Corée du Sud : Des experts internationaux dénoncent une « tentative de destruction du groupe religieux Shincheonji »
Shincheonji, le nouveau mouvement chrétien est devenu une cible de « persécution des protestants fondamentalistes » en raison de son expansion religieuse réussie, selon le communiqué de presse parvenu à notre rédaction. Toujours selon cette même source « des protestants conservateurs et fondamentalistes voient Shincheonji comme un concurrent et veulent le détruire », a déclaré Massimo Introvigne, un sociologue italien de la religion qui a fait une étude sur Shincheonji avant et après la pandémie COVID-19 et a publié le premier compte rendu de ce groupe religieux en anglais.
Alessandro Amicarelli, président de la Fédération européenne pour la liberté de croyance a, quant à lui, souligné que les autorités sud-coréennes ont mis Shincheonji en cause dans la crise COVID-19 pour fermer l’église. À l’en croire, déjà 30 autres personnes ont été testées positives avant la 31e infectée de coronavirus, un membre de Shincheonji critiqué pour l’expansion du virus. Il a ajouté que de nombreux Chinois, dont ceux de Wuhan, avaient visité la ville de Daegu en Corée du Sud avant que l’infection ne soit répandue.
Pour Willy Fautré, directeur de Human Rights Without Frontiers (HRWF), la récente attaque contre Shincheonji peut être considérée comme une tentative des groupes protestants fondamentalistes de Corée du Sud d’affaiblir et de détruire le concurrent sur le marché religieux. Il finit en déclarant que les violations des droits de l’homme à l’encontre des membres de Shincheonji par le biais d’un programme de conversion forcée, également appelé « déprogrammation » avec enlèvement et séquestration au cours des dix dernières années ont été commises en raison de l’échec de la concurrence des églises protestantes dans le pays.
« La collecte d’informations personnelles de 300.000 membres nationaux et internationaux de Shincheonji par le gouvernement sud-coréen constitue une possible violation d’un accord international, en particulier du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) que la Corée du Sud a ratifié en 1990″, a déclaré Ciaran Burke, professeur associé à l’université de Derby. Il a aussi dénoncé au cours de ce webinaire le lien explicite que les autorités sud-coréennes établissent entre Shincheonji et l’apparition de la COVID-19 jusqu’à présent, même si un lien plus important entre le virus et les cas de confirmation ont été trouvés dans d’autres églises.
Selon le communiqué, une enquête est ouverte contre les responsables du groupe religieux Shincheonji du fait de ces accusations portées contre ce groupe en Corée du Sud. Ainsi, le fondateur Man Hee Lee, pour son présumé rôle dans la généralisation du COVID-19 fait présentement l’objet d’une enquête. Selon, un membre de Shincheonji, présent à ce webinaire, des consignes ont été données aux citoyens sud-coréens par les autorités qui traite le groupe de « secte » dans leur rapport de dénoncer toutes les installations du groupe partout sur le territoire. Une situation qui stigmatise les membres de ce groupe religieux.
Signalons que trois responsables de Shincheonji ont été arrêtés le 8 juillet. Ils sont accusés d’avoir joué un rôle dans l’apparition d’une épidémie majeure à un stade précoce en « soumettant une liste de membres inexacte », selon les animateurs du webinaire.
Ferdinand G.