100 jours des nouveaux maires à la tête de nos communes: Des perspectives heureuses, le développement local renforcé

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Déjà cent (100) jours que les maires de la 4e mandature ont pris service à la tête des communes. 100 jours après, certains des maires dressent déjà un bilan de ce laps de temps parcouru. A écouter les différents maires qui se sont adonnés à cet exercice, on peut affirmer sans ambages que la 4e mandature de la décentralisation fera mieux que la mandature précédente. Dans ce dossier réalisé par votre rédaction, ministre, maires, chefs d’arrondissement et acteurs de la société civile ont opiné sur le sujet.

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Alassane Séidou  au sujet du FADeC

Alassane Seidou, Ministre de la Décentralisation et de la Gouvernance Locale

 

‘’C’est  pour soutenir financièrement le développement à la base’’

 

Nul n’ignore le rôle que joue l’état dans le développement des 77 communes. Ainsi, pour davantage accompagner les collectivités locales, le gouvernement a mis en place un fonds. Dénommés FADeC, ces fonds sont octroyés à toutes les 77 communes. Le ministre de la décentralisation et de la gouvernance locale, Alassane Séidou nous parle ici de ces fonds.

 

Le Potentiel : Le FADeC. Aujourd’hui, comment évoluent ces ressources attribuées aux communes ? On sait qu’il y a tellement de polémiques, il y a tellement de divergences sur cette question-là. Parlons des ressources FADeC.

Alassane Séidou : Il faut dire que le FADeC, c’est le Fonds d’Appui au Développement des Communes. C’est un fonds qui a été créé pour soutenir financièrement le développement à la base. Le fonds a été créé en 2007. Et en 2007, c’est le gouvernement qui avait donné les moyens. Le fonds a démarré avec sept milliards en 2007. Après, les partenaires ont rejoint le gouvernement. L’objectif de ce fonds, c’est de permettre aux communes d’exécuter leur propre plan de développement ; c’est de permettre aussi aux administrations communales et aux organes de prise de décisions de fonctionner normalement. Ces fonds permettent aussi à certains ministères sectoriels de réaliser des infrastructures dans les communes.

 C’est pourquoi le FADeC à trois composantes : 

Il y a le ‘’FADeC affecté’’, qui passe par les ministères, par exemple le ministère de la Santé, le ministère des Infrastructures et des Transports, le ministère de l’Agriculture, le ministère des Enseignements maternel et primaire, le ministère de l’Enseignement secondaire, Technique et de la Formation professionnelle ; ces ministères-là reçoivent des FADeC pour réaliser les infrastructures dans leur domaine. Ce fonds-là est appelé ‘’FADeC affecté’’.

Il y a le ‘’FADeC non affecté’’ qui va directement aux communes et qui est utilisé par les Maires. Ce FADeC, on l’appelle le FADeC non affecté. C’est pour l’investissement. On l’appelle aussi ‘’FADeC investissement non affecté’’. Ce FADeC peut être utilisé par les Maires pour exécuter les plans de développement qui ont été élaborés par les communes.

Maintenant il y a le « FADeC fonctionnement » qui apporte les moyens pour le fonctionnement des administrations communales et pour le fonctionnement aussi des organes de prise de décisions tels que le Conseil communal, le Conseil d’arrondissement, les Conseils de villages et quartiers de ville.

 Comment évoluent ces ressources ? 

Ces ressources sont envoyées aux communes. Mais il faut dire qu’il y a un suivi qui est fait. Il y a un suivi parce qu’il y a des audits qui sont réalisés par l’inspection générale des affaires administratives et l’inspection générale des finances. Chaque année, il y a des audits dans toutes les communes. Ces ressources quittent le ministère des Finances et vont directement au niveau de la recette perception. Les ressources ne rentrent pas directement dans les caisses de la mairie mais vont au comptable de la mairie qui est le receveur-percepteur qui est un agent permanent de l’Etat. Et les ressources sont dépensées suivant le budget. C’est-à-dire qu’un Maire ne peut pas exécuter une dépense si cette dépense n’est pas prévue au budget. Le receveur-percepteur qui est un comptable de l’Etat est là pour suivre la régularité des dépenses. Il ne décide pas de l’opportunité, mais il doit veiller sur la régularité des dépenses. Toute dépense qui n’est pas prévue au budget ne peut pas être exécutée. Il veille également au respect des procédures en matière de dépenses publiques.

