Journée Mondiale des Sols : Dossouhoui invite ses compatriotes à maintenir les écosystèmes sains
La Journée Mondiale des Sols (JMS) a été célébrée ce 5 décembre 2022 partout ailleurs dans le monde autour du thème « Les sols à l’origine des aliments». En marge de cette commémoration, le Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Cossi Gaston Dossouhoui a délivré un message dans lequel il a insisté sur le fait qu’il faut maintenir les écosystèmes sains, afin de relever les défis de sa gestion.
*INTÉGRALITÉ DU MESSAGE DU MINISTRE DE L’AGRICULTURE*
Béninoises et Béninois,
Chers compatriotes,
En ce jour, lundi 05 décembre 2022, notre pays le Bénin célèbre une fois de plus, « la Journée Mondiale des Sols » (JMS) à l’instar de la communauté internationale. Cette neuvième édition de la JMS est placée sous le thème : «Les sols, à l’origine des aliments».
Chers Compatriotes,
Savez-vous qu’il y a plus d’organismes vivants dans « une cuillère à soupe de sol » que d’hommes sur la Terre ? Le sol est un monde composé d’organismes, de minéraux et de composants organiques qui fournit de la nourriture aux humains et aux animaux en permettant aux plantes de pousser.
Le sol offre à l’homme son espace vital, ainsi que les services liés aux écosystèmes essentiels, importants pour la régulation et l’approvisionnement de l’eau, la régulation du climat, la conservation de la biodiversité, la fixation du carbone et les services culturels. Comme nous, les sols ont besoin d’un apport équilibré et varié de nutriments en quantités et qualités appropriées pour être en bonne santé. Les systèmes agricoles font perdre des nutriments à chaque récolte et si les sols ne sont pas gérés de manière durable, la fertilité se perd progressivement et les sols produiront des plantes déficientes en nutriments.
Le choix du thème de la JMS 2022 « Les sols, à l’origine des aliments » vise à sensibiliser sur l’importance de maintenir des écosystèmes sains et le bien-être humain en abordant les défis croissants de la gestion des sols, en luttant contre la perte d’éléments nutritifs et en encourageant les sociétés à améliorer la santé des sols.
Autrefois considérés comme une ressource infinie qui serait toujours en mesure de nous fournir ses services, les sols nous montrent aujourd’hui qu’ils ont besoin de notre attention pour pouvoir continuer à assurer la sécurité alimentaire d’une population mondiale sans cesse grandissante.
Au cours des 70 dernières années, la teneur en vitamines et en nutriments des aliments a considérablement diminué ; on estime que deux milliards de personnes dans le monde souffrent d’un manque de micronutriments, connu sous le nom de « faim cachée » car il est difficile à détecter. Cette situation n’épargne pas la population béninoise aujourd’hui estimée à 12 millions. C’est conscient de ces enjeux que le Gouvernement de Son Excellence, Monsieur Patrice Athanase Guillaume TALON, à travers mon département ministériel et celui du Cadre de Vie et du Développement Durable, est resté très sensible à la problématique de la dégradation des terres dès son avènement.
En effet, depuis février 2019, le Plan d’Actions National sur la Gestion Durable des Terres (PAN-GDT 2018-2027) a été adopté par le Conseil des Ministres. Ce document de politique est basé sur un changement de paradigme de la Gestion Durable des Terres « Eviter-Réduire-Restaurer » dans toutes les 5 formes d’utilisation des ressources en terre. En ce qui concerne spécifiquement le secteur agricole, le Plan Stratégique du Développement du Secteur Agricole (PSDSA 2017-2025), a intitulé la deuxième sous composante de la troisième composante la « Gestion Durable des Terres et des Ecosystèmes Aquatiques ». La mise en œuvre de cette sous composante prend en compte la problématique des éléments nutritifs des sols et contribue à l’atteinte de la Cible 3 de l’ODD 15.
Depuis l’an 2020, la mise en place d’un cadre de Concertation sur l’Agriculture Ecologique et Biologique nous a conduit à l’élaboration d’un nouveau document de politique agricole intitulé «Stratégie Nationale de l’Agriculture Ecologique et Biologique – SNAEB). Ce document permettra au Bénin d’investir dans le développement d’une agriculture durable pour garantir la sécurité alimentaire et la santé des générations actuelles et futures.
Il existe aujourd’hui une gamme variée de mesures pour corriger le déficit en micronutriment des sols à savoir :
(i) les mesures de Gestion Durable des Terres,
(ii) les mesures d’Adaptation au Changement Climatique ainsi que
(iii) les mesures Agroécologiques. Fort heureusement, de nombreux partenaires techniques et financiers se préoccupent de la question et recherchent des solutions pour la restauration des sols.
La Coopération Allemande par exemple, à travers la GIZ, met en œuvre dans 18 communes, le projet intitulé « Protection et Réhabilitation des Sols pour améliorer la sécurité alimentaire au Bénin (ProSOL) » avec lequel 190. 000 ha de sols ont déjà été réhabilités. C’est le lieu de remercier tous les Partenaires Techniques et Financiers en général qui s’investissent dans la protection et l’utilisation durable des sols. Cependant, davantage d’efforts restent à faire par le Système National de la Recherche Agricole (SNRA), les décideurs politiques, les acteurs non étatiques, les organisations des producteurs pour comprendre, dans le contexte béninois, la situation des sols dégradés et les solutions locales qui conduisent à leur maîtrise.
Chers Compatriotes,
Chers Acteurs du secteur agricole,
Je nous invite donc à adopter les mesures de Gestion Durable des Terres, d’Adaptation au Changement Climatique et Agroécologique pour la santé des sols, et l’accroissement de leur productivité en vue d’une production agricole riche en micronutriments pour alimenter la population Béninoise !
Je vous remercie !!!