???? Escroquerie, abus de confiance, faux et usage de faux par un businessman burkinabé: Salif Ouedraogo, figure du grand banditisme roulant des milliards FCFA
• Il escroque plus de 3 milliards à une dame sur un contrat de livraison de Métriques d’urée perlée
• L’ex-Sonapra et une banque grugées en plusieurs milliards par le même homme d’affaires
• Il est suspecté d’assassinat de ses partenaires d’affaires au Burkina
• Gardé à la BEF depuis quelques jours, il sera présenté au Procureur spécial de la Criet ce jour
Son empire financier tient solidement sur ses techniques malicieuses dont il est le seul à connaître le secret. Pour bonifier, tel un vin à la source, sa fortune, il est passé maître dans l’art de flouer ses partenaires d’affaires pour enfin jouir des fruits d’une escroquerie à couper le souffle. Salif Ouedraogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit est d’ailleurs connu des milieux économiques et judiciaires pour de sales besognes.
Le sulfureux homme d’affaires Salif Ouedraogo est de nationalité burkinabé. Au Bénin, sa terre d’asile (nous reviendrons sur le scabreux dossier qui l’a poussé à l’exil), Salif Ouedraogo qui s’est entiché du pouvoir Yayi, est devenu très vite le »roi » du coton et des intrants. Au cœur des marchés publics de livraison d’instants et autres, l’homme d’affaires Salif Ouedraogo, l’exilé burkinabé a vite oublié la souffrance morale et psychologique liée à son statut de prisonnier libre. Ses comptes en banque grossissent avec les coups peu catholiques en affaires entre des banques et autres particuliers avec qui il a des accords. En 2016, l’ex-président Boni Yayi et son camp politique perdent le pouvoir d’État. Patrice Talon, connu pour son hégémonie dans le secteur cotonnier (ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle ‘’roi du coton’’) accède à la magistrature suprême. Patrice Talon le richissime homme d’affaires qui venait ainsi de rajouter à sa toute-puissance financière le pouvoir politique est craint. Pour sa survie, l’exilé burkinabé Salif Ouedraogo baisse pavillon, fait allégeance au pouvoir Talon et promet de plier bagage du secteur cotonnier. L’idée, rapportent nos sources, est de ne pas devenir un concurrent et une épine dans les pieds du Président béninois Patrice Talon porteur d’une série de réformes pour booster la production cotonnière. En affaires, la ruse et la malice sont des principes qui collent bien à la peau de ces opérateurs économiques dépourvus d’un minimum de vertu. Ainsi en est-il de l’homme d’affaires Salif Ouedraogo. Alors qu’il a promis la repentance au nouvel homme fort du Bénin, Salif Ouedraogo n’a jamais pu cesser certaines pratiques avec ses partenaires d’affaires.
Plus de 3 milliards FCFA escroqués…
La dernière affaire d’escroquerie dans laquelle Salif Ouedraogo est épinglé porte sur plus de 3 milliards de francs CFA. Selon nos sources, la victime qui est ici à Cotonou est tombée dans le piège du sulfureux homme d’affaires Salif Ouedraogo courant le mois de septembre 2020. 15 septembre 2020, date de signature d’un contrat de vente de 25000 tonnes métriques d’urée perlée entre les sociétés APS Commodities SA et Madcom Sarl. C’est le nœud du problème qui précipite la dame dans le cercle des victimes de Salif Ouedraogo. La rencontre entre la victime, une dame, et Salif Ouedraogo s’est faite dans un hôtel de luxe à la Mecque. Par concours de circonstances, l’homme d’affaires Salif Ouedraogo apprend que la dame est une amazone du monde des affaires qui commercialise des intrants. Salif Ouedraogo épate la dame avec des propos du genre : « Je suis le bon petit du Président Talon ; son ministre de la Justice Séverin Quenum est mon avocat personnel; moi-même je suis fournisseur d’intrants dans le coton, etc. » Des propos qui à tout point de vue ont suffi pour endormir la victime qui a fini par choisir Salif Ouedraogo comme son principal fournisseur de Métriques d’urée perlée. Le contrat de livraison signé entre les deux parties porte sur 25.000 tonnes de Métriques d’urée perlée. Ainsi, Salif Ouedraogo devrait vendre à la dame 25000 métriques d’urée perlée pour un montant de 3.132.150.000 milliards de francs CFA. C’est la société APS Commodities SA de l’homme d’affaires Salif Ouedraogo qui est chargée de livrer les 25000 tonnes de Métriques d’urée perlée. Nos sources renseignent avec des documents à