Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition : le gouvernement marque d’une pierre précieuse la célébration à Ouidah

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Les manifestations officielles de la Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son Abolition (JISTNA) ont eu lieu ce mercredi 23 août 2023 à Ouidah. La cérémonie protocolaire du lancement s’est déroulée à la maison du Brésil et a été présidée par le Ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts (MTCA), Jean-Michel Abimbola entouré d’invités de marque.

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« De la douleur à la grandeur », c’est le thème choisi par les autorités béninoises pour commémorer l’édition 2023 de la Journée Internationale du Souvenir de la Traite Négrière et de son Abolition (JISTNA). En ouverture des manifestations officielles à la maison du Brésil à Ouidah, les invités ont eu droit à une prestation artistique du slameur béninois Eklou K. Amagbegon Branly, surnommé ‘’Amagbégnon’’ qui a retracé l’histoire de l’esclavage et l’universalité des valeurs fondamentales de vodoun.
Sa prestation sera suivie de l’intervention du Ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts (MTCA), Jean-Michel Abimbola qui a fait savoir que la commémoration de la JISTNA est un moment singulier dans l’agenda des événements internationaux à caractère historique. « Phénomène ayant marqué trois continents : l’Afrique, l’Amérique et l’Europe pendant quatre siècles, cet épisode douloureux de notre histoire revêt au Bénin une dimension exceptionnelle dans la mesure où une partie de notre pays a été le foyer de cette activité », a fait remarquer Jean-Michel Abimbola.

Une journée inspirée de la révolte des esclaves

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Aux dires du Ministre, la commémoration de cette journée est inspirée d’un fait historique qui s’est produit dans la nuit du 22 au 23 août 1791. À Saint-Domingue, aujourd’hui République d’Haïti, à la suite de la cérémonie du « Bois Kayiman », sorte de moments transfusionnels entre les esclaves révoltés, fut déclenchée l’offensive déterminante contre les maîtres esclavagistes. Un acte fondateur de la mise en accusation de la traite transatlantique qui va susciter le processus menant à son abolition.
À travers le cachet spécial donné à l’évènement cette année, le gouvernement du président Patrice Talon veut réhabiliter la mémoire de l’esclave, par le biais des sites où les événements ont pris souche et se sont développés. Il s’agit notamment du Fort Portugais, de la Place aux enchères, du Mémorial de Zoungbodji, de la Route de l’esclave et la Porte du non-retour dont la restauration, etc.

Des afro-descendants décidés à retrouver le lien avec leurs aïeux

Au nom des afro-descendants venus de la Martinique, de la Guadeloupe, de la République Dominicaine, de l’île de la Réunion, de la Belgique et du Togo, Guy Losbar, arrière-petit-fils de Charles Losbar, esclave déporté et actuel président du Conseil départemental de la Guadeloupe s’est exprimé en ces termes : « Plus de 170 ans après l’abolition, la conscience collective d’affiliation avec nos parents, victimes de l’esclavage colonial et la traite négrière, a été terriblement obscurcie, générant un trouble mémoriel majeur et une crise identitaire dans laquelle nous débattons toujours ». Et en venant à Ouidah symbole de cette tragédie, ces afro-descendants veulent relever deux défis : retrouver le lien avec leurs aïeux, victimes de l’esclavage, et eux-mêmes, rééquilibrer le lien avec l’Afrique, singulièrement le Bénin. « C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité venir ici au Bénin en toute humilité pour apprendre, comprendre ce moment tragique et fondateur que fut la Traite Négrière, mais également pour manifester une profonde volonté d’échange et de coopération », poursuit Guy Losbar.
Après l’étape de la cérémonie protocolaire, les invités ont mis le cap sur le Fort Portugais pour découvrir et toucher du doigt tous les investissements massifs consentis par le gouvernement du président Patrice Talon pour la restauration de la mémoire des esclaves déportés. Suivra une marche mémorielle vers la place aux Enchères encore appelée Place Chacha qui a occupé de choix dans le trafic des esclaves, pour une pose de plaque et le dépôt de gerbes.
Cette commémoration de la Jistna 2023 à Ouidah a pris fin dans l’après-midi par une conférence-débat sur le thème retenu et une animation culturelle.

L.T.

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