Débat d’orientation budgétaire de 2024 au parlement : Vlavonou conduit les travaux, le gouvernement représenté par Wadagni
En prélude à l’étude du projet de loi de finances, gestion 2024, les députés de la 9 ème législature ont fait ce mercredi 14 juin 2023 le Débat d’orientation budgétaire. C’était au palais des Gouverneurs à Porto-Novo, sous l’autorité du Président Louis Gbèhounou Vlavonou, conformément aux dispositions de l’article 59 de la loi organique N°2013-14 du 27 septembre 2013 relative aux lois de finances.
Le Gouvernement était représenté à cette occasion par le ministre de l’Économie et des finances Romuald Wadagni accompagné de certains cadres dudit ministère. Selon le rapport de la Commission des finances et des Échanges, il résulterait de l’exécution de la loi de finances, gestion 2023 un déficit de 506,4 milliards de Fcfa contre 636,8 milliards de Fcfa prévus dans la loi des finances rectificative, gestion 2022. En ce qui concerne les perspectives économiques 2024-2026, le rapport indique que la conduite de la politique économique sur la période suscitée se fera conformément au PAG (2021-2026) et s’appuie sur les stratégies du Plan National de Développement PND (2018-2025) ainsi que les acquis du PAG (2016-2021). À travers le budget 2024, à en croire le même rapport, le Gouvernement envisage de s’inscrire également dans l’agenda 2030 des Nations Unies pour le Développement durable, par la mise en œuvre d’une série de projets et de réformes visant à atteindre les cibles prioritaires des Objectifs de développement durable (ODD) pertinents pour le Bénin.
Sur la base des orientations économiques du Gouvernement et tenant compte de l’exécution à fin mars 2023, de la loi de finances, qui s’est déroulée dans un contexte caractérisé par une économie résiliente qui se remet des effets de la pandémie de la COVID-19, pour renouer avec une croissance soutenue, en dépit du contexte particulier marqué par la poursuite de la crise russo-ukrainienne, l’économie béninoise afficherait en 2023, un taux de croissance de 6,5% contre 6,3% en 2022 et 7,2 % en 2021. Cette performance est le fruit des efforts d’assainissement des comptes publics et de consolidation budgétaire enregistrés au cours des trois dernières années. Il montre également les progrès notés relativement à la situation financière des établissements publics, des collectivités locales et des organismes de sécurité sociale, grâce aux actions du Gouvernement. Ces progrès notés seront renforcés par les mesures en cours, visant à promouvoir les secteurs à fort potentiel dont l’agriculture, le tourisme, l’économie numérique et de l’économie du savoir. Au plan budgétaire, seront également renforcées, les mesures en cours visant la montée en puissance des programmes de filets sociaux dont l’objectif est de réduire significativement l’impact de la crise économique mondiale et d’être un moyen adapté et innovant pour s’attaquer durablement à la pauvreté.
Le rapport souligne également que les commissaires, après étude des différents documents d’orientation budgétaire 2024, soumis à leur examen, invitent le Gouvernement à prendre en compte les différentes préoccupations et recommandations de l’Assemblée nationale lors de l’élaboration du projet de loi de finances, gestion 2024.
Les differentes interventions
Prenant la parole en premier pour le compte des députés du Bloc Républicain, l’he Lambert Agongbonon a salué la résilience du Gouvernement face aux chocs mondiaux avant de s’intéresser à une meilleure gestion des subventions destinées au secteur agricole. À sa suite, l’he Adjibadé Koussonda a voulu comprendre les dispositions prises par le Gouvernement pour améliorer les ressources propres des communes. Il a également souhaité que le processus de découpages des unités admnistatitives soit accéléré ainsi que la construction de la bretelle Ikpinlè-Adja Ouèrè et la finition des travaux de l’hôpital de zone de Pobè. Pour le compte des députés du groupe parlementaire « Les Démocrates », l’he Nouréni Atchadé a souhaité que le gouvernement revoie à la hausse ses dotations liées à l’enseignement secondaire général, au programme d’alphabétisation, liées à la recherche à l’enseignement supérieur, à la microfinance, à l’éau potable. Aussi a-t-il voulu savoir l’impact de la suppression de la subvention du carburant au Nigéria sur le Bénin et surtout la position de courbe de l’endettement du Bénin. Pour sa part, l’he Éric Houndeté, a voulu comprendre fimpact du carburant Tinubu sur le Bénin, la liste des industries dont la prospérité contribue à la croissance du Bénin, les raisons de la persistance de la faim en dépit des promesses agricoles réalisées ces derniers temps, les dessous de la crise du Soja, etc. Quant-à son collègue Ouassagari Kamal, il a demandé où le Gouvernement en est avec la déconcentration de l’administration ? L’he Léon Degny en ce qui le concerne a focalisé son intervention sur la formation des enseignants et la promotion des filières agricoles. Les députés de l’union Progressiste le Renouveau ne sont pas restés en marge des discussions. L’he Natacha Kpochan s’est intéressé aux infrastructures routières. À son tour l’he Gladys Tossou a plaidé pour les aménagements hydroagricoles et l’accompagnement des acteurs dans la promotion des filières agricoles. Le député Maixent Djeigo a insisté sur le financement de la formation professionnelle et demandé le sort réservé à la Fogeca qui est une organisation du secteur privé africain dont l’ambition est de fédérer les opérateurs économiques et les chefs d’entreprises. L’he Nicaise Fagnon s’est intéressé à la fiscalité au niveau des communes, à l’extrémisme violent, au programme de renforcement du désenclavement des communes, à l’accompagnement nécessaire aux programmes agricoles. L’he Jérémie Adomahou s’est prononcé sur la question de la généralisation des factures normalisées, l’appui à l’apurement des dettes des projets achevés. Pour finir, l’he Natonde Ake a salué les efforts du Gouvernement et a plaidé pour l’augmentation de la dotation destinée à la lutte contre le paludisme sans oublier le désenclavement des chefs lieux.
Abbas T.