Querelles politiques infondées au Bénin : Yayi perd des plumes, la « résistance » en mode allégeance

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Au Bénin, les intrigues politiques entretenues par une certaine élite tendent de plus en plus à s’étioler sur l’autel d’une prise de conscience. Au plan individuel, la dualité mouvance- opposition n’aurait plus de sens aux yeux de certains  » combattants » les plus intrépides. En effet, c’est un secret de polichinelle qu’entre l’ex Président de la République Boni Yayi et son successeur Patrice Talon, ce n’est pas forcément la lune de miel. Malgré les mains tendues de l’actuel Chef d’État et ses garanties en terme de recherche de paix et de réconciliation, certains caciques durs à cuir de l’opposition dite d’ailleurs radicale font bloc. Ils entretiennent les clivages tout comme sur un champ de conflit ouvert où certains voudraient tirer les marées du feu. Mais les récents développement de l’actualité semblent isoler sur la scène de l’opposition radicale, l’ancien Président Boni Yayi, qui pouvait encore exploiter certaines relations à l’international ou prendre appui sur d’autres figures fortes à l’interne. Il y a moins d’un mois, l’ex-président nigérian, Olusegun Obassandjo, réputé très proche de Boni Yayi, s’est déplacé personnellement pour rencontrer le Président béninois Patrice Talon. À la suite de cette rencontre de haut niveau, des diligences ont été faites pour permettre à l’ex-président nigérian d’exploiter 500 hectares de terre au Bénin pour la culture de l’igname. Au-delà de la fermeture officielle des frontières bénino-nigériannes au niveau de Kraké, ce rapprochement entre Obassandjo et Talon est l’expression implicite de l’état des bonnes relations entre le Bénin et le Nigeria. Dans les faits, tout se passe comme si de rien n’était. La brouille proclamée entre le Bénin et le Nigeria ne serait alors que institutionnelle et factice. Personne ne peut douter du poids politique, de la carrure et de l’influence de l’ex-chef d’État Obassandjo sur le Landerneau politique nigérian. Ayant gouverné pendant plus de 10 ans, Olusegun Obassandjo est un homme très écouté dans son pays. S’il s’allie aujourd’hui au Président Patrice Talon, c’est aussi le signe d’un soutien tacite du Nigéria au Bénin. Il s’agit là d’un premier acte d’isolement de l’ex-président Boni Yayi engagé dans un combat d’opposition contre Patrice Talon. Le deuxième acte est localisé au plan interne avec la famille Soglo. À la suite du décès de l’ex-première dame du Bénin, Rosine Soglo, le Président Patrice Talon a mis à la disposition de la famille éplorée, le protocole d’État qui a tout organisé. Des véhicules on été mis à la disposition de la famille Soglo dans le cadre de l’organisation des funérailles. Mais l’on sait aussi qu’entre l’ex président Nicephore Soglo devenu veuf avec la mort de son épouse, et l’actuel président Patrice Talon, ce n’est pas la lune de miel. Les deux hommes semblent distants sur les options de gouvernance. L’ancien président Boni Yayi trouvait d’ailleurs en Nicephore Soglo un allié de taille dans son opposition contre Patrice Talon. Mais, au détour de ces funérailles de l’ex-première dame, événement malheureux certes, il semble évident que les plaies qui caractérisent les relations entre l’ex-président Nicephore Soglo et l’actuel président Patrice Talon ont été pansées. Car, il est impossible que la famille Soglo puisse accepter les bons offices de l’État tels que ordonnés par Patrice Talon sans l’accord de l’ex-président Nicephore Soglo. Ne serait-ce pas une façon subtile pour Nicephore Soglo de renoncer à la résistance irréductible contre Patrice Talon ? La nature humaine de l’homme à l’exception de quelques-uns, est comparable à la femme qui accepte les avances d’un homme en recevant des présents de lui. Plus loin du cercle des anciens Chefs d’État, ce sont les jeunes de la résistance qui jettent un à un les armes. Silencieuse parce que désertée par ses lieutenants, la résistance ressemble désormais à une coquille vide. Les jeunes débordant d’énergie, véritables  » chiens d’attaques » de la résistance mettent la clé sous le paillasson, capitulent face aux résultats patents du Régime et font allégeance au Président Patrice Talon. À moins de vouloir souffrir à dessein de la cécité, cette succession de faits témoigne de l’état de déliquescence dans lequel se trouvent l’opposition et son noyau de résistance. L’ancien Président de la République Boni Yayi a les aptitudes pour décrypter au plus vite ces signes qui ne trompent pas. Dans un processus de pacification générale du pays après les incertitudes nées des élections, une fronde Yayi- Talon mérite-t-elle d’être entretenue ? Yayi ne risque-t-il pas de se découvrir dans la peau d’un général sans troupe vu que ses proches, alliés et surtout la partie nigériane essayent de normaliser leurs relations avec Patrice Talon ? En homme d’État, Boni Yayi est attendu au carrefour des actes exceptionnels comme par exemple saisir la main tendue par Patrice Talon. Il s’agirait d’un acte de grandeur pour détendre encore plus l’atmosphère au Bénin. Les intrigues politiques relèveraient du passé et les réflexions convergeront vers le développement du pays.

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