Panafrican Awards : un échec pour l’événement annoncé en grande pompe
Adeptes de vaudou, intellectuels animistes, apostats musulmans, chrétiens débaptisés, immigrés meurtris par le racisme occidental anti-noir… Les apôtres d’un renouveau africain sectaire n’ont pas fait recette. Malgré la propagande menée à grand train sur les réseaux sociaux par la mouvance Kémite, le congrès « Panafrican Awards », qui se tenait du 10 au 15 décembre dernier à Douala, a tourné au fiasco… L’évènement vendu comme international et -prétendument dédié au combat pour la renaissance africaine, sa dignité et son indépendance- s’est finalement révélé comme une piteuse kermesse de quartier, animée par une bande d’illuminés, psalmodiant devant un parterre clairsemé de spectateurs atterrés
Pourtant, le programme aurait pu faire illusion. Et la multitude de débats programmés (éducation, indépendance monétaire, autonomie économique, information et médias…) aurait pu séduire un public en quête d’un mouvement culturel, capable de réunir les différentes nations africaines au sein d’un même combat politique. De même, la promesse d’un festival fastueux, organisé dans un lieu prestigieux de la capitale économique camerounaise (réservation de la salle des fêtes d’Akwa, soirée de gala avec VIP et profusion d’hôtesses…) se voulait alléchante. Mais avant même sa cérémonie d’ouverture, ce décor de carton-pâte s’écroule. Et dévoile les véritables desseins des acteurs de cette foire aux illusions. Ainsi que leurs motivations. Le réveil va cependant se révéler brutal pour beaucoup ! À la place de l’ambiance feutrée des salons de conférence qui leur avait été vendu jusqu’à 25 000 FCFA sur les plaquettes et le site, les invités se retrouvent dès le premier jour assis sur des chaises de jardin, sous un chapiteau improvisé, à plusieurs kilomètres du centre-ville. Mais se rendent surtout vite compte de la supercherie des organisateurs de par la teneur des propos lénifiants tenus par la plupart des intervenants.
Qualifiés « d’Afro-Clowns » par le philosophe Hady BA, ces polichinelles de la politique -dont beaucoup viennent de la France qui devient le dénominateur commun de nombre des interventions- associent incantations magiques, nostalgie d’une Égypte pharaonique, et vertu de la mélanine… pour résoudre les problèmes d’un continent au cœur d’enjeux géostratégiques internationaux. La réaction ne se fait pas attendre ! Kemi Seba, Dieudonné, le rappeur Krotal, l’ex-joueur de NBA Luc Mbah Mboute… Par peur du ridicule (et malgré leurs discours outranciers), ces têtes d’affiche de l’évènement ayant pourtant annoncé leur participation sur les réseaux sociaux, font défection. Seule Nathalie Yamb trouve sa place au sein de ces élucubrations paranoïaques, pour continuer à porter de manière obsessionnelle et devant un auditoire dérisoire et hagard, ses diatribes antifrançaises. Au final, les retombées médiatiques et financières de l’évènement (malgré un gala de fin de congrès clinquant pour faire bonne figure) ne convainquent personne… Seule bonne nouvelle : la majorité des sponsors kémites présents sur le site -dont certains en relation avec les réseaux d’influence russes- en sont pour leurs frais. En manque de nouveaux financements, cette deuxième édition des Panafrican Awards pourrait bien être la dernière.
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