???? Affaire 70 millions FCFA empochés pour le parrainage de Reckya Madougou: Gbadamassi, Sado et Sanni, des »parasites » dans la mouvance
• Pour sa sécurité politique, Talon doit les écarter pour les législatives de 2023
• Sado dit avoir rencontré Reckya Madougou le 17 mars alors qu’elle était en prison depuis le 3 mars
Au sein de la mouvance présidentielle que l’on croyait pourtant être un compact composé des durs à cuire engagés aux côtés du Président de la République Patrice Talon, il y a des chevaux de Troie. La malice et la ruse que l’on connaissait à certains acteurs politiques n’ont jamais été vaincues même avec la réforme du système partisan. Figures de proue dans les pratiques corruptives, certains acteurs politiques accrochés à la barque de la rupture ont du mal à renier leur identité devenue presque un gène gravé dans leur ADN. Dans le processus électoral d’avril 2021, les vieux démons que Patrice Talon, à coups de réformes, pensait avoir exterminés ont fait leur retour. Cette fois-ci, c’est dans son propre camp que le mal va s’exprimer. La machine de trahison aura été bien huilée par quatre députés tous membres de la mouvance présidentielle. Il s’agit de Rachidi Gbadamassi, Nazaire Sado, Mama Sanni et Ahmed Tidjani dit »Souwi ». Au cours du processus électoral, ce sont les fiches de parrainage qui vont devenir la marchandise dans les mains de ces députés. À l’image d’un Judas qui a trahi Jésus-Christ pour des pièces d’argent, les députés Rachidi Gbadamassi, Nazaire Sado et Mama Sanni auraient empoché une énorme somme d’argent pour consacrer leur déloyauté envers le président Patrice Talon, candidat à sa propre succession. C’est du moins ce que l’on retiendra des déballages faits par Reckya Madougou, candidate du parti d’opposition Les Démocrates (LD) condamné le 10 décembre 2021 à 20 ans de réclusion criminelle et 50 millions FCFA d’amende dans un dossier de financement de terrorisme et associations de malfaiteurs.
Une trahison qui coûte 70 millions FCFA
En détention depuis le 3 mars 2021, Reckya Madougou a été jugée le 10 décembre dernier à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Au-delà des enjeux pour l’État de droit et la démocratie, le procès a eu le mérite de propulser au-devant de la scène certains députés de la mouvance. En tête de peloton se trouve Rachidi Gbadamassi, Nazaire Sado et Mama Sanni. À la barre, la candidate recalée à l’élection présidentielle du 11 avril fait des déballages. « M. le Président, le sieur Rachidi Gbadamassi à la tête d’un groupe d’au moins 4 députés m’a rendu visite, accompagné de certains de ses collègues à Lomé pour susciter ma candidature sous la bannière du parti Les Démocrates. Il s’agissait de Mama Sanni, Ahmed Tidjani dit Souwi, Nazaire Sado. Les échanges se sont même poursuivis à ma résidence à Cotonou», a d’abord révélé Reckya Madougou avant de rentrer dans les détails du deal qu’elle a eu avec ces députés devenus des marchands politiques. « En février 2021, Rachidi Gbadamassi, Mama Sanni, Souwi et Nazaire Sado m’ont annoncé que le Chef de l’État a finalement autorisé certains de ses députés de l’Assemblée Nationale monocolore à parrainer les candidats de l’opposition. Notamment ceux qui avaient eu le courage de lui indiquer qu’ils souhaitent me parrainer (Mama Sanni en tête). Le Chef de l’État, après avoir demandé à ceux qui désirent le parrainer de lever le doigt et ayant aussi relevé que certains s’étaient manifestés comme disposés à me parrainer, aurait accordé à ces derniers (suite au doigt levé par Mama Sanni), la liberté de me parrainer. Ces députés m’ont dit que cela s’est déroulé au cours d’au moins deux réunions de crise convoquée par le Président Talon sur la question du parrainage, courant février 2021.
