Pour avoir sauvagement battu sa femme: Fidèl Ayena, le professeur boxeur, risque de moisir en prison

(5 ans de prison déjà requis, la Cbdh se constitue partie civile et demande un rabat de délibéré)

Âge de 45 ans, Fidèle Ayena, professeur assistant à la Faculté de droit et de sciences politiques (Fadesp) de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) est dans de beaux draps. Depuis quelques semaines, cet enseignant est privé de son droit d’aller et venir.

Dans les mailles de la justice pour violence conjugale, le professeur Fidèle Ayena a été déposé à la prison civile d’Abomey-Calavi après sa présentation au Procureur de la République le 9 septembre 2021. Les faits reprochés au professeur Fidèle Ayena sont assez graves. Dans une vidéo choquante et devenue virale sur les réseaux, on voit clairement Fidèle Ayena violenter son épouse en lui assénant des coups secs comme sur un ring de boxe. Sauf que cette fois-ci, le  »professeur boxeur de femme » a oublié de mettre ses gants. La victime, sa femme et mère de ses enfants, a dû subir les sévices corporels et dégradants du fait des violents coups de poing. Cette scène de violence conjugale qui a suscité une déferlante de critiques sur les réseaux sociaux a été filmée par l’une des filles du ménage qui n’a que 11 ans. Dans une séquence de la vidéo, on voit la plus petite fille du couple qui tente d’aller arrêter son père qui a pris le soin de faire coucher sa femme avant de lui porter des coups de poing. La bastonnade a choqué les enfants du couple. Impuissants, ils ont dû supporter cette scène inappropriée pour leur bien-être psychologique. Avec cette vidéo qui a fuité courant le mois de septembre, le professeur Fidèle Ayena n’avait plus d’échappatoire. Aucun mensonge ne pouvait plus l’aider à se sortir d’affaire. Selon les informations rapportées par les sources proches du dossier, lors de sa comparution à l’audience des flagrants délits au Tribunal d’Abomey-Calavi, le professeur Fidèle Ayena n’a pu convaincre le Ministère public de son innocence. Choqué par l’extrême violence exercée sur la victime et au regard des éléments de défense peu convaincants, le ministère public avait requis, le 9 septembre dernier, 60 mois d’emprisonnement ferme contre le professeur Fidèle Ayena. Le juge en charge du dossier l’avait mis en délibéré pour l’audience du jeudi 28 octobre 2021. Mais alors que l’inculpé et ses avocats sont sans doute en train de s’apprêter pour trouver la fibre à agiter pour réduire au mieux les peines, la Commission Béninoise des Droits de l’Homme (Cbdh) vient de « tuer » tout espoir qui resterait au prévenu. Par une correspondance en date du 13 octobre 2021, la Cbdh a saisi le juge en charge de l’affaire en lui notifiant sa volonté de se constituer en partie civile. La Cbdh a, par la même occasion, demandé au Président du Tribunal de 1ère instance de 2ème classe d’Abomey-Calavi/ Président de 4ème chambre des flagrants délits, de « bien vouloir rabattre (son) délibéré et rouvrir les débats pour (lui) permettre de vous exposer les motifs de recevabilité de (sa) constitution de partie civile et subséquemment de voir condamner, outre les demandes des autres parties à l’instance, le prévenu à une amende ferme au profit de l’État béninois». Avec cette correspondance signée par la vice-présidente de la Cbdh, Sidikarou Adamon Houedeté, le prévenu Fidèle Ayena risque d’écoper de peines beaucoup plus lourdes que ce que ses avocats-conseils espéraient. Si le juge donne suite à cette requête de la Cbdh, le professeur Fidèle Ayena ne connaîtra pas son jugement le 28 octobre prochain. Et les nouveaux éléments à charge que la Cbdh s’apprête à verser au dossier risquent d’enfoncer encore plus l’enseignant de droit qui a confondu son épouse à un adversaire sur un ring de boxe.

Rose .H