Réforme du bureau d’embauche unique au Port autonome de Cotonou: les sociétés de relevage écartées, Talon pour sauver des emplois

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Un choix délibéré aux conséquences dramatiques. Des emplois menacés, des familles dans l’anxiété, impossibilité de s’offrir les soins de santé, de répondre aux charges de la scolarisation des enfants… C’est le drame social qui guette les employés des quarante-quatre (44) sociétés de relevage exclues dans application de la réforme du Bureau d’embauche unique. Plus question pour les manœuvres et tâcherons de dormir. Ils savent que bientôt, si rien n’est fait, ils se retrouveront sur le quai du chômage soudain, dévorant et humiliant. En cause, la crise de dialogue entre l’Association des sociétés de relevage (Asr) et les autorités administratives du Port autonome de Cotonou (Pac). Le malheur de ces milliers de manœuvres et tâcherons sera provoqué par la conduite unilatérale de la réforme du Bureau d’embauche unique ordonnée par le gouvernement du Président Patrice Talon. En effet, les autorités administratives du PAC ont décidé de conduire à pas de charges la réforme du Bureau d’embauche unique en excluant tout de go l’Association des sociétés de relevage. Pour éviter le mauvais présage, l’arbitrage du Chef de l’État, Patrice Talon, a été sollicité par l’Asr-Pac, à travers un courrier en date du 23 mars 2023. L’Association des sociétés de relevage plaide pour son intégration dans l’application du décret n°2020-528 du 14 septembre 2022. Tout le monde s’accorde à reconnaître que les sociétés de relevage ont de tout temps été aux côtés de l’autorité portuaire pour la bonne conduite des réformes structurelles du gouvernement. L’Asr-Pac n’a jamais ménagé ses efforts pour l’amélioration des conditions de vie des manoeuvres les tâcherons. Le décret sus évoqué qui consacre la réforme du Bureau d’embauche unique a été aussi salué par l’association des sociétés de relevage. Seulement, « dans l’application dudit décret à travers la mise en place du Bureau d’embauche unique- Gie, notre association, principal acteur du secteur du relevage, se trouve exclue du processus et de toutes la chaîne de manutention portuaire», peut-on lire dans le courrier de l’Asr-Pac. L’exclusion persiste malheureusement dans ce dossier qui devient une source de hantise pour les manœuvres des sociétés de relevage. C’est d’ailleurs, la raison pour laquelle ces sociétés ont sollicité un regard bienveillant du Président de la République pour continuer à jouer leur partition dans la réussite des réformes au Port autonome de Cotonou. La crise n’a que trop duré. Et décidément, les autorités administratives du PAC ne veulent pas fléchir et emprunter la voie de la raison.

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Une réforme avec des méprises

Le courrier de l’Asr-Pac renseigne que « depuis le 1er mars 2023, les intérêts des sociétés de relevage et ceux de leurs interfaces appelées les chefs d’équipes des sociétés de relevage sont menacés ». Les syndicats des ouvriers évoquent le décret n° 2022/528 du 14 septembre 2022 portant organisation de l’embauche et de la gestion de la main-d’œuvre docker dans les ports et les plateformes logistiques portuaires en République du Bénin. Alors que l’implémentation de cette réforme devrait mobiliser tous les acteurs de la chaîne portuaire, les sociétés de relevage qui géraient les tâcherons ont tout simplement été exclues. Dans la pratique, le bureau d’embauche unique qui n’était qu’un bras technique du Gie s’est transformé en société au mépris des dispositions de l’article 2 du décret sus évoqué. Il est en effet mentionné à l’article 2 du décret que « le Bureau d’Embauche Unique GIE est le seul organisme chargé de l’embauche, de la gestion et de la mise à disposition des structures utilisatrices, de la main-d’œuvre docker dans les ports, et sur les plateformes logistiques portuaires en République du Bénin, que ce soit les ports secs ou les plateformes logistiques portuaires ». Cependant, les sociétés de relevage ont été écartées du processus d’enrôlement des tâcherons. La situation perdure et crée une confusion. En résumé, les sociétés de relevage sont totalement exclues du GIE alors même qu’elles ont encore toute leur place dans les réformes en cours.

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Éviter le pire et profiter de l’expérience de l’Asr-Pac

Avec ce qui se joue au Port autonome de Cotonou, la réforme du Bureau d’embauche unique risque de devenir le cauchemar de milliers de familles au Bénin. Les milliers de manœuvres et tâcherons qui constituent des agents économiques de consommation courent le risque de sombrer totalement. Si l’association des sociétés de relevage, n’est pas prise en compte par le bureau d’embauche unique Gie, le drame social n’est plus loin. Et seul le Président Patrice Talon a le pouvoir de dénouer cette situation inquiétante pour ramener la paix dans les foyers. Aussi, l’État gagnerait à tirer profit de tout le potentiel que peut offrir l’association des sociétés de relevage. En effet, les sociétés de relevage ont fait leur entrée sur la chaîne portuaire dans la période post-conférence nationale des forces vives dans les années 90. Depuis le 24 août 1996, un bureau d’embauche unique pour les activités de relevage (Bear) a été créé pour réguler le fonctionnement des acteurs opérant dans ce sous-secteur sur la chaîne portuaire. Ce bureau a pour objectif l’inscription, le recrutement, le déplacement, la paie des ouvriers au guichet et la formation. Les sociétés de relevage ont donc été toujours organisées. D’ailleurs, toutes les 44 sociétés de relevage se sont regroupées en association dénommée Association des Sociétés de Relevage agréées par le Port Autonome de Cotonou (ASR-PAC). Par le décret N° 2022/528 du 14 septembre 2022 portant organisation de l’embauche et de la gestion de la main d’œuvre docker dans les ports et les plateformes logistiques portuaires en République du Bénin, les sociétés de relevage ont plus que jamais scellé les liens en fédérant les forces pour mieux organiser les activités portuaires. Malgré les prescriptions du décret, la bonne organisation et l’expérience de sociétés de relevage, les autorités du port n’ont pas voulu les associer à la mise en œuvre de la réforme du Bureau d’embauche unique. Et depuis, l’exclusion est érigée en mode de gestion. Des ouvriers de relevage sont enrôlés par le Beu Gie sans aucune concertation avec les sociétés agréées. Le Chef de l’État Patrice Talon qui aime l’expertise et l’expérience devient le seul recours pour mettre fin à l’exclusion. Les sociétés de relevage ont de la plus-value à apporter à cette réforme.

Brivaël Klokpê Sogbovi

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