Ministère de l’Économie et des Finances : la fraude dans un marché de 60 millions décime l’administration
Il y a du feu dans les couloirs de gl’administration du Ministère de l’Économie et des Finances (Mef). La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet) et son bras armé, la Brigade économique et financière (Bef) y opèrent sans ménagement en raison des actes répréhensibles posés par certains cadres dans la passion et l’exécution d’un marché public. Selon nos sources, il s’agit d’un marché public de 60 millions francs CFA que le Conseil national de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme, les hépatites, les infections sexuellement transmissibles et les épidémies, a attribué à une entreprise. Si nos sources parlent d’une affaire compliquée, elles laissent entendre que les problèmes sont nés après l’attribution suivie de l’exécution du marché. « Que s’est-il réellement passé ? » avons-nous cherché à savoir. Sur la question, nos sources expliquent qu’après l’attribution et l’exécution du marché, un maillon de la chaîne des cadres, assurément frustré pour des raisons inconnues pour l’instant, a décidé d’organiser la fuite d’informations. Dans la foulée, la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (Criet) s’en mêle. La Brigade économique et financière est missionnée pour fouiller et voir clair dans le fond de l’affaire. Les officiers de police judiciaire se rendent compte qu’il s’agit d’une affaire louche avec des charges suffisantes pour priver certaines personnes de leur liberté. Nos sources parlent d’une dizaine de personnes environ déposée en prison. L’enquête va se poursuivre. Et lors des procédures de fouilles, les officiers de police judiciaire vont découvrir dans un ordinateur un fichier suspect contenant des noms et des montants devant chaque nom. S’agit-il des pots-de-vin, de rétrocommissions ou de l’argent de la corruption à se partager dans le cadre de ce marché de 60 millions francs CFA ? Difficile de le dire. Seulement, les OPJ ont poursuivi les enquêtes. C’est ainsi qu’une dizaine de personnes sera présentée au Procureur Spécial de la Criet le mercredi 21 juin 2023. Après une audition fleuve, une seule personne sera libérée et les autres placés sous mandat de dépôt. Mais deux personnages placés sous mandat de dépôt retiennent les attentions. Il s’agit de Éric Georges Yétongnon, le Directeur national du contrôle des marchés publics (Dncmp), un gros morceau, et l’une de ses collaboratrices qui auraient reçu 200.000 francs CFA via MoMo. Ces sous reçus sont la cause principale de l’envoi en prison de cette collaboratrice du Dncmp. Dans le même dossier, plusieurs autres cadres de l’administration sont déposés en prison. Quand bien même la rédaction de Le Potentiel a la liste intégrale des cadres déposés en prison avec les chefs d’accusation, la publication de cette liste n’est pas utile à l’état actuel. Il s’agit de donner une chance à l’enquête toujours en cours de faire toute la lumière sur le dossier. Hier jeudi 22 juin 2023, l’épouse du Dncmp, Eric Georges Yétongnon a été arrêtée de même qu’un parent et ami. Ces arrestations interviennent après une série d’auditions organisée par la Brigade économique et financière. Lundi 19 juin, Éric Georges Yétongnon avait été déjà écouté à la Brigade économique et financière et avait été mis sous convocation. C’est donc dans la suite de la procédure que la CRIET a décerné le mandat de dépôt. Les sources annoncent que l’audience publique de jugement est projetée pour le 10 juillet 2023. À suivre…
Brivaël Klokpê Sogbovi