Licenciement à l’Agence Nationale des Transports Terrestres: Abdou Karim Salifou épargné malgré un crime de 3 millions

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(Plusieurs autres agents souillés maintenus, le DG invité à nettoyer l’écurie)

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Le ver est toujours dans le fruit. Suite aux malversations financières et à la gestion peu orthodoxe, un coup de balai a fait effet à l’Agence Nationale des Transports Terrestres (ANatt). Le 12 octobre 2021, 127 agents de l’agence ont été licenciés. Si le licenciement entrait dans une logique de restructuration, force est de constater qu’il y a encore de la souillure dans la maison. Ils sont nombreux, ces agents de l’ANatt, à être trempés dans des affaires louches, mais qui curieusement ont été maintenus dans l’effectif du personnel. Parmi ces agents épargnés par le licenciement, il y en a qui ont commis des actes répréhensibles et accusés de faux et usage de faux avec à la clé des millions de francs CFA empochés par des circuits noirs. C’est le cas par exemple du sieur Abdou Karim Salifou actuellement en fonction au  »Service Retrait des plaques » à Akpakpa à Cotonou. Il y a trois ans, Abdou Karim Salifou a été épinglé dans un sale dossier. Par note de service n°2044/ ANaTT/ MIT/DA/ SRH/SA du 14 août 2019, un conseil de discipline a été institué pour examiner les faits reprochés au sieur Abdou Karim Salifou, Contrôleur des services financiers, précédemment Régisseur de l’agence Mono-Couffo de l’Anatt. Composé d’une dizaine de membres, ce conseil de discipline est présidé par Bernard Zannou, alors Directeur général adjoint de l’ANatt. Dans le rapport du conseil de discipline, Abdou Karim Salifou est accusé de malversations, faux et usage de faux en écriture publique dans des dossiers d’immatriculation des véhicules à deux roues, tricycles et quadricycles à moteur. Dans ce dossier, des quittances irrégulières ont été constatées dans des dossiers d’immatriculation traités par Abdou Karim Salifou. Plus concrètement, Abdou Karim Salifou alors Régisseur à l’ANatt Mono Couffo, a collecté des dossiers d’immatriculation dans un circuit parallèle auprès des usagers. Ensuite, il a envoyé ces dossiers à la division ANatt à Akpakpa. Tous ces dossiers ont été rejetés pour des irrégularités notées dans les carnets. Interpellé, le sieur Abdou Karim Salifou n’a pas nié les faits. Dans la foulée, le mis en cause a reversé une somme de 3.035.500 francs CFA indûment perçue dans le circuit parallèle de collecte des dossiers d’immatriculation. Le rapport du Conseil de discipline laisse lire que Abdou Karim Salifou a reconnu les faits de malversations, de faux et usage de faux en écriture publique. En analysant les réponses fournies lors de l’audition, les membres du conseil de discipline ont précisé que la responsabilité du sieur Abdou Karim Salifou est avérée dans les cas de malversations et de faux et usage de faux en écriture comptable. Le mis en cause n’a à aucun moment nié les faits. En position d’agent assermenté, Abdou Karim Salifou s’est ainsi rendu coupable des faits de trafic de quittances avec le changement des noms des usagers, la manipulation des souches de quittance de carnets afin de rançonner les populations. En guise de sanction, le conseil de discipline avait alors acté les mesures de rétrogradation par l’abaissement d’échelon. Il s’agit là de faits suffisamment graves constitutifs d’infractions prévues et punies par le code pénal et non encore couvertes par une prescription. Dans ce dossier, traité en conseil de discipline en 2019, une procédure judiciaire devrait être enclenchée. Mais cela n’a pas été fait. Aujourd’hui, cet agent est même épargné par le licenciement collectif qui a emporté 127 personnes de l’ANatt. Maintenir de tels profils d’agents à l’ANatt n’augure d’aucun résultat. Au contraire, cela met en insécurité l’agence déjà grabataire en raison des pratiques frauduleuses de tous genres qui y ont été découvertes. Le directeur général de l’ANatt devrait donc nettoyer l’écurie et assurer une tolérance zéro pour l’impunité à travers l’ouverture d’une procédure judiciaire contre tous les agents impliqués dans des affaires louches. Le service des ressources humaines devrait mieux s’appliquer en mettant à la disposition du directeur général de l’ANatt les vraies informations sur le profil des agents à congédier. Sans doute, ils sont nombreux à réussir par des manœuvres, à échapper à cette vague de licenciement collectif. Mais pour combien de temps vont-ils y rester ? La main du DG/ ANatt frappera bientôt.

R. H

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