Transfert du dossier « 39 hectares » à la Criet : le résumé des débats de la 3e audience
À la 3e audience du procès de « 39 hectares » dans lequel sont impliqués l’ancien maire Georges Bada et ses co-accusés, le président de séance a, d’entrée procédé à l’identification de deux nouveaux accusés tout en leur notifiant les raisons pour lesquelles ils sont poursuivis.
Le juge a rabattu le délibéré et ordonné l’ouveture des débats. Après la proposition du ministère du public de transférer le dossier à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), les avocats des accusés ont opposé un refus catégorique. Ils disent ne pas avoir possession des PV d’enquêtes bien qu’ils aient fait la demande comme le prescrit la loi.
Invité à la barre, l’ancien maire Georges Bada a donné sa lecture des faits qui lui sont reprochés.
Georges Bada se dédouane
D’entrée, il a fait la genèse de l’affaire depuis la première mandature jusqu’à la sienne. Pour lui, la décision d’attribuer à la prétendue victime les 39 hectares fait suite à une décision de justice. Mieux, poursuit Georges Bada, le conseil communal a ordonné que cette décision soit appliquée. « Je n’ai fait qu’appliquer la décision du conseil communal, affirme l’ancien maire d’une voix très fatiguée. Le juge d’instruction m’avait demandé à l’époque d’appliquer la décision de justice ». Mais en voulant l’appliquer, il dit n’avoir reçu ni l’avis du conseil communal, ni de la commission permanente et de la commission ad’hoc.
À la question de savoir s’il a reçu des parcelles, il affirme : « je n’ai reçu aucune parcelle contrairement à ce qui se dit çà et là’’, poursuit l’ancien maire. Dans le même temps, un intermédiaire était venu lui remettre les documents de 5 parcelles, mais se defend-il, je n’ai pas accepté.
Le CA Bernard Hounsou donne des précisions
À la suite de l’ancien maire Georges Bada, le chef d’arrondissement central d’Abomey-Calavi, Bernard Hounsou, a fait de nombreuses révélations, une fois à la barre.
Il a affirmé qu’il connait effectivement la prétendue propriétaire des 39 hectares. Tout comme Georges Bada, il dit n’avoir reçu aucune parcelle. Par contre, il dit avoir énormément aidé la dame, car dit-il, ils proviennent du même village. Il va plus loin en citant avec précision les noms des différentes personnes ayant reçu de parcelles. Au nombre de celles-ci figure l’ancien premier adjoint au maire Victor ADIMI.
Le préfet Codjia remet en cause les déclarations de Bada et de Hounsou
Au cours de leur audition, ils ont déclaré sans cesse que la tutelle (le préfet Jean Claude Codjia, ndlr) était informée du dossier. Mais un document du ministère public remet en cause cette déclaration.
Décision prise avant la clôture de l’audience
Le tribunal d’Abomey-Calavi a rejeté les demandes de liberté provisoire de Bada et consorts. Il s’est ensuite déclaré incompétent dans l’affaire des 39 hectares. Le dossier Bada a donc été renvoyé à la CRIET comme l’a souhaité le ministère public au début du procès.
Georges Bada et ses co-accusés seront transférés à la prison civile de Missérété les jours à venir en attente de leur comparution devant cette juridiction spéciale.