Est-ce que la cagnotte est suffisante ? Comment évoluent de façon générale ces ressources ?

En 2007, c’était à sept milliards ; aujourd’hui nous sommes à quarante-sept milliards lorsqu’on prend en compte les trois FADeC. C’est-à-dire le FADeC investissement affecté qui passe par les ministères, le FADeC  investissement non affecté qui va directement aux communes et qui est utilisé pour l’exécution des plans de développement des communes et le FADeC  fonctionnement. Lorsqu’on considère les trois, aujourd’hui, ça fait au total quarante-sept milliards de Francs CFA que l’Etat envoie dans les communes. Ce qu’il faut retenir, c’est que lorsqu’on met ensemble les trois ressources du FADeC, la plus petite commune du Bénin reçoit au moins quatre cent millions par an.

Quatre cent millions ? 

Quatre-cent millions de francs CFA par an, la plus petite commune du Bénin reçoit au moins quatre cent millions de l’Etat lorsqu’on considère le FADeC investissement non affecté et le FADeC fonctionnement. Sans considérer le FADeC qui passe par les ministères sectoriels, la plus petite commune reçoit au moins deux cent cinquante millions. Et lorsqu’on y met le FADeC investissement affecté qui passe par les ministères sectoriels, ça fait au moins quatre cent millions par an que chaque commune reçoit de l’Etat. Il y a des communes qui reçoivent jusqu’à huit cent millions par an de l’Etat.

 

 

 

 

 

 

Bertin N’Bouké, Chef d’arrondissement de Hlassamey :

 « … La gouvernance locale suit bien le circuit des textes … »

 Le Potentiel : Les maires viennent de passer 100 jours à la tête des mairies dites nous ce que vous avez fait concrètement dans votre localité en votre qualité de Chef d’arrondissement de Hlassamey ?

 

Bertin N’Bouké : Je puis vous confier que la gouvernance locale suit bien le circuit des textes de la décentralisation chez nous à Hlassamey, un arrondissement de Lalo. J’ai été investi dans mes fonctions le mardi 16 juin 2020. Ce jour, j’avais rassuré mes concitoyens par ces termes : « je voudrais vous rassurer que les acquis seront préservés et que des réformes techniques seront opérées au profit des filles et fils de Hlassamey, dans la poursuite des actions non conduites à terme ». En l’intervalle de 100 jours de gestion, nous avons tenu les sessions dans les délais réglementaires, les procès-verbaux sont régulièrement produits et transmis à la hiérarchie. De nombreuses propositions d’intérêt général pour la population de mon arrondissement ont été prises à ces sessions.

 

Citez-nous quelques exemples

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À titre illustratif, la réparation des tôles et la réfection des modules de classes dans certaines écoles primaires publiques de l’arrondissement, la dotation du centre de santé d’un puits, la réparation de certains bâtiments du centre de santé, la clôture du siège du bureau de l’arrondissement, la réparation des pistes rurales, etc. Mieux, j’ai pris moi-même des initiatives personnelles dans l’intérêt de mon peuple. J’ai effectué des visites notamment chez le Directeur départemental de la santé du Couffo dans l’optique de prendre langue avec lui sur l’état du centre de santé et demander son accompagnement pour que l’objectif recherché à cet effet soit atteint ; le Directeur départemental des affaires sociales et de la microfinance du Couffo dans le cadre du soutien de son département ministériel pour le bien-être des enfants vulnérables, des indigents et des personnes du 3e âge.

Malgré la pandémie de covid-19 qui sévit dans le pays, est-ce qu’au niveau de votre arrondissement vous arrivez à mobiliser les ressources financières ?

