Après le rejet de son dossier par la Céna : Moïse Kérékou se désole et situe les responsabilités

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Après Joël Aïvo, Modeste Kérékou a réagi au sujet de la publication de la liste provisoire des candidatures retenues pour le compte de la présidentielle du 11 avril prochain. Le recalé à la présidentielle a fait un état des lieux et a ensuite donné son avis sur les réformes en cours.

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Ci-dessous, l’intégralité du post de Moïse T. KEREKOU

Suite à la délibération de la CENA retenant provisoirement, heureusement d’ailleurs, seulement 3 duos, aux prochaines elections présidentielles :

Ce qui se passe aujourd’hui au niveau de notre Etat est triste, regrettable et me rappelle cette vieille fable Soufie de l’aigle et de la vieille dame : un aigle épuisé tombe aux pieds d’une vieille femme qui n’a jamais vu que des pigeons, au point que les pigeons sont les seuls oiseaux qui lui soient familiers. Pleine de pitié, elle recueille l’Aigle et lui dit : . Elle lui ampute alors une partie du bec, lui tailles les serres et lui arrondir les ailes, avant de le laisser prendre un envol bringuebalant : Va, maintenant, tu as vraiment l’air d’un oiseau >.

Morale de la fable : on ne gère pas un État à sa guise sans tenir compte de son essence même ou de sa nature. Un aigle n’est pas un pigeon, un Etat n’est pas un machin.

Le véritable problème de l’Elite politique dirigeante actuelle réside dans l’appropriation et la conception de la notion même de l’Etat. Selon la conception actuelle, on ne sait s’il faut en rire ou en pleurer.

Au demeurant, qu’est devenu notre Etat aujourd’hui ? Un machin qu’on peut manipuler à sa guise, un instrument d’asservissement du peuple, des lois personnelles qui visent à comprimer les acquis de l’historique Conférence nationale des forces vives de même que la grandeur de l’Etat en des formes forgées par la raison humaine, ce qui équivaut à rabaisser, à déprécier systématiquement la grandeur de l’Etat. Non, chers compatriotes, l’Etat est plus que ce qu’on voit aujourd’hui et ce qu’on a entendu hier. Il n’est pas ce dont on assiste, impuissant, aujourd’hui. L’Etat est la forme la plus élevée de toute organisation humaine. Et la forme qu’on donne à l’Etat nous renseigne sur la nature même de l’élite en charge de la façonner normalement en une forme plus belle, plus noble laquelle devrait tendre normalement vers la perfection. C’est ce que font les occidentaux chaque jour et dont nous tombons tous en admiration.

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A ceux qui nous dirigent aujourd’hui, vous jouez avec l’Etat, un jeu hélas dangereux dont vous ne mesurez pas encore les conséquences dans le temps présent et sur les générations à venir. Quiconque observe en toute objectivité la lutte acharnée qui s’est déroulée en fin du mandat passé de Yayi Boni ne peut évidemment pas s’empêcher de sourire aujourd’hui lorsqu’il est obligé de constater une fois de plus à quel point les défenseurs ardents de la democratie et de l’Etat de droit ainsi que les zélateurs hostiles au régime passé tentent vainement maintenant, avec un zèle encore plus grand et redoublé, de justifier ce qu’ils ont eux-mêmes tant décrié. On est obligé d’admettre quand même qu’un tel revirement ubuesque qui frise le ridicule et le mépris de tout un peuple qui ne demande qu’à vivre en paix, est néanmoins digne de respect. S’exposer au danger du ridicule – un danger qui, justement dans ce cas, se conçoit aisément puisqu’il s’agit de conserver le pouvoir d’Etat coûte que coûte – demande tout de même un certain courage. Il faut être d’une nature spéciale pour défendre soudain avec zèle et sans transition ce que l’on s’est jusqu’alors obstinément évertuer à combattre.

Mais à vrai dire, nous sommes tous responsables à divers niveaux par nos choix inconsequents et irréfléchis, nos discours haineux et va-t-en guerre, notre silence face au mal, notre complaisance, notre paresse d’esprit… C’est une co-responsabilité et il est temps de se ressaisir. C’est pour notre bien, c’est pour notre honneur !

Combien sont encore parmi les responsables politiques, capables de concevoir la vraie notion d’Etat ? Au terme d’une analyse et d’un tri rigoureux au vue du spectacle désolant auquel nous assistons aujourdhui, il nous faut, pour employer une image, nous munir littéralement d’une lanterne en plein jour afin de découvrir ceux qui restent encore, tant ils sont peu nombreux.

L’échafaudage des nouvelles conceptions politiques 《révélées》 toutes faites menace de s’effrondrer sur le peuple entier. L’impasse dans laquelle nous nous trouvons appelle à de nouvelles assises. A la place de la convocation du corps électoral, il faut convoquer les corps constitués, l’intelligentsia et l’élite pour enfin discuter franchement de l’avenir de ce beau pays qui nous appartient à tous ! J’en appelle à la responsabilité de tous.

Enfin, comme tout est expérience vécue, cela passera aussi un jour ! Que cela nous apprenne dorénavant à choisir nos dirigeants avec beaucoup plus d’objectivité et de sérieux.

Que la Paix et la Bénédiction de Dieu règnent sur le Bénin ! Amen

Moïse Tchando KEREKOU
Le Fédérateur

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