Loi portant répression des infractions commises sur le genre : « c’est une bombe potentielle de règlements de comptes », selon Gilles Gohy

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Depuis le jeudi 23 septembre 2021 que le projet de loi sur la répression des infractions commises sur le genre a été présenté aux députés, des remous, inquiétudes, doutes ainsi que des polémiques sont observés ci et là.

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Ce jeudi 30 septembre, une voix universitaire a, sans langue de bois, laissé entrevoir les probables impacts sociologiques purement négatifs qu’engendrerait cette loi si elle est votée.

Dans ce cadre, le socio-politologue Gilles Expédit Gohy puisque c’est de lui qu’il s’agit, n’a occulté aucun aspect du projet de loi. Il l’a décrypté et noté la nécessité de continuer à y réfléchir encore plus sérieusement avant que cela ne soit tard.

(Lire ci-dessous le décryptage exhaustif du professeur)

La dynamique sociale invite constamment à la vigilance car, si on n’y prend garde, les bonnes intentions peuvent s’avérer dévastatrices de concorde civile et d’harmonie sociale !

Ce n’est pas de la blague, ce qui se goupille depuis un certain temps dans notre pays où le concept de harcèlement sexuel vite galvaudé par de supposées sommités universitaires donne plutôt envie de vomir !

Quand on connaît un peu l’Amérique du Nord et les Pays féministes, et qu’on a bien suivi l’He Gérard Agbenonci sur Canal 3 ce matin, on est totalement sidéré : c’est plutôt une Gestapo déguisée qui veut se mettre en place, par INF interposé : tu n’auras plus de vie privée au Bénin.

À l’en croire, on pourra à tout moment, et à ton insu, te salir ou susciter des cabales contre toi, comme ça a déjà commencé, si on estime, par exemple, que telle femme que tu as au village à moins de 5 ans que toi…
Tu t’imagines ?

Ensuite, les cibles de la série C dont parlait le Professeur Jean-Claude Hounmenou sur Facebook (couturières, coiffeuses, vendeuses, …) aussi sont concernées, parce qu’on leur montera rapidement la tête, même dans nos villages où cet Institut de la Femme (INF) qui pourra se porter partie civile, aura semble-t-il, des antennes !

Et voilà !

Refuse de céder aux chantages de mèches et chaussures à renouveler ou autres pratiques d’extorsion de fonds et vlan! c’est l’échafaud direct !

Conséquence :

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1- des relations interpersonnelles polluées, des relations humaines perverties à des fins sournoises et politiciennes ! On a déjà vu dans ce pays un respectable sali dans une affaire de viol d’une nymphette de 16 ans!

2- tu n’as plus de vie privée, des conflits interpersonnels naîtront à foison car un petit jaloux (ou un vil frustré) pourra désormais te polluer la vie à tout moment…
C’est infernal !

3- c’est aussi la gadoue, une bombe potentielle de règlements de comptes, dans une société ouverte désormais désarticulée par des desseins insoupçonnés.

4- on n’a pas imaginé toutes les implications négatives de déstabilisation potentielle de l’ordre social actuel, c’est sûr !
Un politicien en mal de concurrence, de visibilité ou de popularité aura tôt de fourbir ou de goupiller quelque chose de pervers, vicieux ou de puant, car le harcèlement sexuel fait actuellement le buzz et se vend bien…

5- si on n’y prend garde, galvauder le concept de harcèlement sexuel dans d’abominables amalgames n’est pas conseillé ! Procéder ainsi en fera un ce machin qui fera plus de mal que de bien : les frustrations séculaires seront déterrées à dessein pour nuire, les vieilles velléités de nuisances actualisées, des chantages à vau-l’eau par des escrocs potentiels ou suscités à dessein, la morale et l’éthique seront bien galvaudées à l’aune des intérêts immédiats perçus et des mœurs perverties, …
Il faut encore franchement bien réfléchir à ce machin-là …

Sinon, le risque est grand et lourd :

i- les dynamiques d’entraides ou de solidarités traditionnelles vont s’effilocher : les philanthropies agissantes (ou réagissantes) ayant permis de juguler ou de réduire sensiblement la précarité dans de nombreuses contrées villageoises vont se recroqueviller sur des égoïsmes primaires mutants.

Les diverses aides à apprentissages qui permirent la diminution significative de l’analphabétisme dans de nombreux villages vont disparaître, les donateurs ayant désormais peur de se voir traîner dans la boue malfaisante de la médisance ou de la diffamation.

ii- tel élu s’intéressant aux jeunes villageoises pour des apprentissages de métiers ou d’activités génératrices de revenus, sera taxé d’opportunismes divers car accusé à tort d’être venu au village pour y prendre femmes et ainsi agrandir son harem. Des considérations triviales battront ainsi en brèche des initiatives sectorielles de lutte contre la pauvreté communautaire.

D’autres exemples existent pour montrer qu’une sérieuse attention qui tient compte de la socio-anthropologie du Bénin est nécessaire pour mieux faire les choses !

C’est ce que J’AI encore pensé !

Professeur Gilles Expédit GOHY,
Sociologue – Statisticien Démographe et Politologue,
Universitaire Spécialiste en Gouvernance et Démocratie, Maître de Conférences en Sociologie du Développement,
Ancien Directeur Adjoint de Cabinet du Ministère de la Communication et de la Poste,
Auteur du livre << Éducation et Gouvernance Politique au Bénin du Danxômè à l’ère démocratique >>, en vente à la librairie Notre Dame de Cotonou et aux Éditions L’Harmattan à Paris.

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