Le Mali n’a pas bégayé…: une opinion de Romuald Boko

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Le 24 septembre 2022, à la tribune des Nations Unions à New-York, un fait majeur s’est gravé sur le roc solide de l’histoire de cette organisation. C’est le discours historique du premier ministre malien le colonel Maiga qui a déconstruit, dans une logique aristotélicienne, l’image négationniste qu’on présentait de son pays, de son peuple et de ses dirigeants.
De l’Afrique du Sud en Tunisie, de Somalie au Sénégal, les impressions suite au discours de Maiga donnent l’écho d’un autre Sankara, un autre Lumumba, un autre Sekou Touré. Mieux, la combinaison de son éloquence et de sa réthorique ainsi que le choix des mots le créditent des attributs de Diop, Senghor, etc…
Ah! Par quelle alchimie donc peut-on transformer l’accusateur en accusé? Ou la victime en coupable?
En effet, le scénario des 49 mercenaires ivoiriens détenus par les autorités maliennes nous rappelle l’ouvrage de Stéphanie Y. Fischer intitulé « Coupable d’être victime». Autrefois victime d’une tentative de déstabilisation, le Mali devient par un retournement singulier coupable. Coupable de sa résistance, coupable de sa résilience, coupable de ses nouveaux partenariats…
L’on essaie vainement de comprendre comment la communauté dite internationale, que dis-je, le club des Présidents tente urbi et orbi d’inverser les rôles.
Mais le Mali s’est brillamment défendu en réfutant de belle manière les pseudos chefs d’accusations arbitrairement montés contre ses dirigeants.
Le premier ministre par intérim, le Colonel Abdoulaye MAIGA n’a pas manqué d’exposer les faits et de situer les responsabilités à la tribune des Nations Unies lors de la 77ème Session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Dans un langage très décomplexé, le Colonel Maiga a dénoncé ceux qui cherchent à couler le Mali, en l’occurrence la France de Macron en complicité avec Ouattara que Jean Ziegler qualifiait autrefois de mercenaire. Eh oui! Les dessous de la France sont dehors et tout le monde peut constater ses jeux flous, ses manipulations, son ingérence, son obscurantisme…
« Obscurantisme de la junte française nostalgique de pratique néocoloniale, condescendante, paternaliste et revancharde, qui a commandité et prémédité des sanctions inédites, illégales, illégitimes et inhumaines de la CEDEAO et de l’UEMOA contre le Mali.
Après plus de 10 ans d’insécurité ayant fait des milliers de morts, autant de réfugiés et de déplacés internes, n’est-ce pas un sacrilège de mettre une population malienne victime de l’insécurité dans un pays enclavé sous embargo pendant 7 mois, en procédant à la fermeture des frontières et la saisie des comptes financiers du Mali ? » martelait le colonel Maiga.
Maintenant que tout est clair et ce qui devrait être su est su, il est d’une nécessité impérieuse que les principaux acteurs, ennemis du Mali et de l’Afrique en général, sortent de leur passé colonial afin de se conformer au changement qui s’opère actuellement. Pour le Mali et encore pour certains pays africains, le temps des intimidations est révolu. D’ailleurs, le Colonel Maiga n’avait pas du tout bégayé : « Pour chaque mot employé de travers, nous réagirons par réciprocité, pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité.» Le ton est donné et le message est clair. La peur doit certainement avoir changé de camp.
Et avec l’audace de Maiga comme Sankara, Mobutu, Lumumba, etc…, l’histoire d’une autre Afrique qui s’éveille suit son cours…

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