Convulsions chez l’enfant: Ahouayito parle des causes et des manifestations

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Nombreux sont les parents qui ne savent pas ce qu’on appelle les convulsions chez l’enfant. Dans cette page santé, Docteur Dodji Urbain AHOUAYITO parle de ce qu’il en est réellement. Mieux, il évoque les manifestations et les causes et donne quelques conduites à tenir face à ce mal.

 

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LES CONVULSIONS CHEZ L’ENFANT

Qu’est-ce que les convulsions ?

Les convulsions résultent des décharges électriques non régulées anormales des cellules nerveuses dans le cerveau ou dans une partie du cerveau. Ces décharges anormales peuvent affecter la conscience ou entraîner des sensations anormales, des mouvements involontaires ou des convulsions. Les convulsions sont des contractions musculaires violentes, involontaires et rythmées altérant une grande partie du corps.

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À savoir :

L’épilepsie n’est pas un trouble spécifique, mais fait référence à une tendance à souffrir de convulsions fréquentes qui peuvent avoir une cause identifiable ou non.

L’état de mal épileptique fait référence à une longue convulsion. Les convulsions qui durent plus de 15 à 20 minutes environ sont considérées comme état de mal épileptique. Pendant l’état de mal épileptique, les convulsions peuvent être continues ou l’enfant peut présenter des convulsions qui se répètent à intervalles rapprochés sans qu’il ne reprenne connaissance entre les convulsions. Les enfants peuvent faire des convulsions (mouvements saccadés et spasmes musculaires de tout le corps) et avoir d’intenses contractions musculaires. Les enfants en état de mal épileptique sont exposés à un risque de lésion cérébrale et d’autres organes, d’insuffisance respiratoire, voire de décès s’ils ne sont pas traités rapidement.

Manifestations cliniques de la convulsion

Chez les nourrissons, les convulsions peuvent être difficiles à reconnaître. Les nourrissons peuvent pincer leurs lèvres ou mâcher involontairement. Leurs yeux peuvent donner l’impression qu’ils regardent fixement dans différentes directions. Ils peuvent soudainement perdre leur tonicité.

Chez les nourrissons plus âgés ou les jeunes enfants, une partie ou la totalité du corps peut être prise de secousses, de tressaillements ou se raidir. Les membres peuvent bouger involontairement. L’enfant peut avoir le regard fixe, être confus, ressentir des sensations inhabituelles (comme un engourdissement ou des picotements) dans certaines parties du corps ou des sentiments inhabituels (comme une peur intense sans raison).

Causes

Les causes sont rangées de façon classique en convulsion fébrile et convulsion non fébrile. Ici, nous allons les classer selon l’âge :

  • Chez le nouveau-né, les causes lésionnelles priment (anoxo-ischémie, infections, hémorragies intracrâniennes, malformations, embryofoetopathies …). Les convulsions non lésionnelles dites « convulsions du 5ème jour », sont d’évolution brève dans le temps. Elles sont classées sous le terme de « convulsions néonatales bénignes » comme une forme particulière d’épilepsie, le plus souvent transitoire (quelques semaines ou mois). De même, parmi les causes métaboliques, il faut mentionner les convulsions « pyridoxinosensibles», dont le seul diagnostic repose sur l’effet thérapeutique de l’injection intra-veineuse ou intra-musculaire de vitamine B6.

  • Chez le nourrisson, la survenue de convulsions est surtout due à des causes lésionnelles, à des maladies métaboliques héréditaires, ou à l’épilepsie primaire précoce. Des « encéphalopathies épileptogènes », cadre de l’épilepsie « secondaire » et « cryptogénique » dont le modèle est le Syndrome de West, sont cependant possibles, d’expressivité EEG très riche et de pronostic toujours réservé.

  • Chez le petit enfant, la primauté étiologique revient aux causes fonctionnelles, avec en premier lieu la prévalence majeure des convulsions fébriles (convulsions survenant dans un contexte de fièvre), surtout entre 15 mois et 3 ans. L’épilepsie y est aussi présente sous différentes formes (syndromes de Doose, de Lennox-Gastaut …)

  • Chez le grand enfant au-delà de 3 ans : la prévalence des crises fonctionnelles s’amenuise largement, au profit des crises « symptomatiques » (lésionnelles), et surtout des diverses formes d’épilepsie, dont la fréquence ira en croissant avec l’âge.

Quelle conduite tenir devant un enfant qui convulse ?

 

  • Mesures immédiates pour éviter les blessures

Lorsqu’un enfant a des convulsions, les parents ou les personnes qui s’occupent de lui doivent suivre les mesures suivantes pour que l’enfant ne se blesse pas :

  • Étendre l’enfant sur un côté.
  • Maintenir l’enfant éloigné de dangers potentiels (comme les escaliers ou des objets coupants).
  • Ne rien mettre dans la bouche de l’enfant et ne pas essayer de tenir sa langue : contrairement à ce que l’on croit souvent, il convient de ne rien mettre dans la bouche de quelqu’un qui subit une convulsion.

  • Une fois les convulsions terminées, il est important de se comporter comme suit :
  • Rester auprès de l’enfant jusqu’à ce qu’il soit bien réveillé.
  • Vérifier si l’enfant respire et s’il ne semble pas respirer, pratiquer un bouche-à-bouche (essayer de récupérer la respiration durant une crise convulsive est inutile et peut blesser l’enfant ou le sauveteur).
  • Ne pas donner de nourriture, de liquide ou de médicament par voie orale jusqu’à ce que l’enfant soit bien réveillé.
  • Vérifier si l’enfant a de la fièvre et, le cas échéant, la traiter.

Il est possible de faire baisser la fièvre en administrant du paracétamol en suppositoire (voie rectale) si l’enfant est inconscient ou trop jeune pour prendre des médicaments par voie orale ou en administrant du paracétamol ou de l’ibuprofène par voie orale si l’enfant est conscient. Les vêtements chauds doivent également être retirés.

Les signes de gravité 

 

La convulsion même est un signe grave qui fait faire recours immédiatement aux soins de santé. D’autres signes aggravent cette convulsion. L’urgence devient plus grande devant les situations suivantes :

  • Les convulsions durent plus de 5 minutes.
  • L’enfant se blesse pendant ses convulsions ou a des difficultés à respirer après les convulsions.
  • D’autres convulsions se déclenchent immédiatement.

Docteur Dodji Urbain AHOUAYITO, MD

  • Diplôme d’Université en ‘’Méthodes et Pratiques en Épidémiologie’’ (ISPED/ Université de Bordeaux)

Droit et Bioéthique (IRSP- CAQ/ Ouidah Bénin & Chaire UNESCO)

SWEDD

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