Condamné dans l’affaire « Tricherie au concours des magistrats »: Timothée Yabit limogé pour l’honneur de la Rupture

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Après l’annulation du concours par le Chef de l’État pour garantir l’équité et l’égalité des chances, les personnes impliquées dans cette affaire de tricherie ont comparu devant le juge ce mardi 22 décembre 2020. Le procès s’est déroulé au tribunal de première instance de première classe de Cotonou. Après les auditions, les plaidoiries de la défense et les réquisitions du ministère public, le juge a prononcé une série de sanctions. Les deux candidates tricheuses, Clarisse Assogba et Maissarath Koukoui sont condamnées à 36 mois de prison, dont 12 fermes ; le Dac du ministre de la Justice, Timothée Yabit a écopé de 6 mois de prison avec sursis ; l’avocat Pacôme Koundé, qui est l’époux de l’une des candidates a été relaxé au bénéfice du doute ; les 4 personnes poursuivies ont été condamnées à payer solidairement la somme de 38.710.160 FCFA, représentant une partie des fonds engagés pour l’organisation du concours de recrutement des auditeurs de justice. Pour rappel, le concours de recrutement des auditeurs de justice a été organisé le samedi 12 décembre 2020. Dans l’après-midi au Lycée Coulibaly, des cas de fraude et de tricherie ont été signalés lors de la composition de l’épreuve de procédure pénale. Dans un communiqué de presse en date du 15 décembre, le procureur de la République, Mario Mètonou, avait indiqué que deux candidates avaient été arrêtées pour des faits de tricherie. « L’une a été vue en train de manipuler un téléphone portable par lequel elle correspondait avec une personne extérieure, l’autre avec des documents écrits en forme de brouillons qui n’étaient pas ceux fournis par le centre d’examen », avait renseigné le procureur Mario Mètonou.

 

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Timothée Yabit, le Dac vomi par la rupture

Il dirait sans doute que le ciel est tombé sur sa tête. Eh bien non ! Ce sont ses actes qui violent la vertu qui l’ont rattrapé. Au lendemain de sa condamnation dans cette affaire de tricherie, Timothée Yabit a été relevé de ses fonctions de directeur adjoint de cabinet du ministère de la Justice. Son limogeage est intervenu en marge du conseil des ministres tenu ce mercredi. Le désormais ex- Dac du ministère de la Justice, Timothée Yabit, était poursuivi pour fraude et complicité de fraude dans cette affaire de « Tricherie au concours des magistrats ». Au regard des faits et de sa condamnation par la justice, Timothée Yabit n’avait plus de chance de conserver son poste de Dac. Plusieurs raisons ont sans doute conduit à son limogeage. Quand on sait combien le Président de la République Patrice Talon accorde du prix à la vertu, il serait incompréhensible que Timothée Yabit condamné pour fraude et complicité de tricherie soit maintenu au poste de Dac au ministère de la Justice. Le poste de Dac d’un ministère comme celui de la justice est stratégique. Temple du droit dans l’appareil gouvernemental, le ministère de la Justice ne peut être délaissé aux personnes de moralité douteuse et de surcroît condamnées par la justice. Acteur stratégique dans la chaîne administrative du ministère de la Justice, Timothée Yabit a perdu toute crédibilité suite à cette condamnation pour complicité de tricherie. Quelle serait sa légitimité à exercer ses fonctions de Dac dans un contexte où il sera au contact de magistrats, de greffiers et autres acteurs de la justice ? Aussi, le désormais ex-Dac du ministère de la Justice a commis cet impair dans un contexte délicat. Le président Patrice Talon qui vient de finir une tournée nationale dans 60 communes a chanté la vertu comme mode de gouvernance. Ne pas décharger Timothée Yabit de ses fonctions de Dac, serait une option contraire à l’honneur et à la probité vendus par le chef de l’État à travers le pays. Le maintien du poste de Timothée Yabit aurait été un autre argument d’attaque pour l’opposition. En limogeant expressément Timothée Yabit de son poste de directeur adjoint de cabinet du ministère de la Justice, le gouvernement donne encore la preuve qu’il n’a ni ami ni partisan quand il s’agit des affaires publiques.

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