Résidence du directeur départemental de la police républicaine dans l’Alibori: un marché de gros au lieu d’un dortoir, la loi violée

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• Le commerce illégal de jus, glaces et autres suspendu lundi dernier suite à notre article

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• La belle-soeur du Ddpr/Alibori Seidou Issiaka Benon citée comme la commerçante des produits

• Des sanctions attendues, le payement des factures d’eau et d’électricité exigé

Depuis plusieurs mois, la résidence allouée par l’État au Directeur départemental de la police républicaine dans l’Alibori (Ddpr) a été transformée en un espace marchand où divers produits de consommation sont mis en vente. Alors que la résidence est censée être un dortoir pour Seidou Issiaka Benon, commissaire principal de la police et Ddpr/Alibori, les activités qui s’y déroulent au mépris des lois ne sont pas de nature à garantir la tranquillité voulue pour le fonctionnaire. Dans cette résidence prise en charge par le contribuable public, des activités commerciales générant des bénéfices dans les poches privées se sont déroulées jusqu’à lundi passé au moins, au nez et à la barbe des populations. À tout point de vue, cette résidence est devenue une boutique de grossiste. La résidence de Seidou Issiaka Benon, le Ddpr/Alibori est l’endroit idéal pour s’approvisionner en divers produits de consommation. Ce bâtiment est devenu une sorte de boutique de gros où acheteurs et détaillants viennent payer. Un commerce fleurissant de glace, de jus et autres se mène dans l’enceinte de la résidence du Ddpr Alibori. Or, l’énergie électrique et l’eau qui sont utilisées pour soutenir cette activité sont entièrement prises en charge par le contribuable public à travers les taxes. Les promoteurs de ce commerce au domicile du Ddpr/Alibori Seidou Issiaka Benon se la coulent douce sur le dos du contribuable béninois.

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Le commerce illicite attribué à la belle-sœur du Ddpr Alibori

Les activités commerciales qui se déroulent à la résidence du commissaire principal de police Seidou Issiaka Benon sont en porte-à-faux avec le sens de la loi. Les textes de lois interdisent le commerce aux agents publics. Au titre de l’article 10 de la loi N°2011-20 du 12 Octobre 2011 portant lutte contre la corruption et autres infractions connexes en République du Bénin, il « Est interdit à tout agent public, l’exercice par lui-même ou par personne interposée, à titre professionnel, d’une activité privée lucrative de quelque nature que ce soit, sauf dispositions légales contraires ». À cela s’ajoute l’article 76 de la Loi 2020-16 du 3 juillet 2020 portant statut particulier des personnels de la Police Républicaine. Aux termes de cet article « il est interdit à tout fonctionnaire de police en activité, d’exercer personnellement à titre professionnel une activité privée lucrative de quelque nature que ce soit. (…)». Le commerce qui se déroule dans cette résidence du Ddpr/Alibori est donc non-conforme aux lois de la République.
Selon les résultats de nos investigations, le Ddpr/Alibori Seidou Issiaka Benon n’est pas lui-même le principal promoteur de cette activité commerciale qui se mène avec l’eau et l’énergie payées par le contribuable béninois. D’ailleurs, lorsque le Ddpr/Alibori Seidou Issiaka Benon a joint notre équipe rédactionnelle, il n’a pas nié le commerce de glaces, de jus et autres à sa résidence. Mais de ses propos tenus à l’occasion de cet appel téléphonique, on retiendra qu’il n’est pas celui qui vend les produits. Selon lui, c’est sa belle-sœur qui mène l’activité. Cet aveu du Ddpr/Alibori confirme les informations que notre équipe d’investigation a eues sur le terrain. Aux dernières nouvelles, suite à la publication de notre article, le commerce a été suspendu net depuis le lundi 11 avril 2022.

La responsabilité du Ddpr en jeu

Même s’il n’est pas lui-même le principal promoteur de ce commerce, Seidou Issiaka Benon ne peut être totalement dédouané. Il ne peut dire qu’il ne sait pas qu’une telle activité commerciale se menait dans sa résidence. Son silence et l’absence d’action de sa part pour interdire plus tôt cette activité commerciale sonnent comme une caution morale au commerce de glace, de jus et autres. Auquel cas, le Ddpr Alibori est blâmable. Il suffisait qu’il dise à sa belle-sœur que ce type de commerce est proscrit et incompatible avec son statut de fonctionnaire de police. Pendant qu’on parle de la cherté de la vie, des parents à un Directeur départemental de police ne peuvent profiter ainsi de l’énergie et de l’eau dont le coût est pris en charge par le contribuable public à des fins commerciales. Les faits sont établis. Au bout de trois mois d’enquête et de près de deux semaines de présence sur le terrain à Kandi, il n’y a plus de doute que cette résidence était transformée en un marché. Notre équipe d’investigation a rassemblé une trentaine de photos et une dizaine de vidéos irréfutables sur le sujet. Notre équipe d’investigation a pu se rendre au domicile du Ddpr/Alibori et a été servi comme tout client. Elle a pu constater qu’il y avait plusieurs congélateurs debout et couchés (à ne pas confondre avec les frigos) utilisés pour le commerce de la glace, des jus et autres. Les manques à gagner pour l’État doivent être recouvrés et des sanctions prises à terme.

R. H

SWEDD

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