Bastonnade d’un huissier de justice à Bopa lors des législatives du 8 janvier 2023: Gustave Akodjinou du BR condamné, la peine trop clémente

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36 mois d’emprisonnement avec sursis, dont 4 fermes et un mandat de dépôt. C’est le verdict rendu par le Tribunal de première instance de deuxième classe de Comè, département du Mono, à l’issue du procès tenu dans l’affaire  »bastonnade d’un huissier de justice ». En cause, le sieur Gustave Akodjinou, présenté comme un acteur politique influent du parti Bloc Républicain à Bopa. Les faits remontent au dimanche 8 janvier 2023. Selon nos sources, cet acteur politique qui s’est trouvé des talents d’un badaud agresseur a passé à tabac un huissier de justice en mission régulière à Possotomè au poste de vote Ceg Possotomè, village Ouocomè. Dans le narratif des faits, le 8 janvier 2023, les mandataires des partis politiques concurrents au parti Bloc Républicain ont fait savoir qu’ils avaient l’information selon laquelle « au moins 6 bus remplis d’individus inconnus sont venus pour accomplir leur devoir civique ». Dans le même temps, les populations du village Ouocomè avaient du mal à trouver leurs noms sur les listes disponibles. Résultats, ces potentiels électeurs du village Ouocomè n’ont pu accomplir leur devoir civique. Nos sources renseignent que c’est cette situation que l’huissier de justice est venu constater pour dresser un procès-verbal de constatation. Mais alors que cet huissier de justice faisait son travail, le sieur Gustave Akodjinou et sa clique de « badauds » sont entrés presque en  »transe » comme possédés par un esprit colérique. « Brusquement, ils (Gustave Akodjinou et sa clique) se sont jetés sur l’huissier de justice en cassant 3 de ses téléphones », laissent entendre des sources ébahies interrogées. Mais à l’ère du Tout Numérique, les téléphones captent facilement les sons et les images. Quoique difficiles, des preuves ont été archivées dans l’un des téléphones portables de l’huissier de justice victime de cette agression physique orchestrée par le sieur Gustave Akodjinou et ses amis « badauds » décidés à empêcher un officier public et ministériel d’accomplir sa mission.

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Une lourde peine pour servir d’exemple

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Dans un État de droit, les lois doivent avoir primauté sur les hommes pour garantir la justice et la paix. Cette affaire de Bastonnade a été portée devant le tribunal de Comè, département du Mono par l’huissier de justice. Ce mercredi 15 février 2023, après une audience contradictoire en présence des parties, le président de céans qui a connu du dossier a infligé une peine de 36 mois de prison assortis de sursis, dont 4 fermes au sieur Gustave Akodjinou. Le mis en cause a été systématiquement placé sous mandat de dépôt puis conduit directement à la maison d’arrêt de Lokossa. Cet acteur politique présenté comme un leader influent du parti Bloc Républicain est ainsi devenu un pensionnaire de la maison d’arrêt de Lokossa depuis 72 heures. Les preuves exhibées étaient si accablantes que la condamnation du sieur Gustave Akodjinou était devenue une évidence. Mais ce verdict prononcé par le Tribunal de première instance de deuxième classe de Comè ne satisfait pas les parents et proches du plaignant au regard de la gravité des faits. Constituer des « badauds » et autres en groupe puis se mettre en tête pour rouer de coups un officier public et ministériel en mission comme un huissier de justice est grave. Décidés à faire de cette affaire un sujet de pédagogie, les avocats de Gustave Akodjinou ont interjeté appel. Les yeux sont désormais tournés vers la Cour d’appel d’Abomey qui, au regard de la gravité des faits, devra avoir une main lourde afin de punir les auteurs de l’agression physique, mais aussi décourager les candidats à ce type de forfaiture. Cela y va de la sécurité des magistrats et autre agents de justice. Si la peine finale retenue contre le sieur Gustave Akodjinou n’a pas une vertu dissuasive, personne ne sera étonné demain si un justiciable saute en pleine audience sur un magistrat pour l’agresser. Par ailleurs, le parti Bloc Républicain qui vient ainsi d’être déshonoré par des militants agresseurs doit sans doute faire un curage et un travail d’éducation de fond. C’est aussi ça, la responsabilité d’un parti politique. Le Bénin moderne en construction ne peut plus s’accommoder à tels actes hideux.

Brivaël Klokpê Sogbovi

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