l’appui que les fonds ont été virés à Salif Ouedraogo en sa qualité de responsable de APS Commodities SA. Premier couac. Dans l’exécution du contrat commercial, dès la première livraison, APS Commodities SA s’est montré défaillante. Au lieu des sacs de 50 kg de métriques d’urée perlée mentionnés dans le contrat commercial, Salif Ouedraogo a fait livrer des sacs de 35 kg. Une violation grave des clauses contractuelles relevées par la cliente qui a d’ailleurs exigé un correctif. Ici encore, les propos flatteurs de Salif Ouedraogo se sont révélés improductifs. En dépit des promesses faites à sa cliente pour corriger le tir à la deuxième livraison, Salif Ouedraogo n’a plus fait signe de vie. Cette seconde commande des Métriques d’urée perlée n’a jamais été effectuée alors même que Salif Ouedraogo a bel et bien encaissé l’intégralité des plus de 3 milliards FCFA par virement bancaire. Ce triste sort réservé au contrat de vente des 25000 tonnes de Métriques d’urée perlée a été un coup dur pour la victime qui a alors entrepris des démarches d’échanges avec le sulfureux homme d’affaires Salif Ouedraogo aux fins d’entrer en possession de ses fonds. Certains hommes d’affaires savent rouler leur victime. Tantôt en réunion avec tel Chef d’État de la sous-région, tantôt occupé à gérer des affaires privées pour les officiels d’un pays, tantôt approché par un gouvernement de tel autre pays pour des contrats de livraison d’instants, tantôt encore c’est la banque où sont domiciliés ses fonds qui doit accélérer le dossier pour rembourser les dettes… Avec ces propos aussi vils et qu’on peut qualifier de mensongers, le sieur Salif Ouedraogo a tourné en bourrique la dame dont le seul péché aura été de faire confiance à un prétentieux homme d’affaires, qui brandit les supposées relations qu’il a avec des Chefs d’État et ministres pour commettre ses forfaits. Le sulfureux homme d’affaires Salif Ouedraogo a donné plusieurs faux rendez-vous à la dame. Des rencontres d’espoir de remboursement des plus de 3 milliards de francs CFA jamais concrétisées. Après plusieurs relances et négociations, la dame victime a pu récupérer seulement 700 millions FCFA. Depuis lors, plus rien. Salif Ouedraogo n’a plus jamais envoyé un seul kopeck à sa victime. Le règlement du différend financier proposé par la victime ayant échoué, une plainte a été déposée par la société Madcom Sarl (société victime de l’escroquerie) le 10 novembre 2021 à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet) pour abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux. La société Madcom Sarl dénonce la violation des termes du contrat de vente des 25000 tonnes métriques d’urée perlée signé avec la société APS Commodities SA le 15 septembre 2020. Interpellé par les agents de la police républicaine, l’homme d’affaires Salif Ouedraogo séjourne depuis quelques jours dans les locaux de la Brigade économique et financière (Bef) et attend d’être présenté au Procureur spécial de la Criet, Mario Mètonou. Mais selon certaines sources, la justice subit déjà assez de pression pour relâcher le sulfureux homme d’affaires Salif Ouedraogo afin qu’il en profite pour fuir le Bénin. Des personnalités influentes seraient en train d’agir dans l’ombre ; des centaines de millions FCFA pourraient circuler dans le circuit et autres promesses, tout ceci pour que Salif Ouedraogo soit remis en liberté provisoire pour pouvoir fuir le pays. Mais la rigueur qui caractérise désormais la gestion des affaires du genre au Bénin sous l’administration Talon ne sera pas ébranlée. Même le dilatoire dans lequel verse Salif Ouedraogo en demandant à leur tour un dédommagement à la dame victime d’escroquerie ne portera pas. On ne peut pas maladroitement escroquer plus de 3 milliards de francs CFA à une dame sur un contrat de vente de métriques d’urée perlée et venir parler de dédommagement parce qu’elle s’est sentie flouée et a envoyé en garde à vue son bourreau. De toute façon, nos sources apprennent que le premier cercle rapproché du Président de la République Patrice Talon ne veut rien faire pour influencer le cours de la procédure judiciaire. D’ailleurs, Patrice Talon lui-même informé, selon nos sources, suivrait de près le dossier et ne fera aucun cadeau à ses collaborateurs qui tenteraient d’aller ouvrir les portes de la prison pour que Salif Ouedraogo se volatilise dans la nature.
