Multitude de candidatures et ‘‘yoyo politique’’ chez Les Démocrates: Yayi a creusé la tombe de son parti

Du 1er au 4 février dernier, la Commission électorale nationale autonome (Cena) a enregistré les dossiers de candidatures pour l’élection présidentielle du 11 avril 2021. Au soir du dernier jour, le décompte affiche une vingtaine de candidatures. Sont-elles toutes conformes aux prescriptions légales ? Non, fera savoir le Président de la Cena, Emmanuel Tiando. Mais au-delà du folklore et de la comédie qui ont pu entourer certaines candidatures, c’est le spectacle désolant affiché par le parti d’opposition Les Démocrates qui intéresse bon nombre d’analystes.

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Attendu avec un seul duo, le parti Les Démocrates n’a pu contenir les ambitions trop grandes de ses membres. Les Démocrates n’ont pu s’entendre autour d’un duo. Et à l’arrivée, il y a eu une multitude de candidatures déclarées à la Cena. Au sein du parti les Démocrates, l’on a pu noter des duos Kohoué-Agossa ; Madougou-Djivo ; Bio Sawé-Mohamed Paul Tossou ; Moïse Kerékou (colistier de Joël Aïvo). Il s’agit là de sept (7) candidats Démocrates présents dans différents duos. Boni Yayi est le président d’honneur du parti Les Démocrates. Boni Yayi est un ancien Président de la République (2006-2016). Pendant ses 10 années au pouvoir, Boni Yayi a nommé plus d’une centaine de ministres, d’ambassadeurs, de directeurs généraux de sociétés et offices d’État, etc. Président d’honneur du parti Les Démocrates, Boni Yayi était le personnage indiqué pour obtenir facilement les parrainages au duo de candidats du parti. Mais visiblement il n’a pu jouer la carte de son réseau d’influence pour négocier et obtenir les parrainages pour le duo de candidats désigné par son parti. En parallèle à cet échec cuisant, les informations concordantes annoncent que seul le duo Kohoué-Agossa a pu obtenir le parrainage. Ces deux candidats ne sont pas étrangers à l’ex-président Boni Yayi. Corentin Kohoué a été nommé préfet des départements du Mono-Couffo par Boni Yayi. Irénée Agossa, lui a été nommé Directeur général de la Sonacop par Boni Yayi. Ainsi, a priori, l’ex-président Boni Yayi devrait avoir une influence sur ce duo de candidats. Mais ici encore, l’ex-président n’a pu maîtriser ses deux anciens collaborateurs qu’il s’empresse d’ailleurs d’accuser d’être au service du pouvoir. Dans le jeu politique, le discours trop rigide de Boni Yayi n’a pas trop facilité la tâche au parti Les Démocrates. Le parti paye peut-être le prix de la mauvaise influence qu’a Boni Yayi. Aussi, le parti Les Démocrates a été surpris par le temps. L’hypothèse d’un boycott des élections entretenue par certains leaders dont Boni Yayi a plongé le parti Les Démocrates dans une zone d’incertitude. Décidé à aller au scrutin dans les tous derniers instants, le processus de désignation du duo a souffert. Les envies n’ont pu être contenues, les clivages ont été trop forts, la déchirure interne a débridé les liens entre les membres et l’éclosion des candidatures distinctes de celle officielle a été constatée.

Les suspensions prononcées en cascade contre les duos de candidats Démocrates (non officiels), annoncent des lendemains difficiles pour le parti. De toutes les façons, le parti Les Démocrates est victime d’une impréparation et de la mauvaise influence de son président d’honneur. Le parti sortira plus que jamais fragilisé de ce processus électoral. D’ailleurs, le président du parti Les Démocrates, Éric Houndeté serait aussi visé par une procédure disciplinaire selon une certaines rumeur. C’est dire que la crise s’enlise et nul ne peut prédire le sort du parti  »Les Démocrates » annoncé pour être le plus grand parti de l’opposition.