Appels à un second mandat pour Talon: UP-BR fragilisés par leurs militants indisciplinés

0 118
Banniere GKS

L’élection présidentielle de 2021 occupe presque toute la scène de l’actualité sociopolitique de ces derniers jours au Bénin. S’il est difficile pour l’heure, de mettre avec précision des visages sur les candidats à cette élection, certains citoyens et militants de partis politiques ne manquent aucune occasion pour susciter la candidature de certains personnages-clés. Dans ce registre, un seul nom revient avec insistance dans les discours et sorties hyper médiatisés. Il s’agit du Président Patrice Talon. Des discours ordinaires aux actes les plus insolites, certains partisans du régime de la Rupture multiplient les appels pour solliciter un second mandat pour le chef de l’État Patrice Talon qui, on se rappelle, avait fait la promesse de faire un seul mandat. Mais l’homme garde depuis un silence qui dérange les militants des deux grands partis politiques qui soutiennent son action à savoir l’Union Progressiste (Up) et le Bloc Républicain (Br).  Alors qu’officiellement ces deux grands partis restent muets sur le choix de leurs candidats respectifs, certains militants bien connus de ces formations politiques appellent déjà Patrice Talon à se représenter. Une situation qui crée un cafouillage total au sein des partis politiques.

- Advertisement -

Des mouvements parallèles

En lieu et place des partis politiques, ce sont des mouvements politiques qui se créent tous azimuts pour susciter la candidature de Patrice Talon. Le hic est que les jeunes, les cadres, les personnalités, etc., qui forment ces mouvements politiques sont tous des militants des partis politiques censés avoir le monopole pour animer la vie politique et surtout de traiter de la question des candidatures à l’élection présidentielle. Deux cas factuels illustrent bien le désordre et l’indiscipline des militants de la mouvance présidentielle. La semaine écoulée, les mouvements « Maintenons la dynamique Talon », « L’engagement pour la continue », et La Dynamique Continue (LDC) ont effectué des sorties pour susciter la candidature de Patrice Talon. À Cotonou comme à Covè, les visages du mouvement LDC et  » Maintenons la dynamique Talon « venus appeler à un second mandat pour Patrice Talon sont connus. Il s’agit pour la plupart des élus (maires, ex-maires), divers cadres ayant des responsabilités importantes et des personnalités influentes, tous soit membres du parti UP ou du parti BR. Réunis dans ces différents mouvements parallèles à leurs partis politiques d’origine, ces militants ont appelé Patrice Talon à se représenter à l’élection présidentielle de 2021.

L’indiscipline des militants

Banniere carrée

À la lecture de ce qui se passe, on a l’impression qu’il y a un malaise dans les rangs des deux grands partis politiques de la mouvance présidentielle. Les leaders Bruno Amoussou de l’UP et Abdoulaye Bio Tchané du BR sont floués. Leur autorité est éprouvée par leurs militants indisciplinés qui mettent les charrues avant les bœufs. Sinon, au nom de quel règlement intérieur, de jeunes militants, des élus ou anciens élus et cadres des partis UP et BR se lèvent pour créer des mouvements parallèles à leurs partis politiques pour susciter la candidature de Patrice Talon alors même que ces deux partis n’ont encore donné aucune consigne officielle ? Si ce n’est de la défiance vis-à-vis des responsables de ces deux grands partis au mieux de l’indiscipline. Les bureaux politiques des partis UP et BR se doivent d’interroger leur mécanisme de fonctionnement en cette veille de l’élection présidentielle. Dès qu’une faction de militants se détache de la ligne d’un parti pour créer des mouvements parallèles et jouer le rôle au départ dévolu à ce parti, c’est qu’il y a un malaise interne. Les militants UP et BR qui n’ont plus voulu se taire et suivre le mot d’ordre de leurs partis sont peut-être dans l’inconfort. De toute évidence, entre les leaders politiques UP – BR  et leurs militants, il y a un écart d’attitude sur la question du choix des candidats à l’élection présidentielle.

Système partisan mis à mal  

Au vu de la floraison des mouvements politiques parallèles constitués de militants de la mouvance, on peut soupçonner une fragilisation de la réforme du système partisan. Cette réforme visait à réserver l’animation de la vie politique aux partis politiques. C’est d’ailleurs pour cette raison que plusieurs partis, associations et mouvements politiques ont été dissous pour former de grands ensembles politiques. Mais en cette veille de l’élection présidentielle, les vieux démons ont refait surface. Des militants de la mouvance sortent du cadre de leurs partis politiques d’appartenance pour créer des mouvements parallèles. Ceci donne l’impression d’un échec de la réforme du système partisan sur fond d’indiscipline notoire des militants et sans doute d’une panne de fonctionnement des partis politiques; lesquels, tardent à réagir sur le choix des candidats à 7 mois de l’élection présidentielle. La saignée va continuer dans les jours qui viennent avec ces militants de la mouvance qui vont davantage multiplier les mouvements parallèles à leurs partis politiques pour susciter la candidature de Patrice Talon. L’esprit des grands ensembles politiques fondés sur l’ordre et la discipline est ainsi froissé.

Eudoxie Aklanty

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

error: Content is protected !!