Commémoration de la fête du travail au Bénin : l’Unstb de Afféwé invite à une célébration dans le recueillement

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L’union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb) de Apollinaire Afféwé dans un message à l’endroit des travailleurs dans le cadre de la célébration du 1er mai invite ces derniers à une célébration dans le recueillement  » plutôt que dans le tapage creux qui friserait le ridicule « . Cette organisation syndicale est partie du constat que 《 organiser une célébration tapageuse de la journée internationale des travailleurs dans le contexte actuel serait synonyme d’hypocrisie, d’inconscience, d’effronterie et de stupidité à nulles autres pareilles 》.

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Lire l’intégralité du message de Apollinaire Afféwé

MESSAGE DE L’UNSTB A L’OCCASION DU PREMIER MAI 2022

Travailleurs de tous les secteurs et de toutes conditions;

Militantes et militants de l’UNSTB;

Chers camarades,

Encore une nouvelle édition de la journée internationale des travailleurs, une journée de lutte du mouvement ouvrier instaurée par l’Internationale socialiste en mémoire du massacre de Haymarket Square, comme journée annuelle de grève pour la réduction du temps du travail à une journée de huit (08) heures.

Cette journée qui célèbre désormais tous les combats des travailleuses et travailleurs ici et là, est une occasion propice pour faire le bilan et se projeter dans l’avenir.

C’est pourquoi, après une profonde analyse du contexte qui est le nôtre, l’UNSTB a décidé de saisir l’occasion de cette journée sacrée des travailleurs pour interpeller la conscience des uns et des autres et passer au crible de la raison, les comportements que nous avons eus naguère.

Chers leaders syndicaux, que devient le mouvement syndical au Bénin?

Que nous reste-t-il des acquis des hautes luttes ?

Que reste-t-il de la solidarité, qui naguère faisait du mouvement syndical un rempart et une sentinelle redoutée et redoutable ?

La guerre insensée de leadership et le règne de la logique de l’état de nature entre chapelles syndicales ne nous ont-elles pas conduits à la ruine consistant à sacrifer la tête pour conserver les cheveux ?

La course effrénée aux intérêts personnels et égoïstes n’a-t-elle pas conduit à des compromissions préjudiciables à l’intérêt de tous les travailleurs ?

Cette série de questions non exhaustives n’a d’autre but que d’amener chaque leader à faire objectivement son auto-procès afin de prendre sa part de responsabilité dans la situation actuelle de décrépitude prolongée et inquiétante du mouvement syndical au Bénin.

Il est de notoriété publique que les acquis issus de hautes luttes s’effritent sous les regards impuissants des travailleurs qui sont, mains liées et bouche cousue. La dernière perte qui a plongé tous les travailleurs du secteur privé dans le désarroi total est la hiérarchisation des salaires.

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Il est également une évidence que ce mouvement est dangereusement alité et placé sous assistance respiratoire dont on ignore la fin.

Il est une certitude que les rapports de force, depuis des années, ne sont pas à l’avantage des travailleurs et ce, avec comme causes lointaines, la rupture avec l’orthodoxie syndicale et la promiscuité du mouvement syndical avec le milieu politique béninois connu pour sa perversion.

S’il est une réalité que dans la situation actuelle les leaders ont leur part de responsabilité, il n’en demeure pas moins que les travailleurs ont aussi la leur. Car la pourriture du poisson par la tête ne peut qu’irradier vers le reste de son corps.

Chers travailleurs, où est passé le militantisme qui, autrefois, faisait du mouvement ouvrier une force de secours en qui concerne le destin du pays ?

L’atomisation du mouvement syndical dont les militants à la base constituent la cheville ouvrière sert-elle l’intérêt des travailleurs?

Quelle est la part de responsabilité de chaque militant à la base dans la situation actuelle du mouvement syndical dans notre pays?

A chacun de répondre dans le secret de sa conscience.

Dans tous les cas, la situation actuelle n’est guère reluisante ni pour les leaders syndicaux, ni pour les travailleurs et dans une certaine mesure, pour la collectivité nationale.

C’est pourquoi, organiser une célébration tapageuse de la journée internationale des travailleurs dans le contexte actuel serait synonyme d’hypocrisie, d’inconscience, d’effronterie et de stupidité à nulles autres pareilles.

Prenant en compte tout ce qui précède, l’UNSTB a choisi une célébration dans le recueillement plutôt que dans le tapage creux qui friserait le ridicule.

L’UNSTB invite tous les travailleurs et les leaders syndicaux à faire de même.

Elle lance un appel à l’unité du mouvement syndical et à un sursaut militant sans lesquels le syndicalisme béninois sera plongé pendant longtemps dans les ténèbres de l’adieu des travailleurs et de l’oubli du vaillant peuple béninois.

Que dire d’autre pour clôturer ces propos ? Sinon que de nous rappeler, en nous inspirant d’une pensée de Mérikarê II, philosophe africain ayant vécu vers 2075 de l’ère ancienne africaine, l’idée que nous devons en tout et partout, avoir comme gouvernail de vie, la maât, c’est-à-dire la rectitude sans laquelle tout est compromis et perdu pour toujours.

A tous les leaders syndicaux, travailleuses et travailleurs du Bénin, l’UNSTB souhaite une bonne réflexion.

Pour le BDN/UNSTB

K. Appolinaire AFFEWE

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