Memp/Direction de l’inspection et l’innovation pédagogique (DIIP) : Roch Ahokpossi, cerveau d’un crime financier en millions FCFA

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À la Direction de l’inspection et l’innovation pédagogique (DIIP-Memp), les missions sont devenues des foires à la fraude et à la commission de forfaits de diverses natures. L’incidence est immédiate sur les caisses publiques. Le détournement des fonds du contribuable public dans un contexte où l’Exécutif prône la culture de la vertu dans la gouvernance. Le voile sur la souillure au sein du DIIP-Memp, c’est le Département enquête et investigation (Dei) du quotidien Le Potentiel qui va l’enlever. En dessous du voile, un visage. Celui de Comlan Germain Roch Ahokpossi, ancien Directeur de l’inspection et l’innovation pédagogique. Tout est parti des informations parvenues à l’équipe de rédaction du journal Le Potentiel faisant état de ce qu’entre mai 2020 et septembre 2022, un réseau de faussaires aurait organisé la distraction des fonds publics par des manœuvres de faux et usage de faux en écriture publique à la DIIP-Memp. Le réseau de faussaires a fait des missions, des occasions privilégiées pour commettre le forfait. Dans ses fonctions de DIIP-Memp au moment des faits, Comlan Germain Roch Ahokpossi se retrouve au cœur du scandale financier. Les stratégies de dilapidation des fonds sont multiples. Par exemple, plusieurs cadres absents à plusieurs missions organisées ont pourtant été payés frauduleusement. L’état de paiement n° 014/ATC-DIIP du 28 octobre 2020 relatif à l’atelier tenu à Abomey du 11 au 21 mai 2020 ; l’état de paiement n° 012/ATC-DIIP du 28 octobre 2020 relatif à l’atelier tenu à Abomey du 1er au 20 juin 2020 ; l’état de paiement n° 013/ATC-DIIP du 28 octobre 2020 relatif à l’atelier tenu à Abomey du 22 juin au 11 juillet 2020 ; l’état de paiement n° 003/ATC-DIIP relatif à l’atelier tenu à Abomey du 17 mai au 6 juin 2021, etc., viennent attester de ce que plusieurs cadres absents, et donc n’ayant jamais pris part aux missions indiquées, ont cependant été gracieusement payés à coup de plusieurs centaines de mille francs CFA si bien d’autres éléments prouvent que le sous ont été décaissés sans jamais aller à la vraie destination.

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Le fameux don d’ubiquité et le détournement des fonds

Dans le dossier relatif au gouffre financier occasionné par les agents devenus des truands à la Direction de l’inspection et l’innovation pédagogique (DIIP-Memp), des visages sont connus et des noms aussi. Si la responsabilité de Comlan Germain Roch Ahokpossi est engagée en raison de son titre de DIIP-Memp au moment des faits, les bénéficiaires du crime ne sont pas à exclure du box des accusés. En effet, pour siphonner les ressources publiques, les agents de la DIIP-Memp se sont trouvé des pouvoirs de dédoublement. De pseudo superpouvoirs d’ubiquité qui ont permis à des agents d’être à la fois présents en mission et présents à leurs postes respectifs. Par exemple, les sieurs Sossou Mathias (remplaçant le DIIP-Memp), le sieur Dakoudi Marcellin et Tokponon Fidèle étaient présents à la fois à l’atelier du 2 au 8 octobre 2022 tenu à Abomey et à leurs postes respectifs au ministère dans la même période. Cette situation confuse interroge à plus d’un titre et renseigne sur la fraude. Sur la période indiquée, les trois agents sus mentionnés censés être en mission continuaient d’émarger dans le registre de présence au ministère. L’équipe de rédaction du journal Le Potentiel a d’ailleurs copie des listes d’émargement. Aussi, notre équipe d’investigation a copie des listes de présence de tous les jours de formation et des missions. Ni Mathias Sossou, ni Marcellin Dakoudi et Fidèle Tokponon n’étaient présents aux formations organisées.
En clair, personne ne peut se retrouver à la fois à deux endroits. Il s’agit simplement d’une fraude, car aucun des trois agents n’était présent sur les lieux où se déroulaient les missions. Pourtant, suivant l’état de paiement n° 012/ATC-DIIP du 29 décembre 2022, ces agents réputés désormais champions dans la fraude ont quand même été payés. Mathias Sossou a perçu une somme de trois cent mille (300.000) francs CFA ; Marcellin Dakoudi, lui a perçu une somme de cent quatre-vingt-cinq mille (185.000) francs CFA et Fidèle Tokponon a perçu une somme de deux cent quarante mille (240.000) francs CFA. Dans la même dynamique de la fraude, le sieur HOUNDJE Jean-d’Arc (remplaçant la Directrice des Enseignements maternels) était présent à la fois à l’atelier du 4 au 9 septembre 2022 tenu à Abomey et à son poste au ministère dans la même période (par exemple, il était à son poste le lundi 5 septembre 2022 à 7h 45 ; le mardi 6 septembre 2022 à 7h30 ; le mercredi 7 septembre 2022 à 7h 25 ; le jeudi 8 septembre 2022 à 7h 50 ; et le vendredi 9 septembre 2022 à 7h 40). Suivant l’état de paiement n° 009/ATC-DIIP, il a quand même été payé deux cent quarante mille (240.000) francs CFA. Cela s’est reproduit dans le cadre de la mission tenue à Abomey du 18 au 28 septembre 2022 (alors qu’il était au bureau le 19 septembre 2022 à 8h; le 20 septembre 2022 à 6h45; le 21 septembre 2022 à 7h35; le 22 septembre 2022 à 7h10; le 23 septembre 2022 à 7h39; le 26 septembre 2022 à 7h30; le 27 septembre 2022 à 7h40 et le 28 septembre 2022 à 7h30). Dans tous ces cas, l’équipe d’investigation du journal Le Potentiel détient les pièces à conviction faisant office de preuves irréfutables avec la mention de tous les bénéficiaires de cette forfaiture qui a coûté des millions FCFA au contribuable public.

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D’autres révélations à venir

La magouille financière à la DIIP-Memp est profonde. Les auteurs de ce crime financier n’ont pas tari d’imagination pour réussir à siphonner les ressources du contribuable public. Les faussaires ont poussé l’outrecuidance loin pour décaisser de l’argent au nom de certains inspecteurs de l’enseignement pourtant non présents lors des formations. La rédaction de votre quotidien a commencé en révélant d’abord l’identité des agents ayant perçu les montants les plus bas. Elle se réserve le droit de revenir dans les prochaines parutions en détail sur le cas des inspecteurs qui n’ont jamais participé aux formations, mais au nom de qui des gros fonds de mission ont été décaissés. D’ailleurs, dans la démarche d’investigation, un inspecteur, dont la signature a été falsifiée de même que son numéro de pièce d’identité, nous a livré un témoignage glaçant. Ce témoignage qui sera publié bientôt renseigne assez bien sûr le crime commis par les faussaires à la DIIP-Memp. À suivre…

Brivaël Klokpê Sogbovi

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