Pour ce qui est de la mobilisation des ressources propres de l’arrondissement, le dynamisme de mon équipe a permis de doubler et plus, à chaque mois, le montant qui se mobilisait auparavant par nos prédécesseurs. Les actes de naissance des nouveau-nés sont régulièrement enregistrés et la délivrance des actes est toujours faite dans les délais réglementaires. En cette période de Covid-19, nous avons opéré des sensibilisations dans les villages et inciter les citoyens à constamment respecter les règles sanitaires prescrites aux fins d’assurer leur protection contre le virus. En plus, nous ne cessons de demander le soutien des partenaires aux fins de disposer suffisamment de moyens pour lutter efficacement contre la pandémie tout en assistant les administrés dans l’observance régulière des gestes barrières.

Nous sommes en pleine saison pluvieuse et il est difficile de circuler pendant cette période dans votre localité, dites-nous les différents travaux que vous avez entrepris pour faciliter le déplacement de vos administrés.

Notre politique managériale aurait persuadé le conseil communal qui, sous le leadership du maire William Fangbedji, a lancé les travaux du réaménagement de la voie Hlassamey centre – Fangbè en prenant par Sohounouhoué, Edah-gbawlahoué, Holonouhoué et Yobohoué ; et de l’axe Hlassamey centre – Oukanmè – Klabèchihoué – Tandji.

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

Nous sommes conscients que la bonne gouvernance nécessite l’implication des populations et nous œuvrons pour une décentralisation participative. Toutes les sessions ordinaires tenues durant les 100 jours ont été publiques et la participation était accessible aux citoyens désirant y participer. Des perspectives sont en vue pour plus de résultats dans les prochains mois.

 

 

 

Maurice Gbèmènou au sujet des 100 premiers jours des maires

 

« Les fruits vont tenir la promesse des fleurs »

 

Les acteurs de la société civile jouent un très grand rôle dans l’atteinte des différents objectifs que se sont fixés les responsables communaux, ceci à travers différentes actions notamment la veille citoyenne. Au regard  du rôle prépondérant que jouent ces acteurs, nous avons interrogé Maurice Gbèmènou, un membre très actif de la société civile. Il est le président du Réseau des Organisations de Lutte Contre le Chômage (Rolcc).

Le Potentiel : Les maires viennent de passer 100 jours à la tête des mairies dites-nous quelle lecture vous faites de ces 100 premiers jours de gestion ?

Maurice Gbèmènou : Les 100 premiers jours des maires sont vite passés. D’abord, nous faisons le constat qu’avec les réformes politiques nous avons beaucoup de maires jeunes et universitaires qui savent dans leur grande majorité de quoi retourne le Développement local, la décentralisation. Aussi le constat est fait qu’il un renouvellement profond  des conseils communaux. Si je ne me trompe, à peine 7 ou 9 anciens maires ont pu rempiler. Cela dénote de la volonté des mandants de voir les choses autrement à la tête de leur commune. Les points positifs que nous relevons après les 100 jours d’exercice, c’est la démarche de conscientisation et de responsabilisation des Maires et des élus par les différentes obédiences politiques. En effet, nous avons assisté à des séminaires de renforcement des capacités des maires et les lettres de mission de leur parti politique respectif. Ce qui montre que l’échec ou la réussite des maires sont ceux des partis politiques au regard des modifications apportées à la loi pour boucler l’élection et la désignation des maires.

Au regard de tout ce qui précède, nous avons observé la prise de nombreuses initiatives et des réformes pour améliorer la gouvernance dans les communes. Tout ceci augure d’un meilleur espoir pour le développement de nos communes. En tout cas c’est le bilan à la fin des 6 ans d’exercice qui justifie les moyens.

Déjà pouvez-vous nous dire si on peut dire que les maires sont sur  la bonne voie ?

Au regard des Développement fait plus haut, nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper que les maires sont sur de bonnes pistes et que si le cap est maintenu avec l’accompagnement des partis politiques et surtout la veille des citoyens, les fruits vont tenir la promesse des fleurs.

Est-ce que les OSC sont associées à la nouvelle politique que développent les maires?

