Dépôt à terme (DAT) en plusieurs milliards FCFA dans des banques: 39 douaniers, militaires et commissaires soupçonnés d’enrichissement illicite
Des dizaines d’agents provenant de différents corps des Forces armées béninoises pourront bientôt être obligés d’abandonner leurs treillis de fonction pour enfiler l’uniforme de prisonnier. En cause, des soupçons autour des avoirs financiers en plusieurs milliards FCFA dans des banques de la place. 39 au total, ces agents suspectés de blanchiment de capitaux sont des officiers et officiers supérieurs la plupart de la douane, mais aussi quelques-uns issus de l’armée et de la police républicaine. Tous sont aujourd’hui dans le viseur de la justice. Selon nos sources, les salaires et autres avantages de ces agents varient entre 500.000f et 3.000.000f. Nos sources renseignent que les avoirs financiers de ces agents, chacun en ce qui le concerne, dépassent largement les seuils probables de leurs revenus. Une source indique qu’ils ont entre 100 millions et 2 milliards FCFA en dépôt à terme (DAT) dans trois (3) banques de la place. À ces avoirs financiers énormes, d’autres sources renseignent que les agents suspectés possèdent des biens immobiliers, des immeubles bâtis et autres biens comme des fermes, etc. Mais comment ont-ils pu s’enrichir à ce point ? C’est la question qui préoccupe les autorités judiciaires qui cherchent à établir une traçabilité des avoirs de toutes natures détenus par ces agents de la douane, de l’armée et de la police républicaine. Selon nos sources, le Centre national de traitement des informations financières (Centif) serait déjà engagé dans une procédure avec la collaboration des juridictions compétentes afin de procéder à diverses vérifications liées aux avoirs. Il s’agira d’interroger les sources d’enrichissement de ces fonctionnaires de l’État dont les salaires et autres avantages cumulés sont largement en deçà des avoirs répertoriés dans les banques ou en nature. L’identité de la quarantaine d’agents suspectés est bien connue. La rédaction de votre journal Le Potentiel se garde de publier, du moins pour l’instant, la liste des personnes visées afin d’éviter que les suspects ne prennent la fuite pour échapper aux griffes de la justice. De toute façon, les prochains jours seront pleins de mauvais rêves pour ces officiers et officiers supérieurs de la douane, de l’armée et de la police républicaine. Cette récente information vient confirmer l’éventualité de l’élargissement de la liste des hommes en uniforme suspectés d’enrichissement illicite. Il y a quelques jours, votre journal annonçait déjà qu’un ancien Directeur général de la douane et des droits indirects avait été écouté par la brigade économique et financière dans le cadre d’un dépôt à terme (DAT) d’un milliard francs CFA retrouvé sur son compte. Les agents de la Brigade économique et financière attendaient de cet ex-patron de l’administration douanière qu’il fournisse la preuve de la non-criminalité du milliard comme avoir sur son compte bancaire. Interrogé, l’ex-patron de l’administration douanière s’est contenté de dire qu’il n’a jamais touché à un seul kopeck de son salaire depuis qu’il a pris fonction, ont rapporté nos sources. Cette réponse aura été vite démontée après un calcul basique. Le point du salaire perçu pendant toute la carrière de l’ex-directeur général de la douane et des droits indirects ne peut atteindre ce montant d’un milliard (1 000 000 000) francs CFA. Avec ce premier constat qui renforce davantage les suspicions autour de l’origine des fonds virés, l’ex-patron de l’administration douanière a été mis sous convocation pour la suite de la procédure, ont rapporté nos sources. Pour l’heure, d’autres sources apprennent qu’il n’est pas exclu que l’ancien DG/ douane soit déposé en prison pour blanchiment d’argent et de capitaux conformément aux articles 375 du Code pénal, les articles 7 et 113 de la loi n° 2018-17 du 25 juillet 2018 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme en République du Bénin. Le même sort attend les 39 agents suspectés s’il est avéré qu’ils sont trempés dans du blanchiment de capitaux.
R. H