Burkina Faso : Après la suspension de France 24, le gouvernement de transition expulse les correspondantes des quotidiens Le Monde et Libération
Au Burkina Faso, le governement de transition a expulsé les journalistes de Libération et du Monde dans le pays. Respectivement Sophie Douce et Agnès Faivre ont été sommées de quitter Ouagadougou. L’ultimatum du samedi 1er avril leur ait donné pour rejoindre leur pays sans aucun motif particulier. Après la suspension de la chaîne de Télévision France 24 le 27 mars dernier, c’est le tour des correspondantes des quotidiens français Le Monde et Libération au Burkina Faso d’être expulsées du Burkina Faso. Les journalistes de ces journaux sont sommés depuis ce samedi 1er avril de quitter le pays des hommes intègres. Les 02 redactions concernées ont fait cette annonce dans la matinée de ce dimanche 02 avril 2023 en dénoncant une mesure « inacceptable » et « arbitraire ». Selon le site d’information de France 24, les 02 journalistes ont regagné ce « dimanche matin Paris », relate Libération.
« Notre correspondante au Burkina Faso, Sophie Douce, vient d’être expulsée du pays (…) en même temps que sa consœur de Libération, Agnès Faivre », a écrit Le Monde sur son site. « La sanction est tombée et, avec elle, la confirmation que la liberté de la presse au Burkina Faso est lourdement menacée », a indiqué de son côté Libération. Par ailleurs, le journal Le Monde « condamne avec la plus grande fermeté cette décision arbitraire qui a obligé les deux journalistes à quitter Ouagadougou en moins de vingt-quatre heures ». « Sophie Douce, comme sa consœur, exerce pour Le Monde Afrique un journalisme indépendant, à l’écart de toute pression », a ajouté le quotidien français. Il faut préciser que Jérôme Fenoglio le directeur du journal, « demande aux autorités locales de revenir au plus vite sur ces décisions et de rétablir sans délai les conditions d’une information indépendante dans le pays ». À Libération d’écrire qu’ « Agnès Faivre et Sophie Douce sont des journalistes d’une parfaite intégrité, qui travaillaient au Burkina Faso en toute légalité, avec des visas et des accréditations valables délivrées par le gouvernement burkinabè ». « Nous protestons vigoureusement contre ces expulsions absolument injustifiées et l’interdiction faite à nos journalistes de travailler en toute indépendance », ajoute le journal.
France 24 renseigne également que tout est parti d’une enquête publiée par le journal Libération le 27 mars sur les circonstances dans lesquelles a été filmée une vidéo montrant des enfants et adolescents exécutés dans une caserne militaire, par au moins un soldat. Cela avait déplu au gouvernement du capitaine Traoré qui n’avait pas manqué de réagir par le biais de son porte parole.
Ulrich Zinsou