Suite à ces deux réunions avec le Chef de l’État dont lesdits députés nous rendaient compte au fur et à mesure, ils m’ont demandé et obtenu de ma part 70 000 000 de FCFA pour se rendre sur le terrain, dans leurs diverses circonscriptions électorales en vue d’informer leur militant de la candidature qu’ils étaient sur le point de parrainer et motiver leur choix», a détaillé Reckya Madougou. Avant l’ancienne garde des Sceaux, un de ses co-accusés a aussi cité le nom du député Rachidi Gbadamassi dans cette transaction financière destinée à offrir les parrainages à Reckya Madougou et la soutenir. Avec ces deux déclarations, personne ne peut nier que les 70 millions FCFA ont été encaissés par les députés cités. D’ailleurs, on se rappelle que peu avant l’arrestation de Reckya Madougou, le député Rachidi Gbadamassi avait donné une conférence de presse. Ladite conférence était co-animée avec le député Mama Sanni. Au cours de cette conférence, les deux députés n’ont pas nié les accointances avec la candidate du parti d’opposition Les Démocrates. On retiendra de leurs propres dires qu’ils se sont effectivement rendus à Lomé et qu’on leur aurait proposé un gros montant. Mais Rachidi Gbadamassi et son collègue Mama Sanni n’avaient pas précisé le montant. Combien on leur a proposé ? La presse n’avait eu de réponse à cette question. Tout ce qu’on savait, si l’on s’en tient aux discours des deux députés, c’est qu’ils ont refusé d’empocher les sous. Mais le temps est passé et l’autre partie (Reckya Madougou et consorts) engagée dans le deal a dévoilé le secret. À la barre ce 10 décembre devant les juges de la Criet, Reckya Madougou a insisté sur le fait qu’elle a besoin du député Rachidi Gbadamassi vivant pour qu’il lui rembourse ses 70 millions FCfa.
Soutien hypocrite, Talon devra s’en méfier
La mouvance présidentielle n’est pas pour autant un bloc solide inviolable. Certains de ses acteurs ont pris le goût de perforer le tissu pour favoriser de temps à autre des incursions de l’adversaire. Parmi ceux-là se trouvent les députés Rachidi Gbadamassi, Nazaire Sado et Mama Sanni. Alors qu’ils jurent sur tous les dieux qu’ils sont des soutiens inconditionnels au régime de la Rupture, ces députés trempés dans cette trahison qui a coûté 70 millions de francs CFA viennent de perdre tout crédit. En avril 2021, le Président de la République Patrice Talon était candidat à sa propre succession. Reckya Madougou, candidate du parti d’opposition Les Démocrates était engagée à provoquer l’alternance. Mais alors, comment comprendre que des députés de la mouvance puissent accepter d’aller à une rencontre à Lomé, puis prendre une somme de 70 millions FCFA auprès d’un adversaire politique à Patrice Talon ? Il s’agit d’un acte de haute trahison qui démontre que ces députés sont physiquement avec le Président Patrice Talon avec le cœur ailleurs. Il s’agit d’un soutien cousu d’hypocrisie et d’insincérité dont le Chef de la mouvance, Patrice Talon devra se méfier. Prêts à coopter la candidature d’un adversaire au patron de la mouvance, Rachidi Gbadamassi, Nazaire Sado et Mama Sanni s’étaient comportés comme des fossoyeurs de la Rupture. Cela ne répond à aucune stratégie politique.
