Augmentation rapide de vulnérabilité et risque d’inondation : l’Ird précise les causes dans une étude de quantification prospective
La question de l’inondation est au cœur d’un récent travail scientifique de l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Cette étude de quantification prospective menée par une équipe interdisciplinaire de l’IRD, en lien avec des experts d’Afrique de l’Ouest et le CNES, démontre que l’augmentation rapide de la vulnérabilité et du risque d’inondation pesant sur les côtes ouest africaines est davantage due à un facteur anthropique régional qu’à un facteur climatique global.
Il résulte de ce travail que le développement socio-économique des zones littorales, associé à une anthropisation rapide des milieux, apparaît comme le principal facteur d’accroissement de la quantité de risque reliable aux inondations sur les côtes d’Afrique de l’Ouest, bien avant la hausse du niveau des mers. Les résultats de cette étude, qui s’inscrit dans le cadre du programme de recherche interdisciplinaire WACA-VAR1 , soulèvent la nécessité de mettre en place une coordination régionale et interdisciplinaire pour faire face à cette problématique. Il est souvent présupposé que l’élévation du niveau de la mer représente le principal facteur de vulnérabilité des régions côtières ouest-africaines. Néanmoins, selon cette étude, l’anthropisation des littoraux ouest-africains, qui entraine la fragilisation du milieu par les activités humaines et la densification des enjeux socio-économiques, va représenter dans les années à venir un facteur encore plus important d’accroissement de la vulnérabilité et du volume de risque encouru par ces régions face aux inondations. Grâce à l’analyse croisée de données satellites, en particulier sur le niveau de la mer, de données topographiques et de données traduisant des prédictions d’évolution de la société, les chercheurs ont pu établir des trajectoires d’évolution quantitative du risque associé aux inondations sur les côtes ouest-africaines. Pour évaluer le poids relatif des facteurs socio-économiques et de l’élévation du niveau de la mer dans l’évolution de ce risque, les scientifiques ont effectué des simulations de l’impact des deux types de facteurs. Les résultats, qui s’inscrivent dans le cadre de la Science de la durabilité, démontrent par ailleurs l’homogénéité de ce constat pour l’ensemble des pays d’Afrique de l’Ouest (de la Mauritanie au nord-ouest jusqu’au Cameroun au sud-est) et la nécessité de mettre en œuvre un plan d’action coordonné à l’échelle régionale et prenant en compte aussi bien les aspects environnementaux que les dimensions socio-économiques. Il est probable que l’inaction sera plus coûteuse sur le long terme que la mise en œuvre d’un effort d’adaptation bien conduit. Celui-ci devrait passer notamment par la conservation de l’environnement littoral et par une transformation dans la façon d’implémenter le développement socio-économique. Mentionnons que l’Institut de recherche pour le développement (IRD) est un organisme pluridisciplinaire reconnu internationalement, travaillant principalement en partenariat avec les pays du Sud et dans les Outre-mer français. Il est un organisme de recherche public français pluridisciplinaire qui, depuis près de 80 ans, s’engage dans des partenariats équitables avec les pays du Sud et dans les Outre-mer français. Acteur de l’agenda international pour le développement, ses priorités s’inscrivent dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD). L’Institut est placé sous la double tutelle du ministère chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et de celui chargé des Affaires Étrangères.