Situation sociopolitique au Niger : par la voix de Sa Majesté Latchèhôlou Guidimandjègbè Agbantchékon d’Avrankou, les Rois du Bénin s’opposent à toute intervention militaire
La situation sociopolitique née au lendemain du Coup d’État militaire ayant déposé le Président Mohamed Bazoum continue de susciter le débat à tous les niveaux. Alors que la Cedeao se prépare à une possible intervention militaire en cas de non-respect de l’ultimatum qu’elle a fixé à la junte au pouvoir, les Rois du Bénin ont marqué leurs inquiétudes face aux lourdes conséquences qui peuvent découler de cette méthode. Dans une déclaration de presse lue par Sa Majesté Latchèhôlou Guidimandjègbè Agbantchékon, roi d’Avrankou, ils ont fait des propositions aux différentes parties pour éviter un bain de sang et des conséquences plus graves dans l’avenir.
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DECLARATION DE PRESSE SUR LA SITUATION SOCIO POLITIQUE AU NIGER : LES ROIS DU BÉNIN SE PRONONCENT PAR LE BIAIS DE SA MAJESTE LATCHÈHÔLOU GUIDIMANDJÈGBÈ AGBANTCHEKON, ROI D’AVRANKOU
Le continent africain traverse ces derniers temps, un moment difficile de son histoire marquée par des tensions politiques relatives à l’alternance au pouvoir. Pour conséquence, le renversement des chefs d’État orchestrant pour la majorité des cas, des foyers de tensions meurtrières. Ces tensions, disais-je, déciment les nations africaines, compromettant dangereusement le développement des pays déjà affectés ainsi que celui des voisins. Ces situations parfois entretenues par des télécommandes étrangères. Le cas actuel est bien celui du Niger qui défraie actuellement la chronique. Depuis quelques jours, l’opinion internationale est agitée par le coup d’État militaire renversant le président BAZOUM. Ce qui n’a pas du goût les chefs d’États de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA).
Si la CEDEAO, dans ses analyses est parvenue à prendre des sanctions contre la Junte au pouvoir au Niger et souhaitant corps et âme à faire intervenir les militaires des pays membres pour affronter les putschistes, cela présageait d’un tsunami en gestation dans le continent africain. Tout porte à croire que les états-membres de la CEDEAO ne seront pas touchés par les revers de leurs interventions militaires au Niger. Erreur ! Le revers de la médaille est bien perceptible dans les autres pays outre ses effets immédiats sur le territoire nigérien. Après consultations et analyses traditionnelles, on remarque avec insistance que la position d’une intervention militaire de la CEDEAO au Niger est très délicate voire dangereuse. Loin de verser dans une opposition à la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest, ou encore moins de celle de mon cher président, son Excellence Monsieur Guillaume Athanase Patrice Talon du Bénin. Une intervention militaire au Niger ne serait pas là bienvenue.
Cette option ne sera qu’une porte ouverte à des tueries internationales. Il y a des pistes à explorer sans aller à force militaire. Raison pour laquelle nous, à travers cette déclaration, demandons à la CEDEAO et le président Patrice Talon de bien vouloir choisir une autre alternative pour le retour à l’ordre constitutionnel au Niger. Sinon, la position géographique, politique, ethnique et sociale du Bénin avec le Niger ne lui permet de de participer à un quelconque coup de force dans ce pays voisin. On n’en veut pour preuve, une partie des ressources humaines du Bénin est en terre nigérienne et vice-versa. C’est juste un rappel que nous faisons en notre qualité de garant de la tradition. Il y a bien d’autres pistes à explorer pour un retour à l’ordre constitutionnel.
L’intervention militaire ne sera pas sans influence négative sur les pays membres de la CEDEAO notamment les pays limitrophes à l’État nigérien. Le cas entre le Nigeria et l’Afrique du Sud il y a quelques années doit nous édifier. C’est avec amertume que nous avons assisté à des massacres entre ces deux pays voisins pendant cette situation de grandes barbaries. De cela, il est impérieux que les réflexions se mènent de façon plus approfondie sans aller à la force. C’est à cette seule condition que nous pouvons assurer une paix durable dans le pays, et instaurer la cohésion au sein de la communauté.
Vive l’Afrique !
Je vous remercie.
Sa Majesté LATCHÈHÔLOU GUIDIMANDJÈGBÈ Agbantchékon