???? Rocambolesque affaire de ‘’vente de la nationalité béninoise aux étrangers’’: le désert s’annonce à l’immigration, 13 policiers en prison
• 7 Camerounais et un chef quartier de Cotonou arrêtés et placés en détention préventive
• 9 civils et plusieurs autres policiers en fuite recherchés par la justice
• Le procès de l’ex-directeur/ DEI Florent Agbo reporté au 7 février
Un vent chaud souffle depuis fin décembre 2021 sur la Direction de l’Emigration et de l’Immigration (DEI) suite à une affaire de vente de la nationalité béninoise à des étrangers. Depuis que des passeports béninois délivrés illicitement ont été découverts chez des Camerounais à l’aéroport international de Cotonou, la justice ne fait aucun cadeau à tous les acteurs impliqués dans ce sale dossier, à commencer par le directeur général de l’Emigration et Immigration, le commissaire divisionnaire de police Florent Edgard Agbo. Le 30 décembre 2021, ce désormais ex-directeur de la DEI est placé sous mandat de dépôt pour des faits d’abus de fonction. Depuis, l’enquête suit son cours et chaque jour, le dossier présente de nouveaux éléments avec à la clé de nouvelles arrestations d’agents civils ou en uniforme de la direction de l’émigration et immigration.
Le lundi 24 janvier 2022, sept (7) policiers, tous fonctionnaires à la DEI ont été placés sous mandat de dépôt par le parquet spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet). Il s’agit de Gbenou Landry, Akowanou Babatoundé Gbetogo Nicolas, Azata Girès Comlan, Adeleke Abdoul Fataï, Iboura Moussa Kabirou, Kodjo Aristote Runiski et Sohonou Charles. Selon nos sources, ces agents ont été déposés en prison toujours dans le cadre de l’affaire de vente de la nationalité béninoise aux étrangers. Mais d’autres sources contactées informent qu’au-delà de cette affaire, les officiers de police judiciaire (Opj) ont retrouvé, grâce aux téléphones des mis en cause, des faits de corruption qui atteste d’une mafia autour de la délivrance des passeports béninois. Il s’agit de ce que nous appelions depuis peu, un vaste marché noir des passeports. Les agents en charge de l’enquête ont sans doute découvert des faits qui corroborent l’idée de l’existence d’un marché noir des passeports avec des policiers et agents civils impliqués. De toutes les façons, grâce à cette affaire des passeports béninois délivrés illicitement aux Camerounais, tout le circuit noir de la DEI est mis au goût du jour. L’affaire décime depuis lors les différents compartiments de la Direction de l’émigration et de l’immigration avec le vent de la prison qui balaye les agents sulfureux. Déjà le vendredi 21 janvier, 6 personnes ont été déposées en prison après leur audition à la Brigade économique et financière. Il s’agit de Zohoungbogbo Modeste, Agounkpleto Ernest dit Babariba, Djadjè Agbo Damase, Assavèdo Aubin, Adounvo Nelson (attaché des services financiers), Adjagba Brigitte. Dans ce lot de personnes écrouées figurent la secrétaire particulière et le chauffeur du directeur Florent Edgard Agbo. En somme, en l’état actuel, au total 13 policiers sont arrêtés et déposés en prison dans ce dossier de vente de la nationalité béninoise aux étrangers. De même, 7 Camerounais bénéficiaires des passeports béninois sont aussi aux arrêts. La rédaction de votre Journal se réserve le droit de publier la liste de ces Camerounais écroués en temps opportun. Par ailleurs, d’autres sources renseignent qu’un Chef quartier de Cotonou a également été déposé en prison. Selon nos sources, l’enquête policière a permis de découvrir que ce chef quartier est celui qui a signé toutes les attestations de résidence aux étrangers bénéficiaires des passeports béninois délivrés illicitement. Pour délivrer ces attestations à des étrangers qui n’en ont pas droit, nos sources informent que ce Chef quartier prend 30.000f par personne après des coups de fil et des recommandations d’un haut placé à la direction de l’émigration et de l’immigration. La justice est vent debout dans ce dossier dans lequel plusieurs policiers et au moins 9 agents civils de la DEI sont en fuite. Nos sources informent d’ailleurs qu’ils sont activement recherchés par les unités de police. Ce marché noir des passeports qui s’est développé à la DEI est un cancer qu’il faut traiter avec délicatesse. Délivrer illicitement des passeports béninois à des étrangers est un acte suffisamment grave dans un contexte de menace terroriste. Les juridictions devront donc trancher ce dossier à la limite criminel comme tel pour décourager les auteurs, dissuader d’autres et mieux protéger le territoire national. À noter que l’ex-directeur de l’Émigration et de l’Immigration (DEI) Florent Edgard Agbo qui a comparu ce lundi 24 janvier a été soumis à un interrogatoire avec certains de ses collaborateurs qui l’ont contredit. La Criet a renvoyé l’affaire au 7 février prochain. Mais d’ici là, cette affaire pourrait connaître d’autres rebondissements et de nouvelles arrestations. La direction de l’émigration et de l’immigration court le risque d’être vidée de tous ses agents tant la corruption était devenue le pain de tous. Bientôt déserte, pourrait-on dire de la DEI.
Rose .H
Ce n’est pas un commentaire mais Plutot une question.
Un étranger, se présentant chez le Chef de Quartier (CQ) avec une Carte Nationale d’Identité béninoise pour obtenir une Attestation de Résidence, le CQ ne va-t-il pas la lui délivrer?