Rencontre Talon- Mouvance présidentielle samedi dernier: le rêve des ministrables brisé

• Talon dit niet à un remaniement de remerciement

• Des prétendants ont frôlé la mort avec des crises d’AVC

• Sacca Lafia et Alassane Seidou retournent au parlement

C’est une sauce très salée que le Président de la République réélu, Patrice Talon, vient de servir aux soutiens du régime de la rupture qui avaient leurs yeux rivés sur le remaniement ministériel afin d’y poser leurs valises. Ceux d’entre ces soutiens qui n’ont pas intégré dans leurs analyses la forte aversion qu’a Patrice Talon pour les promotions de remerciement qui induisent des contre-performances auront du mal à digérer cette sauce.

C’est foutu pour les ministrables, pouvons-nous dire suite à la rencontre d’échanges qu’il y a eu entre le Président Patrice Talon et les leaders de la mouvance présidentielle le samedi 24 avril 2021. L’affaire est gâtée et le rêve d’être nommé ministre est brisé pour beaucoup de prétendants. En effet, le Chef de l’État, Patrice Talon qui rencontrait ce week-end les membres du bureau politique du parti Bloc républicain (BR) et ceux du parti Union progressiste (UP) a fait savoir qu’il ne ferait plus de remaniement ministériel, du moins pas dans une large mesure. S’il est vrai que le bruit courrait que Patrice Talon allait remanier son équipe gouvernementale à plus de 98%, la rencontre d’échanges de ce week-end a changé les données. Selon les sources qui rapportent les propos du Président réélu, l’option d’un remaniement ministériel serait une grosse erreur. « Ceux qui sont là ont appris à gérer déjà, les remplacer pour continuer avec de nouvelles personnes qui vont maintenant apprendre, ça ne facilitera pas la tâche pour l’atteinte des objectifs », aurait déclaré le président de la République, Patrice Talon. Le Chef de l’État a saisi l’occasion de cette rencontre pour annoncer que seuls les représentants de certaines formations politiques en dehors du BR et de l’UP feront leur entrée au gouvernement. Il s’agit du PRD de maître Adrien Houngbédji, du parti UDBN de Claudine Prudencio et de Moele-Bénin de Jacques Ayadji. Cette séance a été une occasion de franc-parler. Patrice Talon a voulu lever toute équivoque avec ses deux partis alliés traditionnels, car il sait qu’en leur sein des ambitions sont nourries.

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Dans la salle des échanges, on pouvait entendre les mouches voler. Un silence plat s’est emparé des lieux. La déception se lisait sur certains visages. Le marché des nominations a été clos en un laps de temps, car Patrice Talon s’oppose à l’idée de faire un remaniement ministériel de récompense aux mérites des résultats obtenus lors de l’élection présidentielle du 11 avril 2021. La victoire par K.O n’est pas une raison pour sacrifier les bons résultats avec des nominations politiques, telle est la philosophie du président Patrice Talon.

Des malaises après la déclaration du président Talon

Ces derniers jours, ils étaient nombreux, ces soutiens du régime de la rupture à caresser le rêve d’être nommé ministre dans le prochain gouvernement. Mais leur rêve ne fécondera jamais la réalité. Le président Patrice Talon a dit niet à un remaniement ministériel de récompense. Aussitôt informées de cette déclaration, nos sources renseignent que deux personnalités, dont un député, ont eu des malaises profonds. L’un des ministrables, déjà hypertendu, précisent nos sources, a fait une crise et a été admis d’urgence dans une clinique de Cotonou pour des soins. Il y a passé toute la nuit et n’a regagné son domicile que dans la soirée d’hier dimanche 25 avril 2021. Quant au député, informent nos sources, sa crise est survenue dans son salon. Son médecin traitant a été joint et s’est porté à son chevet pour des soins. Fort heureusement, assurent nos sources, le pire a été évité et le parlementaire a repris conscience. Il s’agit de malaises d’inconfort qui démontrent que plusieurs acteurs s’attendaient à un remaniement ministériel.

2 retours au parlement

Dans la configuration actuelle, deux ministres de l’actuel gouvernement sont assurés de faire leurs valises. Il s’agit du ministre de l’Intérieur Sacca Lafia et son collègue de la Décentralisation Alassane Seidou. En effet, l’actuel ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Sacca Lafia n’a rien qui puisse le retenir au gouvernement. Titulaire de la liste UP, on se rappelle, il avait démissionné pour laisser sa suppléante Mariam Chabi Talata siéger au parlement. Élue Vice-présidente de la République, Mariam Chabi Talata fera ses adieux au parlement avec comme conséquence une perte de siège. La nouvelle constitution en vigueur prévoit que le titulaire appelé à d’autres fonctions peut retrouver son siège en cas de cessation. Si le ministre Sacca Lafia ne retourne pas au parlement, le siège restera vide. Le parlement est réduit actuellement à 82 députés en raison du décès d’un député. Il s’agit du suppléant du ministre de la Décentralisation, Alassane Seidou. Lui aussi pourrait retourner au parlement selon certaines indiscrétions après la réunion du samedi dernier avec le chef de l’État. À moins que le chef de l’État en décide autrement pour maintenir l’effectif des députés à 81. Mais selon toute vraisemblance, l’option de réduire à 81 le nombre de députés au lieu de 83 est moins plausible. Les deux ministres Sacca Lafia et Alassane Seidou retourneront donc très probablement à l’Assemblée Nationale. À suivre…

R.H.