???? Recrutement des cadres aux fonctions techniques dans les mairies: des délinquants financiers parmi les 1002 cadres présélectionnés
• À leurs postes actuels, ces candidats sont trempés dans des affaires louches
• Risque d’échec de la réforme, un double filtrage s’impose
Le gouvernement du Président Patrice Talon s’est attaqué aux maux qui minent le plein épanouissement des populations à la base à travers l’initiative d’une réforme du secteur de la décentralisation. Cette réforme vise la séparation des fonctions politiques des fonctions techniques. Si l’exécutif béninois en est arrivé là, c’est bien en raison de l’échec patent de la décentralisation telle que conçue depuis 2002. Les maires qui ont un cumul des fonctions politiques et techniques n’ont pas réussi à conduire à bon port les politiques de développement au profit des populations. Pire, un amalgame total s’est installé dans les communes et les maires, pour la plupart sont devenus prisonnier des carcans partisans et champions dans la mal gouvernance. C’est justement pour corriger le tir que la nouvelle loi sur l’administration territoriale a été adoptée et promulguée. Dans un souci de transparence, le gouvernement a décidé d’organiser un test de recrutement des cadres aux profils bien taillés devant occuper désormais les fonctions techniques au sein des administrations communales. Un poste technicien est en vue. Il s’agit du poste de Secrétaire exécutif (SE) qui devient désormais l’ordonnateur du budget au sein des communes. Après un appel à candidatures, 1002 candidats ont été présélectionnés. Le samedi 19 février 2022, les candidats présélectionnés ont effectivement pris part aux épreuves de sélections. Ils ont composé au lycée technique Coulibaly de Cotonou. Test psychotechnique pour tous les candidats présélectionnés, entretien individuel pour tous les candidats et une épreuve de composition écrite pour l’ensemble des candidats. Trois phases retenues dans le cadre de cette épreuve de sélection qui démontrent tout le sérieux que le gouvernement met en jeu pour s’assurer que les cadres qui seront retenus dans le Fichier National des principales fonctions administratives et techniques des mairies soient des cadres à compétences avérées. Mais tous ces efforts risquent d’être vains. Et pour cause, il y a des brebis galeuses dans le lot des candidats présélectionnés et qui ont été invités aux épreuves de sélection samedi dernier. Des informations persistantes appuyées d’éléments de preuves laissent à déduire qu’il y a parmi les 1002 candidats des dizaines de cadres impliqués dans des affaires de scandales financiers à leurs postes respectifs actuels. La rédaction de votre Journal Le Potentiel est d’ailleurs disposée à fournir la liste partielle de ces cadres souillés à qui de droit et se réserve le droit de la publier en temps opportun. Pour la réussite de cette réforme de la décentralisation, il est imprudent de laisser ces cadres déjà trempés dans des scandales financiers entrés dans le fichier national des principales fonctions administratives et techniques des mairies. Le poste convoité, celui du Secrétaire exécutif est sensible. Le SE est désormais l’ordonnateur du budget au sein des administrations communales. Si jamais un double travail de filtrage n’est pas fait de façon rigoureuse, des dizaines de délinquants financiers à col blanc qui figurent parmi les 1002 candidats présélectionnés vont se retrouver au sein des communes pour des actes de prévarication préjudiciables au développement local. Le gouvernement béninois a donc tout intérêt à instruire fermement les organes en charge de l’organisation du recrutement aux fins d’extirper immédiatement du lot ces cadres fossoyeurs de l’économie. Les laisser valider leurs tickets d’entrée au fichier national serait un premier coup de pioche pour creuser la tombe de cette belle réforme sur la décentralisation.
Rose .H