Affaire » 39 hectares » à Abomey-Calavi : L’UP bat le record des »filous de parcelles’’ en prison
C’est l’affaire de ce mois de décembre 2020. Le hold-up domanial orchestré depuis des années par certaines autorités politico-administratives donne depuis le 7 décembre dernier de l’insomnie à la mairie d’Abomey-Calavi. Dans cette affaire où plusieurs élus communaux ont été jetés en prison, les statistiques montrent que ce sont les élus du parti Union Progressiste (UP) qui sont le plus frappés.
Depuis quelques semaines, le Tribunal de première instance d’Abomey-Calavi a instruit une affaire qui s’apparente à un braquage domanial. Il s’agit d’une affaire liée à un domaine de 39 hectares appartenant à un particulier qui a été morcelé et vendu par les autorités politico-administratives de la mairie d’Abomey-Calavi. Alors que les auteurs impliqués pensaient se sortir d’affaire, la justice a eu la main lourde dans la gestion de ce dossier de mafia foncière. En effet, l’ancien maire de la commune d’Abomey-Calavi, Georges Bada, n’est plus libre de ses mouvements. Il a été déposé en prison dans la soirée de ce lundi 7 décembre 2020 à la suite d’un défèrement spécial qui, contrairement à la procédure ordinaire où le procureur reçoit les prévenus dans son bureau, s’est déroulé dans une des salles d’audience du TPI d’Abomey-Calavi. En dehors de l’ex-maire qui est actuellement conseiller UP d’Abomey-Calavi, dix (10) autres personnes ont été également placées sous mandat de dépôt. Parmi elles, figurent l’ex-chef services des affaires domaniale et actuel chef d’arrondissement de Hêvié Patrice Hounyèva, le CA central Bernard Hounsou, le CA d’Akassato, le Secrétaire général de la mairie d’Abomey Calavi, Sébastien Kinssiklounon, le directeur de l’aménagement et de l’urbanisme de la ville d’Abomey Calavi ( Dau), Gélase Hounguè, etc. Dans cette rocambolesque affaire de braquage domanial, l’ex-maire de la commune d’Abomey Calavi, Georges Bada et toute la bande de cadres et élus politiques sont accusés d’avoir morcelé et vendu dans une opacité totale, le domaine de 39 hectares, propriété d’un tiers. Selon nos sources, la plaignante (une dame) s’est vu attribuer finalement 4 parcelles logées et recasées dans un bas-fond. Nos sources font savoir que les mis en cause se seraient partagés plus du milliard de francs CFA après les ventes illicites du domaine morcelé. Spoliée et dépossédée de ses 39 hectares, la plaignante a donc recouru à la justice pour rentrer dans ses droits. Déposés en prison le 7 décembre 2020, l’ex-maire Georges Bada et les 10 autres personnes passeront plus d’un mois en détention. L’audience, font savoir nos sources, est prévue pour le 15 janvier 2021. Alors que onze personnes, dont l’ex-maire Georges Bada, ont été placées sous mandat de dépôt, six (6) autres élus communaux, dont trois (3) Chefs d’arrondissement, sont poursuivis sans mandat de dépôt. Cette dernière catégorie d’élus est poursuivie par le parquet pour des faits d’abus de fonction, et d’associations de malfaiteurs. Il s’agit des conseillers communaux Tapé Thomas, Koï Emmanuel et Toffon Noël. À ceux-ci, s’ajoutent les chefs d’arrondissement de Godomey Kpobly Léon, de Kpanroun Étienne Kposssou et de Zinvié Christophe Ayissi. Ces six élus communaux comparaîtront eux aussi le 15 janvier 2021.
L’UP, un parti couvert de honte
Le scandale des « 39 hectares » a des implications politiques. Au sein de la mouvance, ce dossier de hold-up domanial est comme une patate chaude. Les prévenus jetés en prison sont tous des élus de la mouvance présidentielle. Une classification permet de savoir que les élus communaux incarcérés depuis le 7 décembre 2020 sont tous du parti Union Progressiste (UP). Il s’agit de Honfo Julien, arrondissement de Godomey ; Patrice Hounyèva, arrondissement de Hêvié ; Georges Bada, arrondissement central de Calavi ; Hounguè Apollinaire, arrondissement Akassato ; de Hounsou Bernard, arrondissement Calavi centre, etc. Ces Chefs d’arrondissements, ex-maire, ex-adjoint au maire et conseillers communaux incarcérés sont tous des élus UP. Il en ressort que le parti dirigé par le président Bruno Amoussou bat le triste record des « élus élus filous de parcelle » dans la commune d’Abomey-Calavi. Un indicateur qui ternit l’image de ce parti qui se targue d’être le plus grand parti du Bénin en raison du nombre d’élus au parlement et au sein des conseils communaux.