Affaire « ANaTT Gate»: 12 personnes arrêtées, de nouvelles convocations, des agents en cavale
(Des auditions à la Bef ce matin, identité des personnes mises aux arrêts)
Elle cristallise le débat public depuis la semaine dernière. L’affaire relative à la malversation financière à l’Agence Nationale des transports terrestres (ANatt) est loin de livrer ses derniers secrets. Alors que l’enquête se poursuit pour élucider les dessous de cette gabegie financière qui s’est étalée sur la période 2016-2020 avec la dilapidation de 13,6 milliards FCFA, nos sources informent qu’au total douze (12) personnes sont déjà mises aux arrêts. Une dizaine de personnes au départ étaient placées en garde à vue. Selon nos sources, deux autres personnes ont été arrêtées le jeudi 8 juillet 2021. Les mêmes sources indiquent que certains agents de l’Agence nationale des transports terrestres recherchés ont pris la poudre d’escampette. En cavale pour ne pas répondre devant les juridictions, ces agents de l’Anatt sont activement traqués par les hommes en uniforme. Ce lundi 12 juillet 2021, nos sources renseignent que de nouvelles personnes sont convoquées pour être auditionnées à la Brigade économique et financière (Bef). Dans cette affaire de dilapidation de 13,6 milliards FCFA à l’Anatt, les personnes poursuivies risquent une peine de réclusion criminelle à perpétuité et une amende minimale de 100 millions francs CFA. Au-delà des agents opérationnels de la direction, les membres successifs des conseils d’administration sur la période 2016-2020 sont aussi dans le collimateur de la justice pour légèreté et/ou complicité. Certains agents du ministère de tutelle, le ministère des Infrastructures et des Transports sont aussi dans le viseur de la justice. Tablant sur un rapport d’audit (2016-2020), le conseil des ministres du 7 juillet 2021 a révélé que des pratiques peu orthodoxes dans la chaîne de gestion à l’Anatt ont généré un manque à gagner de 13,6 milliards FCFA. Directeur général de l’Anatt sur la période sous revue, Thomas Agbéva a été limogé et placé en garde à vue dans la foulée ainsi que d’autres cadres. Selon le rapport d’audit (2016-2020), les 13,6 milliards FCFA de manque à gagner concernent entre autres, des primes et indemnités fantaisistes, des décaissements relatifs à des marchés irrégulièrement passés, des cas de 2646 véhicules non dédouanés, mais frauduleusement immatriculés, des rançonnements, des dotations en boisson au profit de l’ensemble des agents ayant rang de directeur, etc. Depuis lors, le gouvernement affiche une volonté ferme de faire rendre gorge. Un délai de 7 jours a été donné par le gouvernement aux propriétaires des 2646 véhicules pour payer les frais de douanes, faute de quoi, ils seront exposés à la rigueur de la loi.
Rose .H