Epinglée pour insuffisance de plateau technique pour la formation en santé au Niger: l’ISP Nightingale refuse de fermer et défie l’Etat nigérien

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Face aux injonctions du gouvernement nigérien dans ce qu’il convient d’appeler la « mauvaise formation en santé », certains responsables des établissements épinglés préfèrent visiblement bomber les muscles. Une sorte de défi déguisé ou affiché pour froisser l’autorité de l’Etat du Niger qui a décidé d’assainir son système de formation dans l’enseignement supérieur pour éviter des drames irréparables dans le domaine sanitaire. Sur la première ligne du front de résistance, pourrait-on dire, se trouvent les responsables de l’Institut Supérieur Privé des Paramédicaux (ISP/ Nightingale) de Gaya.

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Il y a quelques jours, l’équipe d’investigation de notre rédaction qui travaille sur les offres de formation dans certains secteurs clés en Afrique de l’Ouest a remis au goût du jour certains faits de l’actualité à même d’aider élèves, étudiants et parents à faire des choix optimaux. Au Niger, six (6) écoles ont été sommées de fermer leurs portes. Il s’agit de l’Institut Supérieur Privé des Paramédicaux (ISP/ Nightingale) de Gaya et de cinq autres écoles. La correspondance qui enjoint aux promoteurs de ces écoles de fermer, en date du 8 octobre 2022 et signée par le ministre nigérien de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, Kassoum Mamane Moctar. Les motifs de cette décision de fermeture ordonnée sont assez clairs. Dans la correspondance, les autorités gouvernementales du Niger déplorent « un certain nombre d’insuffisances techniques qui entravent sérieusement la qualité de la formation » donnée dans ces écoles. « …du fait de l’insuffisance du plateau technique qui ne permet pas d’offrir une formation de qualité, je suis au regret de vous informer que mon département ministériel déclare la fermeture de votre établissement, à compter de la rentrée 2022-2023 », lit-on dans la correspondance adressée au promoteur de l’ISP Nightingale et aux cinq autres écoles épinglées. Mais visiblement, cette décision semble ne faire aucun effet aux responsables de l’Institut Supérieur Privé des Paramédicaux (ISP) de Gaya. Les agissements de ces derniers laissent déduire une banalisation des injonctions de fermeture données par le gouvernement du Niger. Engagée dans une veille informative dans le dossier, les membres du départements Investigation de notre rédaction tombent sur un message adressé aux apprenants, enseignants et parents par les responsables de l’ISP de Gaya. Au lieu de renseigner sur les mesures prises pour donner suite aux injonctions de l’Etat nigérien, ce message tend à ouvrir un front de refus de fermeture de l’ISP de Gaya. « Je viens par la présente demander à chacun et à tous de rester tranquille, calme et serein face à cette note du ministère des Enseignements technique et professionnel qui demande la fermeture express du niveau BEPC qu’il a autorisé dans la formation que nous donnons à Gaya. La situation est sous contrôle… Aux élèves ASB, soyez sereins. Nous n’allons pas vous laisser tomber et perdre vos investissements. Des solutions seront certainement trouvées à la situation grâce à la disponibilité des autorités des 2 ministères… », peut-on lire dans cette correspondance adressée aux enseignants, personnels administratifs, apprenants et à leurs parents et signée du Docteur Jean ABALLO de l’ISP de Gaya. Si nous n’avons pu dater la correspondance, le moins que l’on puisse dire est que son signataire agissait pour le compte de l’administration de l’ISP de Gaya. Et pourtant, le ministre Kassoum Mamane Moctar du Niger a été clair en sommant les promoteurs de prendre des dispositions urgentes pour fermer leurs établissements. Avec cette correspondance d’assurance donnée aux apprenants et parents, rien n’annonce que les responsables veulent fermer l’ISP de Gaya. C’est un défi clairement lancé au gouvernement nigérien qui a l’obligation de réaffirmer son autorité dans ce dossier pour que force reste à la loi.

