La journée mondiale de lutte contre les hépatites est célébrée le 28 juillet de chaque année pour mieux faire connaitre la maladie et sensibiliser les populations sur les causes, les manifestations et les traitements possibles. Cette année, le thème retenu par l’Organisation Mondiale de la Santé est « L’hépatite ne peut plus attendre ». Dans le cadre de cette célébration, la rédaction de votre journal s’est rapprochée du Docteur Kinkpé Elisée Sessi, médecin généraliste en service à l’hôpital de zone de Savalou.
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Le Potentiel : Qu’est-ce qu’une hépatite ?
Docteur Kinkpé Élisée : L’hépatite se définit comme étant une inflammation des cellules du foie. Cette atteinte peut être due à l’action des virus, des bactéries, des parasites ou des toxiques. Elle peut être aiguë avec une inflammation évoluant depuis moins de 6 mois et l’hépatite chronique avec une inflammation évoluant depuis plus de 6 mois.
Quels sont les différents types d’hépatites ?
On distingue les hépatites virales A, B, C, D et E. Dans l’ensemble de ces maladies, les hépatites virales B et C constituent un problème de santé publique. Selon l’Oms, 240 millions de personnes dans le monde sont atteintes d’hépatite B chronique et 71 millions de l’hépatite C chronique.
Quelles sont les formes graves de l’hépatite ?
Les hépatites B, C et B+D sont responsables de l’évolution vers la forme chronique avec des complications graves comme la cirrhose et le cancer, voire la mort.
Comment se propage l’hépatite virale ?
La propagation de l’hépatite virale B peut se faire par : transmission de la mère à l’enfant ; exposition à du sang ou des liquides organiques ; par contact avec des personnes infectées au sein de la famille (partage de brosses à dents, de rasoirs ou de couverts infestés par le virus) ; le partage d’aiguilles à des fins médicales ou pour l’injection des drogues.
La propagation de l’hépatite virale C, quant à elle, peut se faire par : transmission de la mère à l’enfant ; pratiques d’injection dangereuse lors des soins de santé ; le partage d’aiguilles à des fins médicales ou pour l’injection des drogues ; tatouage avec du matériel non stérilisé.
Quelles sont les facteurs ne présentant pas de risque de propagation du virus ?
L’hépatite virale ne se propage pas : en touchant ; en allaitant ; en embrassant ; en tenant la main, en toussant ou en éternuant.
Quelles sont les manifestations de la maladie ?
De nombreuses personnes ne présentent aucun symptôme pendant l’infection aiguë. Certaines développent une maladie aiguë avec des symptômes présents pendant plusieurs semaines (douleur abdominale, fatigue extrême, jaunissement des yeux et de la peau c’est-à-dire la jaunisse, nausée et vomissement). Quant à l’hépatite chronique, les symptômes sont souvent inexistants. Le malade est souvent vu dans certains cas au stade de complication avec des signes de gravité comme ascite et l’Omi.
Un traitement est-il disponible ?
Oui, un traitement médicamenteux existe et est disponible pour l’hépatite virale B et C associé à des mesures hygiéno-diététiques.
Quelle est l’issue du traitement ?
Le traitement de l’hépatite C peut être simple que la prise d’un comprimé par jour et permettre d’obtenir la guérison en 8 à 24 semaines ou plus. Le traitement de l’hépatite C conduit donc à la guérison.
Le traitement peut être aussi simple qu’un comprimé par jour pour l’hépatite virale B avec une suppression de façon permanente de la charge virale. Ce traitement est à prendre continuellement sur de longues années.
Existe-t-il un moyen de prévention ?
Contrairement à l’hépatite B et à l’hépatite A, il n’y a pas de vaccin pour prévenir l’infection par le virus de l’hépatite C (l’éviction des gestes à risques constitue donc le moyen principal pour la prévention de l’hépatite C). L’Oms reconnait que la meilleure stratégie pour prévenir la transmission de l’hépatite B de la mère à l’enfant est d’administrer la première dose de vaccin contre l’hépatite B le plus tôt possible après la naissance, de préférence dans les 24 heures.
Quels sont les conseils que vous aimeriez donner aux lecteurs ?
Les conseils que je peux donner pour une bonne prévention du virus de l’hépatite sont entre autres : faire le dépistage de l’hépatite virale B et C ainsi que pour toute sa famille ; se faire vacciner pour la prévention contre l’hépatite B si dépistage négatif ; s’adresser aux services de santé pendant la grossesse ; éviter les gestes à risque.
Quelles sont vos recommandations pour les personnes atteintes de l’hépatite ?
Je recommande de : se rapprocher du centre de santé le plus proche pour une consultation médicale ou spécialisée pour une prise en charge adaptée ; éviter l’utilisation de médicament nuisible pour le foie ainsi que les mixtures qui peuvent aggraver les lésions du foie ; amener l’entourage à faire le dépistage puis la vaccination si l’indication se pose par le professionnel de la santé.
Justelaine Akefouin (Stg)
