Extraction de graviers en violation des normes dans le Couffo : 3 morts et 2 blessés graves à Dogbo
• La légèreté du préfet et du maire en cause
• Les réprimandes du ministère des Mines attendues
Dans l’après-midi du vendredi 20 novembre 2020, un drame devenu habituel a encore frappé le village de Gnivoukponou, commune de Dogbo dans le département du Couffo. Dans l’après-midi du vendredi, aux environs de 13heures, trois personnes ont trouvé la mort suite à un effondrement d’un morceau de terre jonché de graviers.
Au nombre de cinq (5) au total à être recouverts par ce morceau de terre jonché de graviers, on dénombre deux (2) blessés graves admis à l’hôpital dans un état critique. Les cinq (5) victimes ont été fauchées alors qu’elles travaillaient sur ce site d’extraction de graviers situé à Dévé Adidevo dans la commune de Dogbo. Ce dimanche, un corps sans vie a été extrait des décombres. Selon certaines sources avisées dans la localité, ce drame qui a frappé le village de Gnivoukponou vendredi dernier n’est pas un cas isolé. « Il n’y a pas de mois où l’on n’enregistre pas de morts sur ce site d’extraction de graviers à Gnivoukponou », a laissé entendre un des riverains interrogés suite au drame. Une exploration visuelle du site par notre équipe de reportage démontre (cf. images) que le site d’extraction de graviers de Gnivoukponou est un véritable mouroir. Sous l’effet des coups de pelle à la recherche des graviers, les travailleurs qui viennent chercher leur pitance du jour créent assez de méandres. Avec un relief dégradé et déséquilibré par des fossés, les risques d’effondrement des morceaux de terre jonchés de cailloux sont grands. Et c’est ainsi qu’en pleine extraction, les travailleurs qui continuent de travailler de façon artisanale sont engloutis par les effondrements. Et pourtant, on pouvait éviter ces pertes en vies humaines sur ce site d’extraction de graviers. En effet, par une correspondance qui date du mois d’août 2020, le ministère des Mines a proscrit l’usage des procédés artisanaux pour l’extraction du gravier sur les carrières. La même correspondance du ministère des Mines responsabilise les autorités départementales à l’effet de prendre des dispositions pour éviter cette forme d’extraction de gravier qui expose les travailleurs à d’énormes risques. Mais en dépit de ces instructions du ministre des Mines, trois mois après cette correspondance, les autorités départementales et communales du Couffo marchent à pas de tortue. Représentant du pouvoir exécutif dans le département du Couffo, le préfet Christophe Mègbédji qui devrait faire respecter les termes de la correspondance du ministère des Mines semble être aux abonnés absents. Les maires du Couffo et en l’occurrence celui de la commune de Dogbo qui sont sous la tutelle du préfet Christophe Mègbédji devraient être instruits depuis 3 mois à l’effet de faire respecter les normes imposées sur les sites d’extraction de graviers. Mais avec le drame survenu le vendredi 20 novembre dernier, visiblement toutes ces autorités départementales et communales n’ont pas joué leur rôle. Loin des colorations politiques des travailleurs qui viennent chercher leur pitance du jour sur ce site d’extraction de graviers, le ton devrait être à la protection des vies. Le préfet du Couffo et le maire de Dogbo qui semblent fermer exprès les yeux sur ce qui se passe sur le site de Gnivoukponou devraient n’avoir que pour devoir, la protection des vies humaines.
Le directeur départemental des Mines dans le Couffo est aussi sur le banc des accusés. Trois vies ont été une fois encore arrachées créant une consternation dans la localité. Les deux blessés graves admis aux soins à l’hôpital sont dans un état critique. Après ce drame, le gouvernement à travers le ministère des Mines devra enclencher une procédure de rappel à l’ordre de ces autorités administratives qui tardent à faire respecter les normes imposées sur les sites d’extraction de graviers dans le Couffo.