Démission de Guy Mitokpè du Parti « Restaurer l’Espoir » Gilles Gohy en tire d’importantes leçons pour la Nation
Le leadership, c’est aussi la capacité à rester positiviste et toujours tirer leçons des situations circonstancielles pour préparer l’avenir. Cette vertu est l’une des qualités indéniables de l’Universitaire Gilles Expédit Gohy.
Dans la semaine du lundi 11 avril 2022, la démission de l’ancien député Guy Mitokpè du Parti Restaurer l’Espoir a longuement agité les réseaux et médias sociaux sans que les leçons utiles ne soient tirées au profit de la République. Seuls les commentaires purement d’intérêts politiques ont été observés.
En bon patriote, Gilles Expédit Gohy a pertinemment décrypté la démission et déduit les leçons favorables au perfectionnement de l’assainissement du paysage politique adopté par le gouvernement du président Patrice Talon.
Gaëtan D.
(Lire ci-dessous, l’intégralité de son analyse)
‹‹ Pensons donc à demain, dès maintenant ! ››
Quand le lundi 11 avril 2022 la nouvelle de la démission d’un ancien député du Parlement Béninois tomba comme un coup de tonnerre, ce n’est pas parce qu’il était le Secrétaire National d’un Parti qui rêvait d’espoir !
Ce n’est pas aussi parce que cet ancien député s’était rendu célèbre, entre autres, par sa volonté déclarée de « brûler le Parlement du Bénin », mais surtout parce que la démission d’une haute personnalité de Parti pose toujours au Bénin, à l’envi, le problème de la conviction idéologique des politiciens et l’avenir du système partisan national.
Faute de la conviction idéologique de leurs militants, les partis politiques qui existent actuellement au Bénin portent-ils en eux le germe de leur mort programmée ?
Comme leurs responsables démissionnaires, ces partis s’effaceront-ils comme mousse au soleil ?
À mon humble avis, il n’y a aucun péril en la demeure.
Les Partis politiques du Bénin font actuellement leur temps et chemineront vers leur destination fatale : leur disparition programmée, pour insuffler un nouveau dynamisme au système partisan du Bénin !
Dit simplement, les partis politiques sont des organismes vivants qui, en tant que tels, ont leur cycle de vie : celui de tout être vivant.
Naître, vivre-évoluer et mourir doucement ou violemment, constituent ainsi les trois phases de ce cycle de vie, si, entre-temps, il n’y a pas eu des mutations qui sont des transformations vitales, des cures de jouvence, des mécanismes de régulation ou d’entretien de la dynamique interne du Parti qui s’entretient par l’Éducation et la Gouvernance Politiques appropriées.
Dans des arènes sociopolitiques comme les anciens royaumes, notamment le Royaume du Danxômè que je connais un peu, l’Éducation et la Gouvernance Politiques s’appréhendent alors à l’aune de la permanence, de la tradition, de la continuité.
Comme Je l’ai d’ailleurs montré dans mon livre : « Éducation et Gouvernance Politiques au Bénin du Danxômè à l’ère démocratique » encore en vente aux éditions L’HARMATTAN à Paris et à la Librairie NOTRE-DAME DES APÔTRES à Cotonou, il est désormais illusoire voire impossible d’envisager une éducation politique pérenne, c’est-à-dire un creuset de formation, un moule d’édification du Prince, du Dirigeant Choisi, donc programmé pour gouverner durablement dans le temps et l’espace.
Simplement et précisément à cause du fait démocratique à l’Occidentale qui ne s’embrasse point de permanence mais rejette d’emblée toute idée de fossilisation idéologique (cristallisation d’une pensée dominante) qui phagocyte d’office toute autre idée sectaire ou rétrograde.
C’est d’ailleurs ce qui justifie le déclin actuel de toutes les anciennes démocraties occidentales qui ont été (ou ont voulu se poser comme) le miroir du monde des 50 dernières années.
Ainsi, après le Parti Communiste en France, le Parti Socialiste du même pays boucle actuellement et résolument ses valises pour rejoindre tous les autres partis politiques défunts au Musée des souvenirs des Partis politiques. C’est fatal !
Seules les revanches identitaires actantes maintiennent encore dans l’extrême, leurs socles idéologiques pour qu’on parle encore de « Extrême droite » et de « Extrême gauche » en France, par exemple !
On constate alors que, seules les idéologies fortes, suffisamment coriaces pour imposer des moules d’actions et de réflexions pérennes, peuvent asseoir des modes de pensées qui résistent au temps éphémère des démocraties libérales occidentales.
Or, ce temps est bien incompatible avec l’enracinement des idées porteuses du développement qui demeure un processus itératif de longue haleine, une construction sociologique dans la durée, si l’on veut éviter le saupoudrage qui menace toujours d’échec toutes les récentes constructions démocratiques dans le Monde entier.
À défaut d’une dynamique suffisamment poignante pour se situer dans la permanence, la question du développement continué du Bénin se posera ainsi, et dès à présent, en des termes extrêmement préoccupants et urgents. Il faut donc qu’on y réfléchisse sérieusement !
À la veille des Législatives de Janvier 2023, réfléchissons-y donc !
C’est ce que J’ai encore pensé !
Professeur Gilles Expédit GOHY,
Sociologue – Statisticien Démographe et Politologue,
Universitaire Spécialiste en : Prospective, Genre & Développement, Gouvernance et Démocratie, Communication politique, institutionnelle et en matière de Population,
Maître de Conférences en Sociologie du Développement,
Ancien Directeur Adjoint de Cabinet du Ministère de la Communication et de la Poste,
Auteur, entre autres, du livre « Éducation et Gouvernance Politiques au Bénin du Danxômè à l’ère démocratique », en vente à la librairie Notre Dame de Cotonou et aux Éditions L’Harmattan à Paris.