Salif Ouedraogo : un passé peu rassurant
L’homme d’affaires burkinabé placé au gnouf à la Brigade économique et financière (Bef) et qui sera présenté au Procureur spécial de la Criet ce lundi dans une affaire d’escroquerie de plus de 3 milliards FCFA sur un contrat de vente de 25000 tonnes métriques d’urée perlée n’est pas »n’importe qui ». Il suffit d’ouvrir une fenêtre sur son passé pour s’en convaincre. Trois éléments viennent montrer que Salif Ouedraogo est vraiment un homme qui effraie et nargue en plus des victimes. Dans le milieu des affaires, Salif Ouedraogo est surnommé le « roi de la frayeur ». En affaires, Salif Ouedraogo n’a aucun état d’âme pour affronter ses partenaires et concurrents. Deux affaires sombres, à la base de son exil au Bénin, sont à rappeler. En 2006, Nestlé, dont Nesko était le distributeur exclusif au Burkina Faso avait mis fin à son partenariat avec Salif Ouedraogo pour non-paiement de factures. Quelques jours après cette rupture de partenariat qui a mécontenté Salif Ouedraogo, le représentant du géant suisse au Burkina Faso a été victime d’une agression. Deux ans plus tard, soit en 2008, Salif Ouedraogo avait perdu un contrat de distribution le liant à British Américan Tobacco (BAT) via son entreprise Nesko. Curieusement, deux mois après, Travaly Bandyan, alors représentant du groupe britannique au Burkina Faso avait été la cible d’une agression. Dans ces deux affaires, les géants suisse et britannique avaient accusé Salif Ouedraogo d’avoir commandité un assassinat contre leurs représentants dans le pays. En octobre 2008, Salif Ouedraogo est arrêté par la justice burkinabè. Il passera une dizaine de jours en détention avant d’être inculpé. C’est alors que ce sulfureux homme d’affaires Salif Ouedraogo, âgé de 36 ans à l’époque et soupçonné d’assassinat organise son évasion et trouve asile au Bénin. Il était alors recherché depuis plus de 9 ans par la justice de son pays. Un tel profil d’homme d’affaires est à craindre. Comment peut-on alors remettre ce monsieur en liberté si on ne se rassure pas de la protection sécuritaire de la plaignante victime à qui APS Commodities SA a escroqué plus de 3 milliards de francs CFA ? La remise en liberté de Salif Ouedraogo par la justice en l’état actuel serait une erreur à ne pas commettre surtout si l’on ne prend pas les précautions subséquentes pour prendre les plus de de 3 milliards FCFA soutirés et assurer la protection de la plaignante. Ensuite, le nom de Salif Ouedraogo est aussi lié à une affaire de fonds de l’ex-Sonapra au Bénin. On le sait, Salif Ouedraogo exécutait des marchés publics de livraison d’intrants au profit du ministère de l’Agriculture pour des campagnes cotonnières au Bénin. Il était à l’époque dans les bonnes grâces de l’ex-président Boni Yayi. Mais dans un différend naît entre Salif Ouedraogo et son propre transitaire du nom de Yessoufou Mouftaou. Il s’agit d’une affaire de non-paiement de frais de transit. On se rappelle qu’après avoir perdu le procès en première instance, Salif Ouedraogo qui a couru pour s’offrir les services du cabinet Quenum (il s’agit du cabinet d’avocat de Séverin Quenum actuel ministre de la Justice) a réussi à gagner le procès en appel. Le transitaire désavoué par la justice en appel avait ainsi perdu 300 millions FCFA. Selon nos sources, ce différend entre Salif Ouedraogo et son transitaire relève d’un marché public dans lequel le sulfureux homme d’affaires burkinabé avait aussi abusé la Sonapra en 2014. Par ailleurs, le même Salif Ouedraogo est à la base d’une tension financière de 7 milliards FCFA dans une banque. Il s’agit de la CCEI Bank à laquelle, Salif Ouedraogo, sur la base d’un dossier bien ficelé, avait réussi à soutirer 7 milliards FCFA. Alors que rien ne garantit à cette banque qu’elle récupérera un jour ses sous, Salif Ouedraogo se la coule douce. L’affaire mal bâtie a déjà fait flop. Mais l’homme d’affaires burkinabé n’est visé par aucune plainte. Les faits sont suffisamment graves. Le profil de Salif Ouedraogo et son passé ne rassurent personne, encore moins la dame victime de cette escroquerie de plus de 3 milliards de francs CFA. Cette affaire est une nouvelle épreuve de crédibilité pour la justice béninoise et par extension pour le gouvernement Talon. Il s’agit de confirmer que la justice ne fléchit pas devant le pouvoir économique, de l’influence ou des réseaux de tel ou de tel autre justiciable. À suivre…
Rose .H