Dette des entreprises publiques: Sbee, une dette de 27 milliards sur le dos de l’État

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Ecobank Bénin a prêté 27 milliards de FCFA à la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) pour une durée de 6 ans avec un intérêt de plus de 1,725 milliards de Fcfa soit 6,39%. C’était en 2018. Précisément après le Conseil des ministres en date du 28 novembre 2018. L’objectif était de rembourser une série de dettes de l’entreprise à la hauteur du prêt. Sauf qu’il y a eu deux couacs en ce moment dans l’accord. Le premier est la « garantie souveraine » offerte gracieusement par le gouvernement du Bénin à cette entreprise. La deuxième, la difficulté de remboursement de cette enveloppe en ce moment à son partenaire, la banque panafricaine.

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10,52 milliards de FCFA restent encore intacts dans les impayés de l’accord de prêt entre Ecobank Bénin et la société béninoise d’énergie électrique (Sbee). À 12 mois (des 72 mois) de la fin dudit accord, la Sbee est débitrice de 36,62% du montant total à rembourser soit le principal plus l’intérêt. Une grande menace sur l’un des éléments principaux de cet accord, la « Garantie souveraine » de l’État béninois. Seule entreprise publique dans les bonnes grâces du gouvernement depuis 2018, la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) a usé de la « garantie souveraine » de l’État béninois pour emprunter 27 milliards de FCFA auprès d’une banque de droit béninois. Ecobank Bénin a ainsi prêté 27 milliards de FCFA à cet « enfant gâté du gouvernement » fin 2018 pour une durée de 6 ans avec un taux d’intérêt de 6,39%, annonce la Caisse Autonome d’Amortissement Bénin (Caa-Bénin) dans un rapport intitulé « Bulletin statistique de la dette publique 2ème trimestre 2022 ». A la paie, la Sbee va reverser à sa créancière 1,725 milliards de FCFA comme coupon et l’ensemble du principal soit au total 28,725 milliards de FCFA sinon, elle compromet ladite garantie. L’Échéance fixée s’approche à grands pas. À fin juin 2022, la Sbee n’a payé que 16,48 milliards de FCFA. Et pourtant en 2023, « l’enfant gâté » devra éponger entièrement cette ardoise. Seulement, à quelques jours de cette échéance, la société reste devoir dans ses caisses plus de 10 milliards de FCFA soit 10,52 milliards de FCFA à fin juin 2022. La Sbee pourra-t-elle respecter ses engagements vis-à-vis de Ecobank Bénin ? Ou bien va-t-elle compromettre ce document cher à l’État béninois appelé « garantie souveraine » ? Mais avant de répondre à ces séries d’interrogation, intéressons-nous déjà au mobile de ce prêt.

La raison du prêt

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À l’origine, c’est une ardoise financière de 27 milliards de FCFA qui oppose la Sbee à ses partenaires notamment la Communauté Electrique du Bénin (Ceb), ses fournisseurs et les autres prestataires de services. 16 milliards de FCFA par-ci, 11 milliards de FCFA par-là, la société est ainsi débitrice auprès de ses partenaires au point où une crise de confiance et une crise de suspicion ont commencé par dégrader les bonnes relations qui devraient exister entre les deux parties. Par exemple, la société reste devoir à la Ceb, une enveloppe financière de 16 milliards de FCFA, informe les services d’information de la Ceb. Un peu moins (11 milliards de FCFA) pour les autres fournisseurs, dont le Nigéria. Cette ardoise est l’œuvre des directions successives à la veille de l’arrivée de Jacques Paradis, renseigne une source anonyme interne. La Sbee semble ne plus être en odeur de sainteté avec ses engagements pris en 2018 avec Ecobank Bénin, et ce sur le dos de l’État béninois. Pour preuve, à seulement 12 mois de la fin de son contrat de prêt de plus de 27 milliards FCFA signé entre elle et Ecobank Bénin, la Société peine à honorer son contrat. À en croire des courriers de relance à elle adressés par l’institution financière, les comptes de la société semblent ne pas être au beau fixe.

65 milliards payés à la CEB par le Bénin en deux ans

Il faut préciser que le gouvernement béninois a annoncé avoir réglé en moins de deux ans, une dette colossale à la Communauté électrique du Bénin. Une lourde ardoise, laissée depuis 2015, et liée à la gestion approximative du secteur énergétique au Bénin. La dette a été apurée selon le gouvernement qui ne doit aujourd’hui plus rien à la CEB. Selon une source gouvernementale, il s’agit d’une dette cumulée sur des décennies. Le Bénin a soldé cette dette en moins de deux ans, et s’est engagé dans un processus d’amélioration de la gouvernance dans le secteur énergétique.

Casimir Kpedjo

SWEDD

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