Je pense bien que les OSC sont associées d’une manière ou d’une autre à la gestion locale. En effet, aujourd’hui dans nos communes, il est des cadres de concertation et de dialogue multi-acteurs où les OSC sont parentes pour donner leur point de vue. À cet effet, elles participent ; mais la prise en compte de leurs observations et contributions est à vérifier. Aussi, l’existence et le bon fonctionnement des cellules de participation citoyenne témoignent de veille citoyenne et par conséquent de la participation des OSC à la gouvernance locale

L’autre élément à relever, c’est la rencontre de différentes OSC dès la prise de fonction des maires. Qu’ils vous souviennent que la plupart des maires ont reçu les Ong, les associations de tous genres, les personnes handicapées, etc., au lendemain de leur prise de service. Si tout ceci est sincère, cela témoigne de la bonne foi des nouveaux maires à travailler avec les OSC pour réussir leurs mission et mandat.

Quelles sont vos attentes ?

Nos attentes, d’abord que les maires aient une oreille très attentive aux cris de leurs populations et les différentes grognes et interpellations qui n’ont pour finalité que d’améliorer la gestion locale

L’autre chose, c’est la capacité de ne laisser personne de côté dans les différentes initiatives et d’associer tous les acteurs

Le reste, ce sont des promotions qui nécessitent que les maires nous sollicitent et dans ce sens nous avons déjà envoyé des fiches dans plusieurs mairies et nous attendons les retours

Qu’avez-vous vous à dire pour conclure ?

Pour conclure nous voudrions  vous remercier pour avoir permis d’opiner sur les 100 jours de gouvernance des maires. Beaucoup d’entre eux ont présenté leur bilan sur les chaînes de radios et de télévision.

Nous souhaitons que  cette démarche de reddition de compte se poursuive et que les maires écoutent beaucoup plus les populations pour arrimer les projets aux ambitions du peuple. Aussi voudrais-je les appeler à s’approprier de la littérature abondante qui existe sur les objectifs de développement durable (ODD) au Bénin. Ils doivent travailler dans le sens de la réalisation de l’agenda 2030, car au moins 63% des ODD doivent être évalués au niveau local à l’horizon 2030. D’où la nécessité de faire appel à ceux qui s’y connaissent pour arrimer les documents de planification locale aux ODD. Une fois encore je vous remercie pour nous avoir associé à cet exercice.

 

 

Le maire Yankoty dévoile ses ambitions

Le maire de la capitale Charlemagne Yankoty à l’œuvre du pouvoir municipal, fait le bilan des cents (100) jours de gestion. Après avoir rendu grâce, à sa prise de parole, le jeune maire met l’accent sur le caractère de gestion communal en tant que jeune de cette municipalité. Un privilège qui constitue un défi énorme pour lui et toute son équipe et ses collaborateurs. Il se dit prêt à relever ce défi avec ses conseillers et tous les autres collaborateurs aussi bien du BR que de l’UP. Du point de vue de l’état des lieux, il souligne que la situation n’est pas aussi reluisante par rapport à ce dont il a hérité avec son équipe. Mais, que le plus important pour lui et ses collaborateurs est de trouver comment faire pour que ça aille mieux. Parlant des infrastructures, la première autorité communale évoque les reformes du gouvernement en insistant sur la réussite des projets du PAG. A cette même occasion, il a aussi remercié le gouvernement en soulignant que ce sont ces reformes qui ont permis à Porto-Novo de sortir de son état chaotique. Grâce à ce programme, des voies sont bitumées, pavées, lesquelles sont assainies par la société générale de gestion des déchets. A cela s’ajoute le projet Grand Nokoué qui est un projet phare pour soulager les communes. A la fin de son mandat, Porto-Novo sera une destination touristique en faisant de la berge lagunaire de Porto-Novo un véritable site touristique. Il a souligné les problèmes liés au foncier dans les communes, en particulier sa commune, et rassure des dispositions qui sont en train d’être prises pour éradiquer ce phénomène. Pour finir, il remercie les autorités locales et les commissaires pour le travail qui est en train d’être fait et invite à maintenir le cap pour une capitale plus digne.

La rédaction

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