Une sanction politique attendue
Il ne fait plus l’ombre d’aucun doute que la mouvance présidentielle est infiltrée par des épouvantails déguisés en agneaux. L’affaire des rencontres à Lomé et des 70 millions FCFA empochés par des députés auprès de Reckya Madougou en est une preuve. Mais face à cette forfaiture, le châtiment ne saurait tarder. Trempés dans cette affaire répugnante et contraire aux valeurs prônées par le Président Patrice Talon, les députés Rachidi Gbadamassi, Nazaire Sado et Mama Sanni sont désormais indignes de revendiquer leur titre d’appartenance à la mouvance. Il n’est pas conseillé de garder sur soi ou d’entretenir des relations avec des parasites. En politique, les taupes et autres traîtres sont comme des poisons mortels. Pour la sécurité du Président de la République, Patrice Talon et la bonne santé politique de la mouvance, Rachidi Gbadamassi, Nazaire Sado et Mama Sanni doivent être envoyés précocement à la retraite politique ou parlementaire. Positionner ces députés sulfureux de par leurs comportements et surtout après cette attitude de déloyauté sur les listes électorales pour les prochaines législatives de 2023 serait une mort préméditée pour la mouvance. D’ailleurs, les députés incriminés n’arrivent plus à convaincre qui que ce soit. Aujourd’hui, le poids politique de Rachidi Gbadamassi dans la 8e circonscription électorale est remis en cause. À Parakou, son hégémonie d’antan est altérée. Le ministre Adambi et l’ancien maire de Parakou Charles Toko sont devenus les nouveaux maîtres politiques qui règnent sans tambour ni trompette à Parakou. Écarter Rachidi Gbadamassi ne présenterait donc aucun risque pour la victoire de la mouvance à Parakou. Quant à lui, le député Nazaire Sado avait toujours eu du mal à s’imposer dans le Zou. Il a toujours bénéficié de l’aura de Luc Atrokpo et autres pour siéger au parlement après la démission du titulaire au poste. En plus, sa réaction laconique suite aux déballages de Reckya Madougou est touffue, peu lisible et ne suffit pas à le blanchir. « Nombreux êtes-vous à attendre ma réaction à propos de la citation de mon nom dans la sulfureuse affaire Madougou. Je sais que beaucoup ont compris, qu’au bord de la tombe l’instinct de survie peut amener quelqu’un à s’agripper à d’autres. Cependant, je tiens à préciser à l’opinion publique que j’ai rencontré une seule fois dame Reckya à Cotonou et non à Lomé le mercredi 17 mars 2021. Et ce, sur son invitation au début des tractations pour le parrainage des élections présidentielles de 2021. Il est à noter que d’autres candidats m’ont aussi démarché en son temps dans le même cadre», a réagi le député Nazaire Sado. Une réaction qui est loin de dire si oui ou non il a pris, avec Rachidi Gbadamassi les 70 millions FCFA. Ensuite, le député Nazaire Sado a laissé un gros mensonge dans sa réaction qui démontre encore plus qu’il est mouillé dans l’affaire. En effet, dans la réaction, Nazaire Sado dit avoir rencontré une seule fois Reckya Madougou le 17 mars 2021 à Cotonou. Or, Reckya Madougou a été arrêtée le 3 mars 2021 puis placée sous mandat de dépôt le 5 mars. Comment le député Nazaire Sado a-t-il pu rencontrer Reckya Madougou qui était déjà en prison ? Aucun crime n’est parfait dit-on. En tentant de renverser la situation en sa faveur, le député Nazaire Sado s’est lui-même mis la corde au cou. Il a tronqué une vérité connue de tous et s’est fait prendre en flagrant délit de mensonge. Et que l’on ne vienne pas dire qu’il s’agit d’une glissade dans la restitution des faits. C’est un texte écrit et donc lu et relu plusieurs fois avant sa publication. Nazaire Sado s’enfonce davantage. En réalité, quand le secret est dehors, les subterfuges ne suffisent pas pour se racheter. Avec tout ceci, en 2023, le parlement doit être épuré. Le Chef de l’État a besoin des hommes de confiance qui croient tout autant que lui-même en l’idéal prôné. Raison pour laquelle, les députés qui ont rompu les liens de la confiance ne méritent aucune seconde chance. Qui a trahi trahira, dit-on. Les patrons de la mouvance sont prévenus !
Rose .H