Jaunissement des yeux: Dr Ahouayito dévoile les causes de l’ictère

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Le dossier Santé de cette semaine est consacré à la maladie du jaunissement des yeux encore appelé Ictère. Dr Urbain Ahouayito, médecin généraliste en parle et dévoile notamment les causes chez le nouveau-né, les complications et le traitement.

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ICTERE OU JAUNISSEMENT DES YEUX

Docteur Dodji Urbain AHOUAYITO, MD.

  • Diplôme d’Université en ‘’Méthodes et Pratiques en Epidémiologie’’ (ISPED/ Université de Bordeaux)
  • Droit et Bioéthique (IRSP- CAQ/ Ouidah Bénin & Chaire UNESCO)

L’ictère est l’un des signes rencontrés lors d’un mauvais fonctionnement du foie. C’est une coloration jaune de la peau, des conjonctives (blanc de l’œil) et d’autres tissus, due à l’augmentation des concentrations de bilirubine dans le sang. Il se voit généralement à l’œil nu avec la lumière du jour. Il peut apparaitre chez le nouveau-né, l’enfant ou chez l’adulte.

  1.  chez le nouveau-né :
  1. 1 Reconnaissance de l’ictère chez le nouveau-né

Pour reconnaitre l’ictère chez le nouveau-né, il faut totalement le déshabiller et l’observer à la lumière du jour. La peau et le blanc des yeux prennent une teinte jaunâtre. Il peut arriver que  la plante de pied soit aussi jaunâtre, ceci témoigne de l’intensité de l’ictère.

  1. 2 Les causes de l’ictère chez le nouveau-né

S’il est aisé de reconnaître la couleur jaune sur la peau et conclure qu’il y a un ictère, il n’est pas aussi facile de dire ce qui l’a provoqué.

Les causes sont donc multiples, regroupées entre les maladies dues à des troubles du métabolisme de la bilirubine et celles provoquant une cholestase (gêne à l’écoulement de la bile). La plus connue d’entre elles est l’hépatite.

a- Ictère normal chez le nouveau-né :

Chez le nouveau-né, plus de 50 % des nouveau-nés à terme et plus de 90 % des prématurés présentent un ictère en période néonatale. Le plus souvent « physiologique », c’est-à-dire normal ; il peut cependant être en rapport avec une maladie.

Comment ça se passe chez le nouveau-né ?

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À la naissance, un prélèvement de sang est fait au talon du bébé pour connaître le taux de bilirubine. Absent à la naissance, l’ictère physiologique ou normal apparaît habituellement après un intervalle de 24-36 heures avec un pic maximal aux 3e – 4e  jours suivi d’une diminution rapide et d’une disparition vers le 10e jour ; les urines se colorent légèrement. Il est dû à la destruction d’un surplus de globules rouges. Ces globules morts libèrent une substance contenue en leur sein appelé ‘’hémoglobine’’ qui entraîne la fabrication d’un pigment jaune appelé bilirubine. Celui-ci devrait être éliminé par le foie, mais chez certains nouveau-nés, le foie n’est pas capable de le faire tout de suite. Cependant, tout ictère doit amener à rechercher une cause et non pas à se limiter au diagnostic d’ictère physiologique et au traitement par photothérapie.

b- Ictère de l’allaitement

c- Ictère du lait maternel

d- Les causes possibles d’un ictère à taux de bilirubine très élevé

Le seuil critique de bilirubine totale est classiquement chiffré à 200 mg/L (ou 340 mmol/L).

Les causes peuvent être :

  • liées à une production anormalement élevée de bilirubine consécutive à la destruction des globules rouges : c’est l’hémolyse. Elle peut être due à une incompatibilité entre le sang de la mère et celui du bébé (dans le système ABO ou rhésus), un déficit en G6PG…
  • Un déficit partiel de l’activité de la bilirubine glucuronyl-transférase qui joue un rôle dans la transformation de la bilirubine : c’est la maladie de Gilbert
  • les infections néonatales : toute infection néonatale peut donner de l’ictère chez le nouveau-né.
  1. 3 Les complications

L’ictère nucléaire est une complication grave, mais rare en raison des efforts de dépistage et du traitement précoce. Il est associé à un taux très élevé de bilirubine, qui se dépose dans le cerveau, ce qui entraîne des lésions cérébrales. Le risque d’ictère nucléaire est plus élevé chez les nouveau-nés prématurés, gravement malades ou recevant certains médicaments. Non traité, il peut aboutir à une absence de réaction ou une léthargie, une perte du tonus musculaire, des pleurs, des problèmes d’alimentation et des crises convulsives. Les lésions cérébrales peuvent entraîner une infirmité motrice.

  • 4 Traitement
  • Ictère physiologique: en général, aucun traitement n’est nécessaire.
  • Ictère de l’allaitement : il peut être réduit en augmentant la fréquence de l’allaitement jusqu’à 8 à 12 tétées par jour au moins. Il peut être utile de complémenter les mises au sein avec du lait artificiel.
  • L’ictère au lait maternel : dans certains cas, il peut être conseillé à la mère d’arrêter d’allaiter son enfant pendant 1 ou 2 jours et de reprendre l’allaitement lorsque le taux de bilirubine décroît. Mais dans la plupart des cas, les avantages de l’allaitement sont plus importants que le risque de développer un ictère nucléaire.
  • Le traitement de l’ictère associé à un taux élevé de bilirubine fait appel à la photothérapie
  • 2- Chez l’enfant et chez l’adulte

Les facteurs de risque de l’ictère chez l’adulte

Les facteurs de risque pour l’ictère sont liés à ceux des maladies qui peuvent provoquer un ictère.

  • Pour les maladies en rapport avec un trouble du métabolisme de la bilirubine, ce sont surtout les maladies qui détruisent les globules rouges en trop grande quantité (hyperhémolyse) :
  • hypersplénisme : mauvais fonctionnement de la rate qui détruit les globules rouges en les filtrant excessivement ;
  • transfusions : incompatibilité entre les globules rouges de deux sangs différents qui s’autodétruisent par contact ;
  • anomalies des globules rouges : les globules rouges anormaux se détruisent plus facilement, facilitant la survenue d’un ictère plus ou moins important selon le type d’anomalie (drépanocytose, certaines thalassémies…).
  • Pour les maladies provoquant une cholestase, les principaux facteurs de risque sont ceux qui sont en rapport avec les infections virales :
  • pour l’hépatite A, le risque est lié à l’eau, surtout dans les pays en voie de développement ; il existe un vaccin ;
  • pour l’hépatite B, la transmission est rarement sexuelle et peut être liée au contact avec le sang ; il existe un vaccin ;
  • pour l’hépatite C, la transmission se fait par le sang (transfusions) ; il n’y a pas encore de vaccin ;
  • Certains médicaments : ce sont les phénothiazines (certains neuroleptiques utilisés en psychiatrie) et certains contraceptifs oraux ;
  • la consommation excessive et prolongée d’alcool ;
  • l’alimentation trop riche en graisses (lithiase de la voie biliaire).

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