Exposition diptyque au Palais de la Marina : les Béninois de la diaspora, premiers visiteurs à la réouverture
Le mardi 9 novembre 2021, 26 des trésors du royaume de Danxomè pillés en 1892 par les troupes coloniales françaises faisaient leur retour triomphal au pays. Pendant plus de trois mois, les visiteurs se sont bousculés jour après jour à la porte de la Présidence de la République du Bénin pour découvrir le mythe entretenu depuis toujours autour de la royauté au Danxomè. Après la réouverture de l’exposition vendredi dernier, des visiteurs ont pris d’assaut la Présidence dès le lendemain notamment ceux n’ayant pas pu effectuer le déplacement au premier round.
C’est la première fois qu’il met les pieds au Palais de la Marina depuis l’arrivée des 26 trésors royaux en terre béninoise. Entre février et mai 2022, ce Béninois de la diaspora n’a pas pu se rendre à Cotonou pour vivre des temps forts de l’exposition diptyque. Ce samedi, les œuvres l’ont laissé pantois dans les galeries. « Nous sommes venus au Bénin et nous avons profité un peu pour la visite… Ce qui m’a beaucoup plus sidéré, c’est un peu plus les trônes qui ont été retournés. Ça donne vraiment des frissons », confie le visiteur très ému.
En effet, depuis la première exposition, les trônes des rois Guézo et Glèlè ont suscité beaucoup de surprise et d’émotions chez les visiteurs. Ces derniers sont pour la plupart éberlués devant ces gigantesques sièges royaux. L’effet de surprise passé, c’est à cœur joie qu’ils se délectent de l’histoire racontée à propos. « J’étais épaté par les objets des rois que j’ai eu à voir. D’ailleurs je n’ai jamais vu ça, j’étais étonné. Ce qui m’a le plus attiré, c’est les trônes des rois Glèlè et Guézo qui avaient une hauteur qui me parait surréaliste. Je me demandais comment ces rois pouvaient s’installer sur ces trônes-là. Avec les explications de ceux qui nous ont guidés, je suis plus ou moins satisfait », raconte un autre visiteur.
Une différence remarquable…
« La toute première fois que j’y étais, ce que je n’avais pas trop apprécié c’était qu’on nous a envoyés seulement pour faire une visite libre, non guidée. Il n’y avait pas d’explications », se remémore un citoyen béninois rencontré dans le musée circonstanciel installé à la présidence de la République du Bénin. À l’entendre, il faut croire que les souvenirs qu’il garde de sa première visite sont loin d’être les meilleurs. Cependant, il se dit satisfait du déroulement des évènements ce dimanche entre les quatre murs de la Présidence. « Aujourd’hui à chaque niveau nous avons vu un guide qui nous a raconté l’histoire qui dérive de chaque œuvre. Ce qui m’a émerveillé c’est par rapport aux deux trônes. On nous a dit que le trône fait près de deux mètres de hauteur et que ça date déjà de 130 ans », relate-t-il.
Entre la première phase de l’exposition « Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui : de la restitution à la révélation » et la nouvelle lancée vendredi dernier, la différence est notable. Désormais, seuls les visiteurs qui ont effectué une réservation en ligne sont autorisés dans les galeries. Selon les explications du ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, les réservations peuvent se faire individuellement ou en groupe. Une fois dans le musée installé pour l’occasion, les visiteurs ont droit à un guide à chaque niveau qui se chargera de leur expliquer de fond en comble le narratif qui dérive de chaque œuvre. Pour cette fois-ci, il s’agit surtout de donner aux Béninois de la diaspora, connectés à cette actualité, l’opportunité de profiter de ces œuvres à la faveur des vacances estivales, à en croire Jean-Michel Abimbola.
Nadine BEHANZIN