Une formation douteuse, des élèves irréguliers repêchés…

Au-delà des nombreux reproches qui pèsent sur l’ISP de Gaya et ressortis par la mission d’audit commanditée par les autorités du Niger, l’institut est aussi empêtré dans une procédure de recrutement d’élèves pas trop claire. C’est une note qui a attiré l’attention de notre équipe d’investigation. Dans une note d’information que nous n’avons pu dater, le Directeur en s’appuyant sur une décision du Conseil d’Administration de l’Institut Nightingale de Gaya (Niger), informait que « (…) Tous les béninois en première année et deuxième année de formation au Burkina où la reconnaissance ultérieure des diplômes pose de problème peuvent s’inscrire à titre exceptionnel, du 12 février au 10 mars 2022 à l’institut Nightingale et rattraper l’année académique en cours ». La même note d’information précise par ailleurs que « tous ceux qui le désirent et qui viendront s’inscrire dans la période indiquée seront considérés comme des demi-boursiers pour les années de formation suivantes ». Au-delà des aspects financiers à honorer, les apprenants courtisés pour s’inscrire dans ces conditions n’ont pas été contraints de fournir leurs bulletins de note des années antérieures afin de s’assurer qu’ils ont réellement le niveau. Naturellement, comme on peut l’imaginer, plusieurs apprenants recalés pour non-paiement de la scolarité ou défaut de moyenne suffisante d’admission en classe supérieure ont trouvé en cette note l’opportunité de leur vie. L’ISP de Gaya serait donc devenu l’asile pour ces apprenants au parcours douteux. Cette situation jette du discrédit sur la qualité de l’éducation des apprenants et va sans doute jouer sur les diplômes à obtenir au bout du cursus. Au Burkina, certaines écoles ont été désertées par des apprenants en situations irrégulières (voir la liste en fin d’article). Parmi ces apprenants recalés pour insuffisance de moyenne ou non-paiement de scolarité au Burkina, beaucoup ont probablement migré vers le Niger pour poursuivre leur formation dans des conditions floues et illisibles. Mais leur parchemin est hypothéqué. Sans la présentation des bulletins de note des années antérieures, on se demande comment ces apprenants pourront-ils réussir à avoir leurs diplômes de Licence ? Au Bénin par exemple, pour la reconnaissance des diplômes, l’Etat béninois exige les bulletins de la première année en troisième année. Les apprenants béninois se trouvant dans ce lot de déserteurs croyant fuir l’irrégularité ne pourront pas obtenir la validation de leurs diplômes ni obtenir des équivalences de diplômes car n’ayant pas leur bulletin de note à jour. Les investigations pour compléter la liste des étudiants ayant quitté les écoles en provenance du Burkina Faso se poursuivent et nous nous réservons le droit de la publier dans nos prochaines parutions. En attendant, dans cette situation, ce sont les parents qui vont se mordre les doigts à cause des investissements tombés à l’eau et des apprenants piégés par l’appât de la facilité. La santé humaine est si précieuse qu’il n’est pas possible d’apporter une quelconque caution à la légèreté avec des formations bâclées et des diplômés sans réel niveau. Pendant qu’il est encore temps, les apprenants et les parents devront se méfier des écoles en panne, sanctionnées et sommées de fermer au Niger et ailleurs.

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ENCADRE :

LA LISTE DES ÉTUDIANTS AYANT QUITTÉ DES ECOLES EN PROVENANCE DU BURKINA FASO SANS BULLETIN DE LA CLASSE ANTÉRIEURE

Tohoun Bonaventure
-Mama Azara
-Massimila Epiphani
-Segbedji O. Carlos
-Sero A. Fadel
-Sosserou Rebecca
-Kinssou Karmel
-Houmenou victorin
-Djekpé Medard
-Djometin u. Habib
-Dossa Petroni
-Doudekon Sidoine
-Fiogbé Exaucé

  • Gbaguidi H. Séraphine
    -Goudahi M. Epiphani
    -Avossogbé Landry
    -Avovoungoto H. Manuella
    -Biaou Yessirou
  • Bio S. Mahadi
    -Cakpo C. Gloria
    -Dah-henon Ghislaine
    -Dialga Amida
  • DIAO Latif
    -Agbogninou Marcel
    -Ahouangan Sandrine
    -Allé Martin
    -Yaï Aristide
    -Yedenou Charmy
    -Yoda Soumaila
    -Zinzindohoue Solange
    -Sabi Kabirou
    -Sah A. Rose
    -Saworou Moussa
    -Soulé Lekia
    -Tossou Boco 2eme jumelle
    -Wologan Arsène
    -Azegbin Modeste
    -Biaou C. Renaud
    -Azankposso Marie Reine
    -Alidji Olivier
    -Ahlonsou Chantal
    -Orou W. Sakinatou
    -Kassiwin Bruno
    -Kenou Modeste
  • Kinha Sosthène
    -Kouara Kassoum
    -Dossa Prudence
    -Kounnou Béatrice
    -Codjovi Flore
    -Gaou déjouera
    -Hounkpatin Ursule
    -Salako Anicette
    -Savi Bernadette
    -Sodonon Floriane
    -Avocegamou Annick
    -Gbadamassi Kafilath
    -Medagnon Reine Fleurie
    -Alidjinou Edwige
    -Ahossin Pauline
    -Dorichamou Pierrette
    -Mbolanzo Immaculée
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4 commentaires
  1. François TOKE dit

    Vraiment c’est une situation dont je trouve aussi la responsabilité des autorités du Niger. L’institut n’est pas tombé du ciel d’un jour à autres. Pour tout un début, l’agrément a été fait faute de quoi, l’institut ne verrai pas jour officiellement plusieurs années déjà. Pensez aussi d’une part au maigre sous des parents. La solution ne serait pas de fermer aussitôt. Ce sera un très grand désagrément pour certains. Donner une moratoire pour corriger les insuffisances serait plus idéale. A moins que c’est pour des questions d’intérêt politique. Nous sommes en Afrique. On a pas besoin d’aller en Europe ou en Amérique pour se faire former en santé dans ce 21e siècle. Corriger les insuffisances pour avoir à jamais des instituts digne du nom serait plus idéale. Et cela, l’État peut y investir… C’est pour le bien de toute l’Afrique.

  2. Joël worou dit

    Les raisons évoquées sont valables, mais imaginons ensemble une école qui à chaque fin d’année académique ou lors des examens nationaux a toujours les meilleures rendements comment peut-on dit qu’il lui manque de plateau technique pour l’encadrement de ses étudiants ??
    Avec quoi ils forment les produits finis qui vont battre les records à l’examen national là ??

    1. Labi dit

      C’est quelle malchance

  3. Soule Nabil dit

    C’est vraiment triste.
    Pour ma part je trouve injuste de fermer une école qui datte de nombreuses années.
    Au lieu de fermer l’école pour faute d’une quelconque insuffisance,il serait préférable de remédier aux déficits de qualité de la formation.

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