême pour en appeler à son arbitrage aurait suffi à bouter hors du débat cette confusion pour une bonne régulation.
Notre regret est d’autant plus grand qu’en lieu et place des millions qui nous avaient été proposés par la plupart des partis, c’est à une insulte de 600 mille de francs CFA TTC que nous avons été réduits.
Encore qu’il convient de déplorer les circonstances de la distribution de ces miettes où la Haac a encore trouvé le génie maléfique, excusez du peu, pour établir un arbitrage-sanction qui a conduit en un rapport qui, au motif qu’on aurait pas bien fait le travail, a soustrait quelques centaines de billets dans la maigre rançon qui est la nôtre.
Je n’ose pas dire que depuis la fin de ces élections jusqu’à ce jour où je vous parle, aucun organe n’a touché à un franc pièce de cet accompagnement.
En conclusion, j’aimerais au nom des miens suggerer que dorénavant, la Haac veuille bien nous écouter, prendre réellement en considération les observations des partenaires que nous sommes afin que ce couple que nous sommes sensés être ne connaisse un divorce qui n’arrangera personne.
Et je fais l’ardent vœu que le président de la république veuille bien recevoir un jour les médias en général avec la Haac pour un débat, un arbitrage conséquent pour une bonne cohabitation.
J’en aurais fini si vous me permettez cette dernière doléance au nom de mes pairs : Que la HAAC veuille bien ne pas rééditer cet audieux exploit pour les élections présidentielles de 2021.
Je vous remercie.