???? Affaire «Mafia foncière» à la mairie d’Abomey: Fortunet Alain Nouatin n’est pas aussi blanc que ça

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(Il avait délivré des certificats administratifs à de faux bénéficiaires des parcelles bradées)

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L’affaire relative au bradage des réserves administratives à Djimè Sud, commune d’Abomey, livre chaque jour un peu plus d’éléments d’appréciations. Ceux-ci permettent de scruter quelques pistes de responsabilité et de remettre sur la scène certains faits et certains acteurs impliqués dans le bradage des réserves administratives relevant du patrimoine foncier de la mairie d’Abomey. Dans cette affaire de mafia foncière, notre équipe d’investigation avait envoyé des correspondances assorties de questions précises aux potentiels acteurs. Fortunet Alain Nouatin, actuel ministre délégué à la Défense, ancien premier adjoint au maire d’Abomey et ancien maire d’Abomey avait été saisi par correspondance le 8 octobre 2021. C’est surtout en vertu de ces deux derniers titres que notre équipe d’investigation a saisi Fortunet Nouatin. Le 11 octobre 2021, Fortunet Nouatin a répondu à notre correspondance. Le moins que l’on puisse dire quand on lit la réponse, c’est que l’ancien maire d’Abomey Fortunet Nouatin renvoie la responsabilité de cette faute de bradage des réserves administratives à Blaise Ahanhanzo-Glèlè. C’est justement l’ancien maire d’Abomey Blaise Ahanhanzo-Glèlè qui avait signé le 10 juin 2011 l’arrêté n°4A/066/MCA/SG/ST/DAUO portant attribution à titre onéreux de parcelles dans le lotissement de Djimè Sud (Goho II extension). La signature de cet arrêté a permis à 75 personnes de bénéficier des parcelles bradées à Djimè Sud. Mais dans le circuit administratif, un autre arrêté falsifié a circulé. Il s’agit d’un arrêté parallèle à celui signé par l’ex-maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè qui a rendu extensible la liste des bénéficiaires. Sur le faux arrêté, c’est 90 personnes qui sont inscrites comme bénéficiaires contrairement à l’arrêté authentique qui consacre 75 personnes. Il y a donc 15 bénéficiaires supplémentaires des réserves administratives inscrits sur le faux arrêté. Mais comment deux arrêtés peuvent-ils être mis en circulation pour consacrer des chiffres différents de bénéficiaires des parcelles bradées à Djimè Sud ? Outre cette interrogation, un autre constat est frappant. À notre grande surprise, les deux documents (arrêté authentique et arrêté falsifié) portent le même numéro et ont la même date de signature. La seule différence de forme perceptible est que l’un des arrêtés est paraphé et que le second ne l’est pas. Dans le fond, le premier arrêté contient une liste de soixante-quinze (75) personnes et le second quatre-vingt-dix (90) personnes. L’analyse rigoureuse de ce flou administratif a permis à notre équipe d’investigation d’ouvrir un autre champ de recherche. Il s’agit de voir comment les 15 personnes supplémentaires inscrites sur l’arrêté falsifié ont obtenu des titres de propriété sur les parcelles bradées à Djimè Sud. C’est ici que l’actuel ministre délégué à la défense Fortunet Nouatin revient sur l’axe central de la scène de ce crime foncier orchestré à la mairie d’Abomey. Le 10 avril 2014, Fortunet Nouatin en sa qualité de maire de la commune d’Abomey a délivré des certificats administratifs qui confèrent le droit de propriété à des personnes bénéficiaires des réserves administratives bradées à Djimè Sud. Il s’agit par exemple de Dossa Damien Dakaou, de Sylvain Agblo, de Robert Agblo, etc. Ces trois personnes par exemple sont des noms qui sont curieusement apparus sur la liste de l’arrêté falsifié, et donc parmi les 15 faux bénéficiaires des parcelles bradées à Djimè Sud. Mieux, dans les visas habituels qui sont évoqués sur les arrêtés avant le prononcé d’une décision, l’ancien maire d’Abomey Fortunet Nouatin a mentionné l’arrêté du 11 juin 2011 signé par Blaise Ahanhanzo-Glèlè. Or, la version authentique de cet arrêté n’avait jamais indiqué que les bénéficiaires des parcelles bradées à Djimè Sud sont au nombre de 90. Cet arrêté authentique a bel et bien identifié 75 personnes comme bénéficiaires. Il s’ensuit qu’en sa qualité d’ancien maire, Fortunet Nouatin a visé un arrêté dont l’original a prévu 75 bénéficiaires des parcelles bradées. Mais comment a-t-il pu délivrer des certificats administratifs de propriété à des personnes qui ne figurent pas dans la liste des 75 bénéficiaires ? Les trois noms cités en exemple plus haut à qui l’ancien maire Fortunet Nouatin a délivré les certificats administratifs sont bel et bien des bénéficiaires fictifs issus d’un arrêté falsifié. Dans sa réponse en date du 11 octobre 2021, Fortunet Nouatin a affirmé que l’arrêté du 11 juin 2011 signé par l’ancien maire Blaise Ahanhanzo-Glèlè est un acte solitaire. « Je vous recommanderais par la même, d’orienter ces questions (sur le bradage des réserves administratives à Djimè Sud, Ndlr) vers le signataire de l’acte, qui à ma connaissance n’est issu d’aucune délibération, ni du conseil municipal, ni du conseil communal, et de ce fait n’engage que la seule responsabilité du signataire», a écrit Fortunet Nouatin. Mais alors, pourquoi une fois devenu Maire de la commune d’Abomey, Fortunet Nouatin n’a rien fait pour retirer ledit arrêté. Aussi, pour délivrer les certificats administratifs à de présumés faux bénéficiaires des parcelles bradées à Djimè Sud, l’ancien maire Fortunet Nouatin a-t-il visé l’arrêté du 11 juin 2011. Alors qu’il clame son innocence et jure qu’il n’a aucune connaissance de ce dossier de bradage de réserves administratives, les faits tels que recoupés ci-haut sont de nature à compromettre Fortunet Nouatin, ès qualité d’ancien maire de la commune d’Abomey. Sa bonne foi peut donc être remise en doute. S’il conteste la pertinence de l’arrêté pris par son prédécesseur Blaise Ahanhanzo-Glèlè, pourquoi Fortunet Nouatin n’a-t-il pas agi pour retirer l’arrêté ? Une question qui suscite des doutes. En l’état actuel, seul un retrait de l’arrêt d’attribution à titre onéreux des réserves administratives à Djimè Sud peut aider la commune à reconstituer son patrimoine foncier bradé. À suivre…
R. H

SWEDD

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